Dimanche 25 Février et lundi 26 Février, Kendrick Lamar Duckworth débarquait à l’AccorHotels Arena (anciennement Bercy) pour deux shows explosifs. Faisant partie du « DAMN. Tour», ces deux dates ont permis au rappeur de Compton de faire la promotion de son dernier projet « DAMN.« , encensé par la critique (comme ont pu le montrer ses victoires aux GRAMMYs mais également aux BRIT Awards pour ne citer qu’elles). Autant vous dire que l’arrivée de K.Dot dans l’Hexagone était un événement à ne rater sous aucun prétexte. Pour rappel, la dernière venue du rappeur californien date de 2013 où il faisait la première partie du grand Eminem, aux côtés de Tyler,the Creator ou bien encore Earl Sweatshirt, le tout devant un Stade de France plein à craquer. De plus, Kendrick brille actuellement avec la bande originale de Black Panther, qu’il a produit aux côtés d’artistes tels que FutureTravis ScottSZA ou encore 2ChainzIl était donc normal, voire évident que nos attentes soient grandes… À juste titre. Qualifié de « meilleur rappeur de la décennie », la réputation du rappeur n’est plus à faire … Mais à défendre. Voici donc ce qu’il s’est passé lundi soir dans l’enceinte de l’Accor Hotel Arena

Attendu comme le messie, Kendrick Lamar débarque à Bercy tout de blanc vêtu, Nike Cortez aux pieds.

On arrive à 18H35 devant l’AccorHotels Arena. Il est annoncé sur nos billets que les portes ouvrent dès 18H mais la file d’attente est quasi-inexistante … Faute au froid polaire qui règne dans la capitale ? Sûrement. Nous nous dirigeons donc vers l’enceinte de la salle et remarquons avec surprise l’affichage de diverses affiches faisant la promotion du dernier projet produit par Kung Fu Kenny : la bande originale du film MarvelBlack Panther : The Album.

Black Panther : The Album

L’excitation d’enfin rencontrer le fameux Kendrick Lamar commence lentement mais sûrement à se faire sentir … L’inverse serait anormal. En effet, 2017 fut clairement l’année du rappeur de Compton. Avec « DAMN.« , K.Dot a surclassé tous les rappeurs actuels : que cela soit Jay-Z, Migos, ou encore Tyler, the Creator, le rappeur de Los Angeles a montré une fois de plus son talent, sa créativité et « en quoi être un artiste ne repose pas sur les fringues, les voitures de luxe mais sur une toile que les prochains rappeurs façonneront ».

Finalement, tel un héritage laissé par le meilleur rappeur actuel pour les futurs rappeurs décidés à briller, ceux qui travaillent d’arrache-pied pour se faire un nom dans ce monde de requins. Ceux que Kendrick appelle dans ce couplet rentré dans la légende, réalisé sur « Control« , en featuring avec Big Sean et Jay Electronica :

Revenons au concert. Après des contrôles, passage dans un portique détecteur de métaux et multiples fouilles, nous pénétrons dans l’arène. Les agents de sécurité nous avertissent de ne pas perdre le bracelet qui nous a été donné, nous garantissant l’accès à la fosse du concert.

The DAMN. Tour.

Une fois arrivé sur les lieux, nous essayons de voir s’il n’y aurait pas quelques « goodies » à l’effigie du King Kendrick. De préférence ceux vendus à son pop-up shop parisien :

DAMN.

Malheureusement, nous retrouvons seulement des articles assez (trop) simplistes : casquettes avec logo « DAMN.« , tee-shirts avec toutes les dates européennes du « DAMN.Tour« , « totebags » … Nous nous rabattons sur quelques bières (10€ la pinte de Heineken … Merci Bercy).

19H. Les lumières s’éteignent. Apparaît sur scène la première partie prévue sur l’ensemble des dates européennes de Kendrick Lamar James Blake.

James Blake

Si son nom ne vous dit rien, on vous conseille vivement d’aller voir sa discographie. Avec des morceaux comme « Retrograde » ou encore « If The Car Beside You Moves Ahead« , le chanteur britannique est LA véritable surprise de ce concert. Avec une performance live à faire pâlir le plus prodigieux des musiciens, James enchaîne les titres, accompagné par un batteur mais aussi un pianiste, armé de synthétiseurs. Blake reste à la voix et sert sur un plateau une discographie (malheureusement) trop peu connue mais qui fera office d’une première partie débordante de talent(s) :

Le chanteur britannique clôturera sur « Retrograde« , suivi de remerciements pour le public français mais également pour l’objet de ce concert : Kendrick Lamar.

21H30. Après près de trente minutes d’attente, les lumières s’éteignent une seconde fois et le drapeau mis pour patienter tombe de tout son long. Le concert commence.

ENFIN. Après tant d’années d’attente, le rappeur californien foule (pour la seconde fois en deux jours) la scène de Bercy. Après une vidéo rétro montrant un Kendrick Lamar désireux de perfectionner ses techniques (tel un moine shaolin) de combat, deux explosions s’enchaînent avant de laisser apparaître le rappeur, accroupi. Quelques longues secondes et les premières note d’un morceau tiré de « DAMN. » se font entendre : « DNA.« .

On retrouve ensuite une flopée de sons du King : « ELEMENT.« , »King Kunta« , « Collard Greens » et même « goosebumps« , titre sur lequel il est en featuring avec Travis Scott :

« You ease my mind, you make everything feel fine. » @travisscott @kendricklamar

Une publication partagée par Virgil Papillon (@virgil_pap) le

Ensuite, le rappeur disparaît … pour réapparaître au milieu de Bercy, sur une plateforme. Il interprétera « Money Trees« , dans une séquence émotion qui ne laisse personne indifférent. Et quel plaisir pour toute personne présente au concert de voir un artiste investir la salle dans sa globalité.

Une fois le morceau terminé, le rappeur revient sur scène après diffusion d’une seconde partie de la vidéo le montrant élève d’un maître shaolin. Ici, nous voyons Kendrick (surnommé « The Turtle ») se battre avec une femme (surnommée « Le Serpent »). Sans surprise, il gagne le duel et là, nous le voyons avec une danseuse, prêt à interpréter « XXX. » en featuring avec U2.

Kung Fu Kenny
Kendrick Lamar, habillé en Craig Green pour l’occasion

Dès lors, le concert s’enchaîne, les morceaux également. On a le droit à « LOVE. » en feat. avec ZACARI, la véritable séquence émotion du concert.

« LOVE. »

Une publication partagée par Virgil Papillon (@virgil_pap) le

Kendrick Lamar à Bercy

Les deux derniers morceaux arrivent. Le premier, « HUMBLE. » suivi d’un rappel avant qu’il débarque avec « GOD. » en guise d’adieux. Le second instant émotion fait son effet : un sentiment de nostalgie règne d’ores et déjà dans l’Accor Hotel Arena. Le rappeur nous remercie de le suivre depuis le premier jour, de l’avoir toujours soutenu et de le permettre de faire ce qui lui plaît.

« HUMBLE. »

Kendrick termine son concert et quitte la scène de Bercy, sous les acclamations de la foule. Le show fut maîtrisé de A à Z (peu étonnant lorsque l’on sait qu’il a pu parfaire son spectacle aux Etats-Unis avant de débarquer en Europe). Pour conclure, nous avons eu un spectacle à la hauteur de nos attentes. Nous aurions sûrement aimer que cela dure quelques minutes de plus mais tout bonne chose a une fin … Cependant, le rappeur reviendra en France le 24 Août 2018 à la U Arena, dans le cadre du Paris Summer Jam avec N.E.R.DIAM ou encore Brockhampton.

On se quitte avec un morceau que Kendrick a clippé à Paris : « Backseat Freestyle« .