Fritz Kalkbrenner était de passage dans notre chère cité lors de l’Acontraluz Festival (le live report ici) et nous avons eu l’honneur de partager une petite mousse avec lui. On a parlé du public français, de son album à venir et il nous a même filé quelques conseils pour frayer son chemin dans le monde de la musique. Voyez plutôt.

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– Version Française – 

As-tu déjà joué à Marseille ?

Oui, J’ai mixé quelques fois ici. En fait, c’était il y a quelques années, on a tourné pas mal dans le coin, comme à Aix en Provence au studio 88.

Et aux Docks des Suds non ?

Oui c’est ça !

Penses-tu que le public à Marseille et dans le sud de la France est réceptif à ta musique ?

Oui carrément !

À Marseille, depuis quelques mois, on ressent de plus en plus l’influence parisienne en termes de musique électronique de soirées. Penses-tu qu’il existe une grande différence entre le public de Paris et celui de Marseille ?

Ah, c’est difficile à dire. On dit que le public de Paris est différent du reste de la France,  peut-être que je le pense aussi, je peux pas vraiment l’affirmer. Disons que les gens dans le sud ont plus tendance à se lâcher. Peut-être sont ils plus introvertis à Paris.

On va maintenant parler de ton prochain album Ways Over Water qui sort le 17 Octobre prochain. Il est annoncé comme différent des précédents. En quoi diffère-t-il ?

Il a l’air plus mûr – eh oui, je suis plus vieux maintenant (rires) – Je veux dire, il y a toujours un challenge en tant que producteur de musique électronique. Je suis passé par pas mal de changements – Il y avait le premier album qui était un pur album de studio, puis le second sur lequel j’ai travaillé avec des musiciens. Et cette fois, j’ai aussi travaillé avec des trompettes, clarinettes…

J’avais ce besoin d’intégrer un peu plus de vieilles influences de musique classique

Un truc marrant c’est que quand j’étais dans le studio de production, j’avais tendance à être de plus en plus avec les musiciens et je me concentrais de moins en moins sur l’aspect « club ». J’avais ce besoin d’intégrer un peu plus de vieilles influences de musique classique. Donc j’ai essayé de garder un équilibre entre ce que je voulais produire en tant que musicien d’un côté, et en tant qu’artiste de club de l’autre.

Cela veut dire que la production était plus difficile et prenait plus de temps ?

En fait, je suis plutôt bon à ça (rires). Quand j’étais plus jeune, ça me prenait du temps de produire et arranger les morceaux. T’as besoin de savoir comment t’y prendre et t’arrives à un point où tu es assez habitué. Et là, arrive le challenge de ne pas se dire « ok c’est bon, je sais faire ça, c’est facile ». Donc quand je compose aujourd’hui,  je cherche à faire toujours mieux.

En fait, si tu ne travailles pas et que tu ne mets pas de passion dans ce que tu fais, tu ne pourra pas produire d’autres albums.

L’industrie musicale est florissante avec énormément de Djs éphémères qui restent célèbres pendant un ou deux ans. As-tu produit ton album en réaction à cette tendance de la musique électronique ?

Oui, enfin tu te dois d’être présent sur le long terme. Certains artistes produisent des hits qui cartonnent le temps d’une saison mais ils n’ont pas la capacité de continuer. En fait, si tu ne travailles pas et que tu ne mets pas de passion dans ce que tu fais, tu ne pourra pas produire d’autres albums.

Donc cet album est un peu en réaction à ça ?

J’aimerais juste que cet album reste intéressant dans une dizaine d’années. L’avenir nous le dira, je l’espère.

Vas tu jouer seulement tes nouveaux morceaux ce soir ?

Non, ce soir, ce n’est ni un live en club, ni un concert. Donc pour garder l’équilibre entre les deux je vais jouer les classiques en majorité.

Le live est il un moyen pour tester tes nouvelles productions sur ton public avant que l’album ne sorte ?

L’album sort dans un mois. Personne ne connaît encore les morceaux, et oui, le live est une opportunité pour le tester.

Dernière question – qui concerne les étudiants. As-tu un conseil à donner aux musiciens ou aux jeunes qui souhaitent travailler dans la musique ?

Oh, question difficile. Mon premier conseil : ne le faites pas ! (rires)

Plus sérieusement, mon conseil pour ceux qui commencent c’est que tu dois savoir dès le départ que c’est une longue longue route, et que tu auras sûrement la chance d’en vivre, mais c’est loin d’être garanti. Fais le  avant tout parce que c’est ce que tu aimes.

Non, ne laisse personne te dire ce que tu dois faire. « Just do it », comme Nike !

Ne vous laissez pas dicter quoi que ce soit. J’ai 33 ans et je ne suis plus un jeunot, comparé à des producteurs de 16-17 ans, qui voient peut-être les choses d’une manière différente. Souvent certaines personnes, plus âgées, débarquent et disent « Hey tu dois faire ça, comme ci, comme ça ». Non, ne laisse personne te dire ce que tu dois faire. « Just do it », comme Nike !

fritz
Selfie au calme

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– Version Anglaise – 

Have you ever played here in Marseille ?

Yeah I played a few times here. It was actually a few years ago; we played a lot around here, like in Aix en Provence, when the studio 88 was still here. Which is now spartacus.

And in Dock des Suds haven’t you ?

Yeah right !

Do you think the public in Marseille and in South of France is receptive to your music ?

Sure, totally !

In Marseille and for a few month, there is more and more influence from Paris concerning electronic music and clubs. Do you think there is a big difference between the public in Paris and here in Marseille ?

Ah, it’s hard to tell…[showhide] People are telling that the public in Paris is different from the rest of France, I maybe might believe that, but I can’t really tell. So let’s say the people in south of France is pretty raging, a little bit more out of themselves. They are maybe more introverted in Paris…

Now we’re going to talk about the album. It’s said that your new album sounds different from the formers. In what way is it different ?

It sounds older – yeah because I’m older now aha-   I mean there is always a challenge for me as an electronic producer. I made through a lot of changes – there was that first album which was a straight studio album and then the second album where I worked with studio musicians. And this time I also worked with trumpets, clarinets, …

Funny thing, when I was in the studio production I turned out to be more and more with studio musicians and I lost  a little bit the focus of the dance aspect. I needed to put bit more the old classical music influence.  So I tried to keep the balance between what I wanted to do as a musician and as a club guy.

Does that mean that the production was harder and took more time?

I’m actually pretty good at that (lol). When I was younger it took more time to produce and to arrange. You need to know how to produce and to arrange and then you come to a point where you’re pretty much used to and there is a challenge not to be like « yeah I can do that it’s easy » and so on.  So when I produce nowadays I try not to be like that but I try to keep improve.

The music industry is very productive with a lot of ephemere Djs and artist who are famous for one or two years. Did you produce this album as a reaction to this aspect of electronic music ?

Yeah I mean you need to keep your longevity. There are maybe artists who will have their « summer hit » for a season and then won’t have the ability to follow. And if you don’t work and don’t put passion in it, you can ’t make another album and keep on going.

So this album is a bit in reaction to that ?

This album is about to show how longevity work. I just would like to have that album be interesting maby in ten years. Time will tell, I hope for it.

Are you going to play only your new tracks tonight ?

No, tonight it’s more not like a club show and not like a concert show either. So to keep the balance it twill be mostly the classics.

During your lives, is that a way to test your new productions on the public before your album is released ?

The album is going to be released in a month. No one really knows the new tracks, and it is an opportunity to try yeah.

Last question – it’s about students. Do you have any piece of advice for musicians or youngsters who want to work in the music industry ?

Oh that’s tough. My first advice : don’t do it !

No, my advice for those who start is “know about from the beginning  that it’s a long long way, and that you will may be lucky enough to live from that but it’s not granted at all. In the first place, do it just because you like it.

For the youngsters: don’t let you tell anything about it. I mean I’m 33 and I’m not a youngster anymore compared to those 16-17 years old producers.  They maybe see things different than I do and some older people might come and say “hey you need to it that way and that way”. No, don’t let anyone tell you what to do. Just do it, like Nike !

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Rédigé par

Sophie Yo

Vice présidente - Respo Event - Eclectic Box