L’incontournable Beck est enfin de retour six longues années après la sortie de Modern Guilt, son précedent opus. Ce génial touche-à-tout a profondément marqué les années 90 avec des albums  de pop audacieuse, expérimentale et extravagante comme Odelay ou Mutations. La méconnue Debra est un chef d’oeuvre soul  et suave représentatif de l’univers unique de Beck.

Mais cet incroyable musicien sait aussi se montrer plus sobre lors d’albums folk intimistes et bouleversants (Mutations et Sea Change). Morning Phase s’inscrit donc dans cette tradition et marque un beau retour aux sources pour le chanteur californien. La magnifique Lost Cause peut en attester.

L’avis de Brian :

J’attendais cet album depuis de longs mois, guettant la moindre actu concernant l’artiste. Les premières nouvelles étaient bonnes et annonçaient Morning Phase comme l’album jumeau de Sea Change. La ressemblance est effectivement frappante à l’écoute des premières notes de Morning : la suite d’accord est empruntée à Guess I’m Doing Fine et les arrangements sont très proches de Golden Age. Ses talents de mélodiste opèrent toujours sur des morceaux émouvants et merveilleusement produits comme Say Goodbye, Blackbird Chain ou Wave mais l’album reste trop linéaire dans son ensemble. Là où Sea Change et Mutations réussissaient à être suffisamment variés  pour maintenir l’attention de l’auditeur de bout en bout, Morning Phase pèche et  reste trop monocorde. Ce fac-similé  de Sea Change est loin d’être mauvais mais on pouvait s’attendre à un album plus aventureux venant de Beck.

L’avis de Corentin :

Connaissant très peu Beck et ses œuvres hormis son album le plus réussi à ce jour, Mellow Gold paru il y a 20 ans, et ayant entendu qu’un  nouvel album se profilait je m’y suis donc intéressé quelques jours avant sa parution (ayant été dévoilé en streaming deux semaines avant sa sortie physique). Le blondinet est de retour après six ans de disette avec un album selon moi de qualité. Entre Blue Moon, magnifique morceau de powerpop « des îles » qui fut incroyablement interprété à l’aide de Father John Misty durant l’émission « Saturday Night Live »; le banjo qui anime les débuts du morceau Say Goodbye, et le crescendo pour terminer l’album avec Waking Light, Morning Phase n’aura jamais autant sonné comme un retour aux sources. On retrouve ces racines folk/blues de Nashville depuis que le multi-instrumentiste a fréquenté Jack White. In fine la force de cet album réside dans son caractère de saison, printanier, mais aussi pour sa simplicité qui fait trop souvent défaut à des nombreux artistes folk ces derniers temps.

 

Rédigé par

Corentin Le Denmat

Responsable pôle partenariats // Pôle programmation à Vinyl On Mars // Référent de la Matinale / Co-référent de la Rock Pulse