[Note3]C’est l’heure des « New Rules »…ou plutôt de la concurrence à celui qui va innover le plus ! Impossible de ne pas faire le rapprochement entre la sortie récente de Yeezus et celle de MCHG concernant la promotion. Le maître semble avoir suivi son padawan sur ces nouvelles façons de faire : comme Yeezus, Magna Carta se fait annoncer moins d’un mois avant sa sortie (du jamais vu pour des artistes du genre !), garde toute les informations secrètes jusque la sortie officielle et pas de single pour booster la promo. La renommée des artistes suffit ici à elle-même. Le mentor prend donc la relève 2 semaines après (gros mois hip hop avec les sorties de J. Cole, Mac Miller, Statik Selektah, Kanye et Wale en deux semaines). La tracklist n’a été dévoilé qu’une semaine avant sa sortie et ici on a bien une pochette d’album, on n’a pas de projection de clips sur de nombreux bâtiments partout dans le monde mais une exposition dans une cathédrale d’Angleterre (Salisbury) pour faire le lien avec le titre de l’album (la grande charte anglaise garantissant le droit à la liberté individuelle).
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Après avoir été producteur exécutif sur la bande-son de Gatsby on ne s’attendait pas à voir le jour de cet album de ci-tot. La sortie de l’album fait également un lien direct avec le deal que Jay-Z a signé avec Samsung qui a changé à lui seul les certifications RIAA : le ni oui ni non du million d’achat d’albums par Samsung laisse à désirer concernant le réel succès commercial de l’album. Gros coup de pub qui démontre les nouvelles manières de vendre la musique en tout cas…
Mais qu’en est-il de la qualité du disque dont on ne connaissait, jusqu’à la sortie officielle, que les lyrics. Suite à Watch the Throne les 2 compères ont démontré qu’ils n’avaient pas besoin de l’autre pour être productif. Cela change pour HOV puisque Kanye avait contribué à près de la moitié des productions de BP3, le dernier album solo en date.

On débute cette croisade avec Holy Grail (qui a tout d’un single monté pour la radio) puis un constat vite négatif dès la 1ère écoute (et qui persistera) : les paroles des premières chansons sont tellement moyens et peu travaillées que l’on en vient à se demander pourquoi les mettre à disposition… On se laisse enfin intriguer par Oceans (produite par Pharrell)où l’on s’imagine bien ce qui est décrit très poétiquement par le membre soft d’Odd Future. Une autre bonne surprise de l’album est Somewhere In America : son de trompette originale avec un petit air de piano qui fait tout de suite penser à Heard Em Say de Kanye & Adam Levine : défi d’originalité réussie par Mike Dean qui aura réalisé les 2 meilleures productions de l’album avec Crown qui suit. Le refrain non crédité de Travi$ Scott (dernier « homme de l’ombre de Kanye« ) sur Crown apporte d’ailleurs de la fraicheur avec une instrumentale qui aurait bien pu sortir de Yeezus.

Un autre point positif de l’opus est la présence d’interludes « utiles » (un couplet seul sur une instru à part) avec notamment Versus, très réussie et qui change des interludes souvent sans intérêt.

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Timbaland a remplacé Yeezy concernant l’omniscience des productions (9 sur 16) mais ce n’est pas forcément stratégique. Les lyrics de Shawn Carter sont très rarement au niveau sur cet opus et beats qui ne les couvrent pas ce manque n’arrange rien… Rick Ro$$ vient d’ailleurs rajouter une couche avec ses paroles sur F*ckwithmeyouknowigotit. On se laisse finalement tenter par le morceau qui renvoie l’énergie de Rosay même si l’instru produite par Boi-1da (producteur canadien affilié à Drake) est un copié collé de NBA (co-produite par Boi-1da…) de Joe Budden sorti plus tot dans l’année : ça passe.

A part l’exception de F.T.W.U., on doit parfois attendre les 3eme couplets pour trouver un peu de qualité au niveau du flow. C’est le cas avec Jay Z Blue et Picasso Baby. Les liens avec l’art (Basquiat notamment) commencent à être redondant pour Hova et on en vient à questionner sa créativité et sa passion réelle tellement il en fait.

On en finit avec BBC, la 2ème production de Pharrell, qui invite Justin, Timbo, Pharrell,Beyoncé, Swizz Beatz et le featuring crédité : Nas dont le couplet est très bien accueilli. Résultat : un joyeux cocktail festif qui démontre encore une fois la combinaison efficace des anciens riveaux (suite à Black Republican et Success).

Au final compte tenu du faible nombre d’invités on pourrait trouver ça un atout d’avoir Jay-Hova seul sur bon nombre de chanson mais globalement MCHG est très décevant et on peine même à trouver un simple brun de qualité sur certains morceaux comme Tom Ford & La Familia. Un effort supplémentaire sur les lyrics et quelques productions de Timbo en moins aurait été déjà mieux pour se rapprocher du graal.

Lyrics/flow : 3/5
Originalité : 3/5
Beats : 3/5
Tracklist :

1. Holy Grail ft. Justin Timberlake
2. Picasso Baby
3. Tom Ford
4. FuckWithMeYouKnowIGotIt ft. Rick Ro$$
5. Oceans ft. Frank Ocean
6. F.U.T.W.
7. Somewhere in America
8. Crown
9. Heaven
10. Versus
11. Part II (On the Run) ft. Beyoncé
12. Beach Is Better
13. BBC ft. Nas
14. Jay-Z Blue
15. La Familia
16. Nickels and Dimes

Rédigé par

Edouard Brossier

Former Vinyl On Mars member