VALD – CE MONDE EST CRUEL : Le dernier album ?  

  

11 Octobre 2019, 00 : 01 le réveil sonne. Les yeux cul et la tête dans le rouge : ce monde est cruel. Après un NQNT et un NQNT2 qui ont permis au mutant Vald de prendre forme, un Agartha aux 1001 expérimentations et un XEU technique et sans fioritures (qui lui a permis de mettre la daronne à l’abris bien confortablement assise sur son double disque de platine) ; Ce Monde Est Cruel marque-t-il la fin d’un Vald 1.0 au sommet de son Art ?  

  

DEVIENS GENIAL  

« On devrait pouvoir être nul et être aimé quand même »  

 De ses Promesses faites dans NQTN2, Vald devient génial dans XEU pour finalement se réveiller les poches pleines dans CMEC. Avec un arrière-gout de consternation dans la bouche.  Le constat est simple et est explicitement abordé dans l’album, ce monde est pu**** de cruel. Ce ne sont pas moins de 9 morceaux qui répètent inlassablement ces mots.  

 « A m’en couper le cou, j’étais sûr d’être le ‘blème.  La preuve en est, j’me suis amélioré, et c’est maint’nant qu’on m’aime ». Le secret pour devenir génial dans cette société capitaliste serait donc d’enfiler un masque et d’être aimé non pas pour ce qu’on est, mais pour ce que l’on a, comme Vald le dit si bien dans Journal Perso II « Le sexe et l’argent ça fait tout, j’ai les deux et pourtant ça fait rien ».  Le tableau d’un monde d’insatisfaits, où l’orgueil et l’avarice nous poussent à vouloir toujours plus, voici ce que Vald nous propose de contempler.  

  

NO FRIENDS  

« On perd des photos, on perd pas les blessures, on perd les potos, on perd pas les rayures »  

Pris dans une spirale infernale, Vald est comme « possédé par des entités qui vibrent très bas » (Réflexions Basses, XEU). Maintenant Vald est au 33ème, et après ? Comme il le dit lui-même, il s’est pris au jeu du succès et du « toujours plus » dans XEU, mais aujourd’hui du haut de ses 27 ans une seule chose le préoccupe : Quand est-ce que ça s’arrête. CMEC est un album d’ermite et le fruit de plus de 6 mois de travail. Mais ce travail et cette vie d’artiste l’ont poussé à s’éloigner de ses proches comme l’indique le son No Friends « Sur mon tél’, la mif qui m’appelle ; pour surmonter la distance, faut plus qu’une attelle. On m’demande si je vis la belle, on m’demande quand est-c’que j’rappelle ».  Alors Koba, est-ce que c’est trop bon la vie d’artiste ?  

   

Ce morceau de l’album arrive en 13 ème position et ce n’est à mon avis pas un hasard. 13, ce chiffre porte malheur pour beaucoup est aussi un symbole de nouveaux commencements de nouveaux efforts, de réels progrès. Valentin a fait le tour de Vald 1.0 et lui rend un dernier hommage dans cet album.  

  

RAPPEL  

« Ce monde est bruel »  

Encore une fois dans cet album, rien n’est laissé au hasard. Sur une instru de Zeg P aux sonorités enfantines et aux accords plus simples les uns que les autres, Vald nous place un texte cruel qui lorsque tu te le prends en pleine gueule te rappel la babouche qui caresse ta douce peau juvénile après un mot de travers.  

Dans ce dernier morceau de l’album, Vald incarne le rôle d’un être proche sur le point de partir et qui, dans un dernier instant de lucidité nous prodigue ses meilleurs conseils. On peut cependant aussi y voir un mémo à soi-même, en l’occurrence un mémo à la partie présente de Vald qui s’en va et qui conseil le futur Vald 2.0. Rappel est à Vald ce que J’accuse est à Zola. Une lettre ouverte à qui le veut, mais surtout à qui osera le vouloir.  

  

METAMORPHOSE  

« Faut changer les choses, si c’monde est cruel, c’est sûr qu’y’en a d’autres . J’remercie les anges, j’remercie les autres, hein, j’remercie les miens, remercie les vôtres ». 

  

« Avant je ne voulais pas faire le mec qui savait quoi que ce soit des relations humaines[..] mais ça y est l’ai de l’XP je vais faire l’album ». De sa vie de cochon de jeune adulte dans NQNT, Valentin Le Du 27 ans n’a gardé que ses blessures. Arrivé à la fin de la mutation, le jeune reptilien rêveur dit Bonjour au Vald 2.0, qui sans aucun doute nous sortira un album aux antipodes de Ce Monde Est Cruel.  

A l’année prochaine Valentin.