Lorsque l’on évoque la House il est impossible de ne pas évoquer Frankie Knuckles, le parrain de la house qui nous a quitté en 2014. Il fait partie de ces légendes qui nous ont quitté trop tôt. Retour sur la carrière de cet avant-gardiste.

Frankie Knuckles grandit dans le Bronx à New York. A l’époque il sort danser au Loft, au Sanctuary et au Better Days. Le disco était l’identité musicale de ces différents clubs. Il apprend des mixes de Nicky Sinao. A 22 ans il part s’installer à Chicago à la fin des années 70 pour y commencer sa carrière de DJ. Le disco est alors en déclin et Knuckles commence sa carrière dans un club qui vient d’ouvrir : The Warehouse. C’est dans ce club, réservé à une clientèle plutôt gay et afro-américaine qu’une révolution va s’amorcer quelques années plus tard. Frankie Knuckles n’enchaîne plus seulement les disques comme le faisaient les autres DJs mais il commence à les mixer ensembles, à utiliser le sampling : la house est née ! La jeunesse blanche américaine intriguée par ce jeune DJ se mélange à la clientèle habituelle. Frankie Knuckles et la house provoquent des rencontres inattendues et permet à la jeunesse américaine de se mélanger, ce qui est assez inhabituel à l’époque.

En 1983 Knuckles décide de monter son propre club : The Power Plant. Il y jouie d’une liberté totale et n’hésite pas à mélanger différents genres comme le R’n’B, le postpunk et le disco. C’est en 1985 que Derrick May lui vend une boite un rythme. Knuckles va commencer à produire des nouvelles réalisations très rythmées, marquées par des inspirations disco. Il y réalisera là les premières tracks house sorties sur le label Trax Records. Your Love a notamment été réalisée avec Jamie Principle.

Comme la house de Chicago était un succès mondial, Knuckles décida de voyager en Europe afin d’y jouer. Mais il ne prend pas goût aux Raves européennes et retourne à New York en 1988 et prend la résidence du World, du Sound Factory, du Roxy et du Sound Factory Bar. A son retour, il réalise une production magnifique aux côtés notamment d’une autre légende, Robert Owens : Tears.

C’est à cette période qu’il commence à collaborer avec des stars de la pop telles que Michael Jackson, Inner City ou encore Diana Ross. Porté par sa notoriété il signe, en 1991, un contrat chez Virgin. Il y réalisera de nombreuses productions. The Whistle Songs est un des succès des années 90.

Les années 2000 sont plus calmes. En 2004, c’est un tournant pour lui, il se blesse en snowboard en Suisse. Les médecins lui disent de s’immobiliser pendant un an. Mais il n’y arrive pas et contracte un diabète grave. Il doit être amputé en 2008 et mixera de plus en plus rarement. Néanmoins la qualité de ses productions est toujours là! Bac N Da Day résonne comme un hymne à la vie et cette sortie se fait l’année de son accident.

A la suite de cet accident de snowboard, Knuckles réalise moins de productions, fait quelques apparitions en clubs et en festivals. Un certain Barack Obama, alors sénateur de l’Illinois milite en 2004, pour que l’avenue du Warehouse prenne le nom de Frankie Knuckles. Ce sera la « Franckie Knuckles Way ». A partir de ce moment son histoire restera gravée dans cette avenue où il a effectué ses débuts. Malheureusement, son diabète s’aggrave par la suite et il meurt le 31 mars 2014 dans la ville où il aura prit son envol : Chicago. Sa musique restera gravée dans l’histoire et son public gardera l’image d’un géant aussi souriant que talentueux! Thank you godfather!