Réunification après la chute du mur , les débuts de la techno

Débuts de la techno 

Née à Detroit dans le Michigan vers 1985, la techno, tout nouveau style du spectre électro s’exporte en Europe, et notamment à Berlin. Capitale encore séparée en deux blocs : Berlin Ouest et Berlin Est. Pour rappel, à l’Est, aucune liberté dans les rues, pas de club (car illégal), pas de rassemblement, contrairement à l’Ouest où la population est plus encline à fêter l’arrivée de nouveaux genres musicaux.
Les jeunes de l’Ouest profitent donc de ce nouveau genre qui casse les codes et qui est basé sur le rythme, sans mélodie ni voix. L’UFO est un des premiers clubs à Berlin à faire danser sa clientèle sur de la techno. Cette pratique autorisée reste cependant très confidentielle et certains lieux étaient tenus secrets. Quant aux jeunes de l’Est, ils se contentaient d’écouter les radios de l’Ouest qu’ils arrivaient à capter illégalement à la frontière.
Les jeunes des deux blocs expérimentent cette nouvelle vague électro de façon différente mais ressentent une seule chose : la liberté. Et c’est ce sentiment de liberté qui marque le début de la réunification, « le début d’une nouvelle vie ».

La chute du mur et une réunification musicale

Dans la nuit du 09 novembre 1989, le mur tombe ! Les jeunes de Berlin Est quittent leur bloc et se dirigent massivement vers l’Ouest ,  pour certains vers l’UFO, là où ils entendront pour la première de la techno dans un club. Ce qu’ils pensaient inimaginable devient donc réalité et c’est avec émerveillement qu’ils découvraient que leur passion était partagée dans tout Berlin.
Cependant, l’arrivée des jeunes de l’est n’est pas passée inaperçue. En effet, leur style vestimentaire a été impacté par la séparation, et ils étaient  facilement reconnaissables. L’accueil de ces jeunes se fait avec surprise et étonnement mais la musique va rapidement orchestrer cette rencontre. Notamment grâce au rôle fédérateur de la techno, les jeunes des deux côtés « fusionnent » pour ne faire qu’un avec la musique.

Vers une démocratisation du style

La techno s’est rapidement démocratisée du fait de sa simplicité à la produire et les bas coûts engendrés : il suffisait d’une boîte à rythme TR 808 et un ordinateur ; chacun pouvait donc créer son propre studio analogique ainsi que son propre univers pour 2500mark (1250€).
Le pouvoir à Berlin Est s’effondre, la zone ne connaît plus de lois, et nombre de bâtiments sont désaffectés ; les jeunes y voient ici une zone de liberté profonde, sans aucune surveillance. Un immense terrain de jeu s’offrait à eux, et ils en profitaient. Dans près d’un bâtiment abandonné sur 3 avait lieu une fête, organisée par de simples groupes d’amis qui exploraient les ruines pour installer leur système son.
On voyait alors dans les rues les gens rentrer un peu partout là où il y avait de la musique. Que ce soient dans des entrepôts, des centres de contrôle, des industries, chaque lieu avait son propre univers, et personne ne venait déranger. L’ambiance n’était qu’à la fête, à la liberté, et ce pour tous les berlinois. La techno a donc le vent en poupe et compte bien prospérer dans cet air de liberté qui plane sur Berlin.
Mais sachez aussi que contrairement à Dynam’hit Webradio, le monde de la techno n’était pas tout rose à Berlin… Beaucoup de drogues dures circulaient dans un milieu précaire et abandonné, ce qui causait des overdoses et addictions en tous genres, mais la liberté prévalait.
Et comme disait un certain Laurent Garnier : « la techno un mélange de musique blanche et noire, de disco et de toute sorte de chose ».