Les 4 soirées de la Fiesta des Suds avaient toute une bonne programmation. Nous n’avions donc aucune excuse pour en louper ne serait-ce qu’une, et la dernière soirée n’allait pas déroger à la règle. On y était et on vous raconte.

[divider]

fefe

Féfé, la force tranquille

Avec Féfé, nous avons assisté à un concert sympa mais sans plus. L’ambiance était bonne. Le public était réactif aux demandes de Féfé. Mais la performance musicale de Féfé n’a pas brillé par son originalité. Le rythme était bon mais ses compositions restent assez plates. Son flow, bien efficace, rehausse le tout mais lorsque Féfé commence à chantonner, il vire dans des sons trop pop à mon gout. Je suis donc resté peu de temps pour prendre une bonne place au concert d’Ashivai Cohen.

[divider]

THE_ARCHITECT

The Architect, jukebox éclectique

Cependant, en arrivant à 22h30 (l’heure du début d’Ashivaï Cohen), les techniciens s’affairaient encore à démonter le matériel de la scène. Entre temps, je suis resté dans la salle « Cabaret » pour assister au set de The Architect.

The Architect ce sont 2 djs français qui mixent de tout, vraiment de tout, sur des rythmes groovy. On a eu le droit à Abbesses de Birdy Nam Nam en passant par The Message de Grand Master Flash. Le set était bien construit, très éclectique, mais il sonnait un brin répétitif au bout d’un moment. On n’a pas eu de grosse surprise mais c’était bien. Mention spéciale aux visuels sur l’écran à l’arrière de la salle très réussis (c’est trop rare pour ne pas être mentionné).

[divider]

avishai

Avishai Cohen with Strings, la beauté de la musique

Avishai Cohen est un contrebassiste et compositeur hébreux de jazz. Il était accompagné d’un pianiste et d’un batteur, ainsi que d’un quartet d’instrument à cordes (d’où le « with strings ») et d’un hautboïste.

Lorsque que je suis arrivé à 23h, le concert avait commencé. Durant les quinze premières minutes, Avishai ne joua qu’avec son pianiste et son batteur. Ce fut le moment le plus « jazz » du concert. Avishai ne chanta pas et le trio joua environ trois morceaux d’excellentes factures. J’ai trouvé la structure des morceaux très surprenante et l’engagement des musiciens, notamment Avishai, très important. Pendant ce premier moment, beaucoup de richesses ressortaient des morceaux.

Puis le quartet de cordes et le hautboïste arrivèrent. Dès lors, le concert resta très « jazz » mais il devint aussi plus contemplatif et classique du point de vue de la structure. Pendant cette deuxième partie, j’ai plus été transporté que surpris comme lors de la première partie. Les cordes et le clarinettiste apportaient une ambiance plus aérienne, plus propice à vous transporter. Les morceaux étaient différents mais tous aussi bons.

Avishai Cohen chanta sur quelques morceaux en espagnol et en hébreux. Le premier a peut-être été un peu mielleux mais les suivants furent de véritables perles chargées d’émotions et de puissance.

Le rappel d’Avishai, après 1h10  de concert, fut mémorable. Pendant la moitié du rappel, il resta seul sur scène. Il fit complètement oublier le reste du groupe. Il réalisa notamment un medley de chansons et de rythmes connus (comme la Panthère Rose) de manière très subtile. Vers la fin du medley, il fit chanter à l’unisson Come Together des Beatles. Il chanta aussi seul avec sa basse en espagnol. Ce fut un moment très fort, de par sa simplicité (une voix et une contrebasse). Lors de la deuxième partie du rappel, son groupe le rejoignit pour un final énergique.

Ce concert fut sensationnel. L’énergie et l’engagement des musiciens furent complets. Ils m’ impressionnèrent musicalement et ils réussirent à faire passer sincèrement beaucoup d’émotions au public, je pense. C’était bien de la musique au service d’un message. On a aussi beaucoup ressenti le métissage de sa musique lors des chants en hébreux et en espagnol, et par certains sons notamment ceux du clarinettiste.

[divider]

blitz

Blitz The Ambassador : « I am your captain »

Blitz The Ambassador, qui enchainait juste après Ashivaï Cohen, est un rappeur américano-ghanéen. Sur scène, il était entouré d’un batteur, d’un guitariste, d’un bassiste et aussi d’un bel ensemble de cuivres (trompettiste, saxophoniste et trompettiste). Blitz The Ambassador vient de sortir The Warm Up EP et défend son prochain album sur scène. Cette date à Marseille était la dernière de sa tournée en Europe.

Le concert fut monstrueux d’énergie. Blitz a du métier et ça se sent. Son flow particulièrement rapide et précis enflammait le public. Les trois cuivres ajoutaient la petite touche de folie qui embrasait la foule. Tous les musiciens étaient engagés dans le jeu de scène. Ils bougeaient en même temps et de la même manière. Détail peut-être anodin mais cela ajoutait pas mal d’énergie.

Mais ce concert ne fut pas que de l’énergie, Blitz est aussi un artiste réfléchi et engagé. Il a présenté son concert grâce aux visuels et en introduisant ses morceaux comme un voyage, « I am your captain ». Il fit deux fois escale pour nous présenter sa musique : une fois au pays du « classic hip hop » et une autre fois au pays des « classic african rhythms ». A chacune des escales nous avons eu droit à des medleys malins qui respiraient l’hommage et le respect. Blitz a aussi évoqué les dictatures militaires en Afrique en répétant des « Sometimes journeys can get a little crazy« .

Après 1h30 de concert (rappel compris), Blitz et ses musiciens ont bien réussi à nous combler. Nous avons eu droit à un concert très énergique mais aussi très travaillé avec du sens. Ce n’était que du bonheur !

[divider]

La Fiesta s’est donc terminée avec le chaleureux Blitz. On a passé quatre excellentes soirées et on reviendra surement en 2014 !

Rédigé par

Rodolphe

Former Member