On connaît rarement leurs noms, et leurs visages nous sont souvent inconnus, pourtant on leur doit autant nos titres préférés qu’aux rappeurs qui posent leur flow sur les instrus qu’ils produisent. Rarement mis sur le devant de la scène, ils sont pourtant nombreux à produire des instrus où prods utilisées par les plus grands MCs.

Arrivé dans les années 1970, au même moment que les « block parties », rassemblements dans les quartiers de Harlem, du Bronx ou du Queens, ayant eu une forte influence sur la culture hip-hop et rap de l’époque, le beatmaking s’est rapidement rependu notamment à partir des années 1990 grâce aux talentueux DJ Premier pour l’East Coast et Dr Dre pour la West Coast, deux des beatmakers / producteurs les plus convoités de tous les temps.

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Grandmaster Flash

Cependant, dans les années 2000, Internet révolutionne le beatmaking. En effet, à l’origine les beatmakers créaient leurs prods en studio, faisaient parfois office de DJ sur scène et avaient plus ou moins un rappeur attitré pour lequel ils produisaient des instrus. Aujourd’hui, grâce à internet, l’achat de productions est simplifiée,  les beatmakers créent et vendent ces dernières sur des sites comme Soundclick ou d’autres plateformes de téléchargement spécialisées.

Néanmoins, Internet n’a pas eu que des avantages. En effet, cela a également permis à de nombreux novices de se lancer dans le beatmaking entraînant une augmentation de la concurrence. Ainsi les beatmakers d’aujourd’hui sont obligés de produire sans cesse et pour certains de proposer leurs beats gratuitement.

Si internet facilite la production, la rendant plus nomade et rapide, il est nécessaire aux beatmakers de faire preuve de persévérance pour se créer un nom. Certains ont réussi ce pari, c’est le cas du beatmaker français Hologram Lo’, révélé en même temps que 1995, groupe pour lequel il produisait, et qui a aujourd’hui son propre label Don Dada ou encore d’Astronote, contacté par Kendrick Lamar pour son titre Untitled.

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Hologram Lo’

Encore controversés et peu reconnus, les beatmakers sont malheureusement souvent oubliés au profit des rappeurs  qui utilisent leurs prods. Retour sur 7 d’entre eux qui ont marqué le beatmaking.

Grandmaster Flash, producteur américain , considéré comme l’un des pionniers du Hip-Hop, est surtout connu pour sa vitesse, son habileté mais surtout pour avoir perfectionné le scratch. Il signe son plus grand succès en 1982 avec son groupe The Adventures of Grandmaster Flash and the Wheels of Steel sur le titre The message.

DJ Premier fait figure de référence dans le monde de la production hip hop, grâce à ses instrus aux inspirations Jazz et Saoul notamment grâce à ses samples de Nina Simone et Otis Redding. Il compte de nombreuses collaborations,  parmis eux, on compte Jay-Z, Nas, The Notorious B.I.G, Mos Def et bien d’autres.

Âgé de seulement 29 ans, il a déjà collaboré avec les plus grands de son époque. En effet, c’est à Scoop Deville que l’on doit la prod de I wanna rock de Snoop Dogg et de Poetric Justice de Kendrick Lamar.

Lord Finesse, originaire du Bronx, est autant connu pour sa carrière de rappeur et ses albums qu’il a produit entièrement, que pour les prods qu’il a créé comme celle de The Message titre de Dr Dre apparu sur son album 2001.

Havoc, membre du groupe Mobb Deep, il est également un producteur américain qui a signé de nombreux titres pour plusieurs MCs tels que Eminem, Nas, Onyx, Method Man, mais également Rohff. Il produit en 2010 un beat pour Eminem qui sortira comme un bonus du nom d’ Untitled sur l’album Recovery.

Meyso, beatmaker français qui s’est fait connaitre à la sortie de l’album de LomepalCette foutue perle qu’il a produit intégralement. Il a également signé en 2014 avec 3 autres beatmakers français (Oteest, Mr Hone et Maodea), un album hip hop Kapla uniquement instrumental, d’une grande qualité.

Oster Lapwass a su créer sa propre identité à la fois électro et old school si cher à l’Animalerie, collectif hip hop français pour lequel il produit depuis plusieurs années.