A l’occasion de la Global Local au Dock des Suds, nous avons eu l’honneur d’interviewer la chanteuse hip-hop Akua Naru,d’origine afro-américaine, avant son passage sur scène. Rencontre artistique et spirituelle.

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Bonsoir Akua Naru, pourriez-vous décrire votre musique ? 

Aujourd’hui, je dirais bien entendu que c’est essentiellement du hip-hop, avec beaucoup d’influences jazz et soul. J’essaie de faire passer un message positif et politique.

 

Quels sont vos projets à venir, après un premier album (The Journey Aflame) et Live & Aflame Session ?

Je travaille sur un nouvel album studio, je suis vraiment enthousiaste à ce sujet, il est d’ailleurs bientôt fini. Il ne sortira pas avant début 2015.

 

Qu’est-ce que vous voulez que les gens retiennent de votre musique, le plus important ?

Je veux transmettre de l’amour principalement, car je ne sais pas exactement ce que les gens reçoivent lorsqu’ils écoutent ma musique. Je veux également transmettre de la justice, une solution pour ceux qui essaient de vivre dans un monde injuste. Je ne dirais pas que ma musique est positive car c’est très subjectif, mais je pense faire de la musique engagée.

 

Avec quel artiste, mort ou vivant, rêveriez-vous de jouer ?

Il y en a beaucoup ! Je dirais Herbie Hancock (l’un des plus grands pianistes de jazz, ndlr), car non seulement son jazz m’a inspiré, mais finalement, peu importe le style musical : j’aime la bonne musique, tout simplement.

 

Quelles différences pensez-vous qu’il existe entre les MCs masculins et féminins ?

Les différences viennent de toutes les diverses expériences que l’on vit. Etant une femme, il est clair que mon identité en tant que femme définit ma musique, la manière dont je vis dans ce monde. Je pense que les MCs sont au-dessus du genre.

 

Pensez-vous que le hip-hop est un milieu macho ?

Oulala, je ne sais pas ! Il faut demander au hip-hop.

 

Il y a beaucoup d’influences africaines dans votre musique, vous avez notamment collaboré avec le batteur Tony Allen. Qu’est-ce que représente l’Afrique dans votre musique ?

Aujourd’hui, les identités changent et les expériences nous impactent. C’est quelque chose qui est en nous. J’ai vécu des choses merveilleuse étant jeune en Afrique, la diaspora… C’est très important de connecter tout cela et de collaborer tout en gardant cela en tête, ces racines.

 

Votre musique est très instrumentale, le hip-hop est-il plus mauvais accompagné de DJ sets ?

Je pense que le hip-hop est quelque chose de personnel selon chaque individu, vous voyez. Je préfère jouer en live avec des musiciens, mais celui qui travaille avec une MPC réalise également du live. K’aime la performance avec des musiciens car ils créent et amènent une énergie qui leur est propre, qu’ils partagent avec le public. C’est tout de même la musique qui est au cœur du sujet.

 

Comment jugez-vous que vous venez de faire un bon concert ?

Je juge mes concerts en fonction de mon état de transe, à quelle profondeur je peux m’immerger dans la musique, si je puis dire. C’est un processus naturel, je ne fais plus qu’un avec la musique, c’est n’est plus moi seule. Je pense que c’est la même démarche avec les danseurs et la danse. Puis, quand le public te rencontre à ce moment là, on passe à un niveau supérieur et c’est ce sentiment qui me fait dire si c’était un bon concert. Cela devient presque spirituel, quelque chose d’autre. Après, tout dépend d’un grand nombre de facteurs (la qualité du son, le public, les incidents)…

 

Voici notre dernière série de questions :

Une chanson pour faire l’amour ?

MaxwellWhenever Wherever Whatever.

 

Une chanson pour se réveiller ?

L’un des morceaux sur l’album live de Jill Scott, mais je ne me souviens plus du titre !

 

Une chanson pour rompre ?

Donny HathawayA Song For You.

 

Une chanson pour votre enterrement ?

Oulah, une chanson pour terminer, littéralement ! N’importe quel morceau de Shirley Caesar.

 

Merci beaucoup de nous avoir accordé du temps pour cet interview et à bientôt, Akua Naru !

Rédigé par

Gaya Gao

Former Member