Sexe, drogue, alcool, vodka-pomme coupé à l’eau pour 10 balles, pipe dans les chiottes et videurs qui ont raté le brevet des collèges : bienvenue dans les méandres de ces lieux sombres qu’on nomme boîtes de nuit. Je suis Brad de la Villardière et vous lisez chronique d’un jeune café au lait épisode 2.

Nous voici avec la suite directe de l’article sur les befores avec le plat de résistance. Une virée en nightclub tantôt sucré si vous arrivez à rentrer et choper votre crush du club, tantôt épicé, si ce qui vous attend à l’intérieur est une balayette-laser par le videur vous trouvant pitoyablement bourré.

Toutes les routes mènent au rhum-coca

« 00h53. Je sors du before avec 2/3 potes à usage unique en déambulant dans les escaliers et en riant très très fort. Usage unique (merci Fight Club) car potes que je me suis fait dans la soirée et que je ne reverrai jamais sauf pour leur demander s’ils n’ont pas un plan « vert » à dépanner. 1h05, ça fait 10 minutes ou 20 qu’on attend les autres toujours en haut qui ferment l’appart’… A moins qu’ils prennent des shooters en scred en fait. Ah, voilà, tout le monde est là et on avance vers les souterrains ferroviaires pour choper le dernier métro : métro annulé, incident voyageur. On va prendre des Ubers alors. 1h47, on est à deux pas de la boîte de nuit et le flash de Vodka-Schweppes dans la petite bouteille d’Evian me tape autant le crâne qu’une baffe de daron. Il est impossible à finir. Hop dans le caleçon, le gaspillage c’est pas très RSE.

2h10. On est enfin devant le physio et je suis à la lettre tous les conseils prodigués par Big John le videur sur Brut, à moins que ce soient les conseils de Little Jack, la parodie de Malik Bentalha, je sais plus mais nous voilà confiant. A l’aide de mon BTS Négociation & Relation Client, j’arrive à négocier l’entrée de notre groupe de 12 personnes en échange de prendre une table avec 3 bouteilles de Vodka et on arrive à avoir une bouteille de champagne offerte vu que la fausse carte en papier mâché de notre pote Amélie stipule que son anniversaire était cette semaine. La note est à 310€ au total, je regretterai demain c’est pas grave. »

Petit Guide de Survie en lieux confinés

« Nous voilà enfin arrivés dans ce temple de débauche et de perdition. Population en osmose : check. Remix Dubstep de Michael Jackson : check. Podium avec les fameux danseurs/danseuses qui s’enjaillent sur le mobilier en before : check. Dédicaces d’anniversaires du Disc-Jockey : check. Je me sens bien.

Après une minute de palpitations et de rythmes cardiaques aussi rapides en BPM qu’un morceau de Psytrance cherchant à savoir qui a le p*tain de ticket pour avoir nos bouteilles, on se faufile tant bien que mal jusqu’au bar pour obtenir notre table. 2h50, l’une des barmen nous conduit à notre table, on perd 2/3 soldats dans la bataille. La musique qui passe est Les Sardines de Patrick Sébastien, ils se sont fait prendre en traître dans une danse de la chenille.

3h15. C’est assez incroyable mais malgré quelques petites mésaventures, tous ceux du before sont là à la table du nightclub et même le Hipster commence à apprécier la playlist Spotify ‘’Hot Song France 2019’’. On trinque au faux anniversaire d’Amélie ensuite moi et, cette fois-ci, mes potes de longue date on apprécie cette jungle urbaine à échelle réduite devant nous. Ça sent la soirée d’anthologie. »

Que La Night

« Dans notre tour d’ivoire, on est entouré de la crème de la crème. D’abord, il y a une table de 5 mecs qui portent encore du Rivaldi avec des crêtes conçues par du gel Dop Fixation Béton et qui font des mouvements de corps d’une époque révolue. A côté d’eux, on aperçoit trois couples de quinquagénaires avec les hommes en chemise à manches courtes ouvertes fixant un peu trop nos copines à mon goût dont l’un d’eux à vue de nez doit être le sosie officieux de Johnny Hallyday dans la région PACA. Puis, une table assez mixte de 10 personnes avec des mecs qui fument leur e-cigarette et se la prêtent comme si le manque de chicha au sein de la boîte risque de leur provoquer un malaise vagal tandis que la gente féminine reprennent les danses de clips de Shay et font de ces duckface à relancer la saison de la chasse aux canards.

4h20 (plus jeune, cette heure avait une réelle signification pour moi étrangement) ou plutôt 4h52 j’en sais rien je sais plus, j’ai perdu le fil de la soirée comme le fil conducteur de l’histoire que je racontais à cette belle blonde rencontrée au comptoir du bar pendant que j’enchaînais les Teq Paf avec mon copilote. Elle n’avait pas l’air d’apprécier d’être ici… Je veux dire d’être dans cette boite, pas en ma compagnie, hein vous m’avez compris. On a commencé à discuter de l’ambiance et malgré le brouhaha ambiant mêlé à la chanson footballistique de Vegedream, j’arrive à distinguer quelques bribes de paroles : boîte de nuit pétée, Michael Jackson version ‘’Daube Step’’, festivals l’été, musique lo-fi. Ok, elle m’intéresse de plus en plus.

Malheureusement, elle s’en va mais me file son compte insta et me dit un « A toute, au festival de Dour ». Je crois que j’ai ma nouvelle destination pour Turn Up et sûrement une nouvelle chronique aussi. 38h du matin, je rentre en Uber chez mon pote qui veut me chauffer pour qu’on aille en after. Une autre fois pour moi.

Bilan de cette soirée : 78€ dépensés + un insta. Y’a eu pire. Je m’en vais me coucher avec pour fond sonore sur mon enceinte JBL : lofi hip hop radio – beats to relax/study to. Merci d’avoir suivi mon histoire, à bientôt et à vous les studios ! »

BRAD