Habitué de la Concrète (Paris) et invité par Les Jardins Suspendus dans le cadre du Club CabaretS3A nous faisait le plaisir de sa venue en terre marseillaise ce vendredi dernier au Cabaret Aléatoire, accompagné de notre collègue marseillais JO’Z en première partie de soirée. Retour en image et en son sur une soirée qui a mis du temps à se mettre en route mais qui n’en est pas moins réussie.

C’est donc aux alentours de 00h40 que nous arrivons au Cabaret Aléatoire, et à notre grande surprise, nous sommes pratiquement les premiers sur place. C’est la première fois que nous voyons un cabaret si peu peuplé et nous commençons à nous demander si le public sera au rendez-vous pour cette soirée 100% house qui marque un changement par rapport aux nombreuses têtes d’affiches techno ayant foulé la scène du Cabaret dernièrement (Antigone, SNTS, Bass Moy, Joey Beltram…).

Nous nous dirigeons directement sur le dancefloor pour en prendre la température. J’OZ, véritable activiste de la nuit marseillaise, ex-directeur artistique et résident du One Again Club à la grande époque, est aux commandes et nous propose un warm-up de qualité grâce à une sélection oscillant entre de la house classique de Chicago et des tracks plus deep et planantes. Le marseillais nous aura agréablement surpris grâce à la manière avec laquelle il construit son set : les transitions sont longues, précises et la tension monte doucement au fur et à mesure que la piste de danse se remplit. On peut entendre du Mad Rey, du Trackheadz… Pour notre plus grand plaisir.

JO’Z et son instant Mad Rey – MSW

C’est un peu après 2H30 que le warm-up se termine et que Max Fader aka S3A prend possession des platines. Le Cabaret commence à être bien rempli même si on circule bien plus facilement sur le dancefloor que d’habitude, mais qui pourrait s’en plaindre ?

Ce n’était pas la première fois que je voyais S3A: originaire de Paris, j’avais eu l’occasion de le voir à plusieurs reprises sur le Woodfloor ou dans la Main room de la Concrète, son club de résidence depuis près de 4 ans. Je savais donc à quoi m’attendre : de la house comme on l’aime avec une touche pimentée et énervée en clôture de set. Quant à mon compère Maxime, c’était une première, et quelle première ! Son oreille habituée à la techno fut agréablement surprise de la performance de S3A, « un set très bien construit entre pépites house inconnues et classiques (True forceSE62, NDLR) qu’on a plaisir à réécouter ; sa clôture aux allures deep techno était une réussite, l’ambiance était électrique » me dit-il. Et ça ne manque pas de nous rappeler que S3A, avant de « tâter » du sample et de la house, avait un projet techno avec son ami ZadigFriendship Connection qu’on aurait hâte de retrouver…

S3A, un set suave et groovy…

Nous décidons de prendre une petite pause à l’extérieur et en profitons pour aller à la rencontre du public qui était de tout horizon ce soir. J’ai d’abord eu la chance d’échanger avec Pierre, un dijonnais fraîchement débarqué à Marseille en septembre ; c’était la première fois qu’il se rendait au Cabaret Aléatoire et il ne connaissait pas du tout les artistes qui jouaient ce soir. Bilan ? Il y reviendra le plus vite possible pour découvrir plus d’artistes de musiques électroniques. J’ai également pu échanger avec Audrey qui en était à sa 4e soirée au Cabaret, ou encore César, un passionné de musiques électroniques habitué des soirées du vendredi. Malgré leurs horizons différents, tous étaient très satisfaits de la prestation des deux artistes.

Une fois cette courte pause terminée, retour sur le dancefloor pour la fin de soirée. L’ambiance est encore montée d’un cran, la sélection de Max est très équilibrée et balaye tous les aspects de la house music. Il n’hésite pas à prendre des risques et à faire des ruptures dans son set en jouant des tracks bien plus lentes pour ensuite enchaîner de plus belle. C’est à partir de 4H30 qu’il commence à préparer son closing : il durcit son set progressivement, ayant recours à de l’acid house et même des tracks orientées techno. L’ambiance est survoltée, les bras levés dans tous les sens et on entend la clameur du public impatient pendant les breaks. S3A le remerciera en prenant la parole au micro avant son dernier morceau et confiera peu après que cette soirée était une de ses meilleures passées dans la cité phocéenne.

5H05 retentit… Les lumières s’allument, c’est fini… Les clubbeurs exténués se dirigent chez eux, les plus motivés se rendent en after ; tous attendent de retrouver les grilles du Cabaret pour un prochain évènement. C’était pour notre part une soirée très réussie, et nous ne sommes pas les seuls à le penser… La preuve que le Cabaret est également propice à de belles soirées house. Merci aux Jardins Suspendus, merci à JO’Z et S3A, merci au Cabaret Aléatoire, et à très bientôt !