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Déjà bien implanté dans l’industrie musicale, le streaming n’a fait qu’accroître son avance sur les ventes en physique en 2020. Même si le Covid y est pour beaucoup, c’est aussi une évolution de la consommation musicale. Le streaming est désormais devenu le mode de consommation musicale dominant. En 2019, le marché de la musique en France était 740 millions d’euros dont plus de la moitié était généré par le marché numérique. Sadikoi te propose aujourd’hui de décrypter les sources du succès du streaming en France.

L’arrivée du streaming

Dans les années 90, le CD se vend énormément. Les français consommaient globalement la même musique : c’était la consommation de masse indifférenciée. Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, la chute des ventes de CD coïncide étrangement avec… l’arrivée d’Internet !

Dans un premier temps, les maisons de disques ne croient pas au potentiel de la « musique dématérialisée ». Le modèle économique du CD est bien en place, chacun y trouve sa part. En effet, le format « album » permettait de vendre 15 musiques à celui qui voulait en écouter une seule ! La musique en ligne c’est le trou noir, personne ne connait ce nouveau mode de consommation. A l’époque, personne ne parle encore de streaming mais plutôt de « téléchargements légal ». C’est à partir des années 2000 que les maisons de disques ont pleinement pris conscience du phénomène. La musique a donc été un des premiers domaines à être révolutionnée par l’arrivée d’Internet. Les maisons de disques ont dû apprendre à distribuer et promouvoir la musique en ligne.

En 2002, l’arrivée de la plateforme américaine « Rhapsody » et de « Deezer » confirme cette transition du physique vers le digital. Puis en 2006, c’est le suédois Spotify qui voit le jour. Au début de « l’ère digitale », certains pensaient que l’immense catalogue proposé allait augmenter la curiosité des auditeurs et donc bénéficier à de petits artistes. Toutefois, la réalité est aujourd’hui toute autre : 80% des musiques présentes sur les plateformes ne sont pas écoutées. Mieux que cela : 3% des morceaux concentrent 80% des écoutes. En 2021, le streaming n’est plus une mode mais un vrai phénomène. Ce dernier à même surpasser l’industrie physique en termes de revenue.

Mais de quoi se compose véritablement le streaming ? Tout d’abord, il y’a les « écoutes gratuites », qui pèsent pour 20% des revenus globaux. Ensuite, il y’a les abonnements payants qui génèrent donc 80% des revenus. Plus de 5 millions de français sont désormais abonnés à une plateforme. On notera qu’en France, Deezer compte pour 50% des abonnements, loin devant Spotify à 30%.

Les autres modes de consommation face au streaming

Nous pouvons désormais affirmer que le streaming a pris une place très importante dans l’industrie de la consommation musicale. Mais que reste-t-il des modes de consommation « classiques » ?

Tout d’abord, il est important de bien différencier le streaming et le téléchargement. Même si ce sont deux modes de consommation digitale, il ne faut pas les confondre. Le téléchargement musical est notamment possible sur la plate-forme iTunes. Le téléchargement consiste en l’achat de morceaux ou d’albums, sans abonnements. L’auditeur ne peut écouter que les titres qu’il a achetés.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la distribution physique de musique est loin d’être morte. Les CD et les vinyles rapportent tout de même plus de 250 millions en 2019. Par ailleurs, il est important de souligner que la part des ventes physiques dans la vente d’un album dépend énormément du genre musical de ce dernier. Par exemple, les albums de rock se vendront mieux en physique que les albums de rap. L’une des principales explications se trouve dans le public visé. Étant donné que les jeunes écoutent plus de rap, ils préfèrent largement l’écouter sur leur téléphone qu’acheter la version CD. De leur côté, les personnes plus âgées qui consomment du rock préférerons acheter le CD.

Le boom du streaming fait aussi d’autres victimes : la radio en est l’exemple parfait. Même si elles ne sont pas toutes concernées, ce sont les stations musicales qui sont le plus impacté. En effet, les radios comme NRJ ou Skyrock ont vu leur audience baissée et ont tenté de réagir. Leur stratégie est simple : miser sur l’animation humaine et les émissions, des éléments qui les différencies avec les plateformes de streaming. De plus, les radios ce sont elles-mêmes implantée sur des plates-formes avec un format podcast pour séduire un nouveau public.

En ayant pris en compte tous ces éléments, nous pouvons arriver à la conclusion que le streaming n’est pas seulement un phénomène, c’est une évolution de la consommation musicale par une population généralement plus jeune.

Un modèle économique qui change tout

Jusqu’ici, nous savons comment et pourquoi la consommation musicale a évolué. Mais quelles sont les conséquences économiques pour les acteurs du secteur ?

Pour le consommateur, le streaming est une vraie opportunité. En effet, un abonnement coûte moins de dix euros par mois et permet d’avoir accès à un large catalogue musical.

Du coté des artistes, on estime que ces derniers gagnent environ 0,0034 dollar par écoute. Par ailleurs, les plates-formes de streaming sont très inégalitaires et les sommes reçues varient évidemment sur le nombre d’écoutes. Mieux que cela, 1% des artistes se partage 90% des écoutes (et donc des recettes). En 2020, plusieurs artistes se sont soulevés contre la plate-forme afin d’augmenter les sommes générées par les écoutes.