C’est en se perdant dans les méandres de sites web et en se laissant porter par le fil des recommandations que l’on peut, au bout de quelques heures tomber sur d’incroyables pépites musicales tout droit sorties des années 1970. Si incroyables que ne pas rédiger quelques lignes sur celles-ci serait presque irrespectueux…


Demon-FuzzDemon Fuzz ou les « enfants du diable » livre en 1970 un LP intitulé Afreaka! comme un cri multiculturel rappelant la richesse de leurs influences Funk, Soul, Afrobeat, Jazz, Rock Psychédélique, Blues, etc. La combinaison est subtile, inédite, surprenante. Réalisée avec une telle aisance elle peut sembler presque banale. Un fusil à un coup pour ce groupe crée en 1968 puisque les membres se séparent  en 1972, laissant derrière eux un album presque mort-né.

 

 

Le premier titre Past, Present and Future ne pouvait pas mieux ouvrir cet album de huit titres. Un riff agressif tout droit emprunté d’un album de hard rock fait office d’introduction. Très vite, le tempo se fait plus régulier, les cuivres viennent adoucir le morceau et la guitare nous embarque dans une dimension beaucoup plus funky et reggae. Un mélange de styles impressionnant.

Demon Fuzz  sait aussi chanter à l’image de Disillusioned Man. L’introduction à la guitare sèche et au djembé ainsi que le choix rythmique n’est pas sans rappeler le très bon Sugar Man de Sixto Rodriguez. La voix est précise et emballe le morceau de manière festive. La partie instrumentale qui intervient au milieu du morceau est loufoque mais donne aussi ce supplément d’âme au titre.

Avec Hymn To Mother Earth, Demon Fuzz reste dans son univers tout en développant une autre facette : celle de la sensibilité, de la retenue.  Même si la funk vient s’ajouter entre deux couplets, le morceau commence et se termine dans la mélancolie. On notera que la ligne de basse dès le début du morceau rappelle le thème de l’Ave Maria de Schubert. Un thème parfait pour rendre hommage à Dame Nature…

demon_fuzzLes titres s’enchaînent à la perfection. La funk et la soul de Mercy (Variation No. 1) laissent place aux rythmes africains de Another Country le tout dans une grande cohérence.

En bref, un groupe simplement incroyable passé presque inaperçu aux yeux du grand public et qui a pourtant joué un rôle majeur dans l’univers de la musique pour ses prédécesseurs. Une tournée ratée à cause d’un public absent et c’est toute l’ingéniosité de Demon Fuzz qui disparaît après même pas un an d’activité.

Rédigé par

Corentin Lorenzo

Animateur radio aux émissions Back To School et Rock Pulse // Responsable d'émission Rock Pulse // Membre du pôle communication de Dynam'hit Webradio et Community Manager