
Peu de gens peuvent se vanter d’avoir connu l’enfer et d’en être revenu. Kendrick Lamar fait partie de ces nouveaux héros américains, modernes et non mythiques tels Thésée, Hercule ou encore Enée – bien qu’eux aussi ayant goûté à la douce odeur des limbes. Issu du quartier le plus dangereux des Etats-Unis, K-DOT a.k.a. Kendrick Lamar symbolise ce self-made man à l’américaine version ghetto, le good kid au milieu des bad boys.
L’histoire ne semble pas très originale à l’exception que celle de Lamar n’est pas uniquement inscrite sur une pellicule de film. Là où d’autres ont échoué, le gamin de Compton a réussi, s’en est sorti et incarne aujourd’hui le renouveau de la scène rap de la côte Ouest avec son dernier album Good Kid, M.A.A.D City sorti le mois dernier. Un récit loin d’être un conte de fées dans la Cité des Anges.
« Ain’t no city quite like mine » déclare-t-il aux côtés du Dr. Dre dans Compton. On veut bien le croire quand on sait que Compton, quartier de la banlieue de Los Angeles, est connu avant tout pour sa criminalité. Kendrick Lamar a grandi dans ce Compton des années 1990 (il est âgé aujourd’hui de 25 ans) celui des massacres de 1992, des 87 homicides par an, des guerres de gangs et du crack.
Même si aujourd’hui la situation semble s’améliorer, à l’époque le jeune K-DOT aurait pu choisir de rejoindre les Cribs ou les Bloods (les deux gangs majeurs de LA). Il aurait pu choisir aussi le gansta-rap des N.W.A. ou d’Ice Cube auquel la Californie nous a pesamment habitués depuis longtemps. Mais le gamin a toujours su rester intègre, modeste et discret.
C’est bien Dr. Dre qui vient à lui en 2010, attiré par le son de la nouvelle mixtape du prodige, Ignorance Is Bliss. Durant plus d’une année, Kendrick perfectionne son style, son flow équilibré, qui devient presque métrique sans perdre de sa fluidité. En 2011 il publie Section 80.
Tout au long de l’album il démontre qu’il n’est pas la nouvelle coqueluche du docteur le plus riche du monde. Il excelle dans un rap tendant vers la soul électro, réfléchi et adroit. A.D.H.D. témoigne du talent et de la vision futuriste du rap du californien. Il a beau être couronné en suivant le « Nouveau Prince de la West Coast » par Snoop Dogg et The Game, le parricide semble annoncé.
Côte Ouest qu’il porte pourtant haut dans son cœur : l’album n’est que le récit authentique du mioche qui voulait s’extraire d’un quartier à l’odeur de soufre pour ne pas mourir étouffé (Sing About Me I’m Dying Of Thirst). Lamar assume encore un peu plus ses capacités de parolier innées (Poetic Justice) et ses influences soul (Good Kid qui fait clairement penser à un Inner City Blues de Marvin Gaye).
Tracklist :
01 – Sherane a.k.a Master Splinter’s Daughter
02 – Bitch, Don’t Kill My Vibe
03 – Backseat Freestyle
04 – The Art of Peer Pressure
05 – Money Trees (Feat. Jay Rock)
06 – Poetic Justice (Feat. Drake)
07 – Good Kid
08 – M.A.A.D City (Feat. MC Eiht)
09 – Swimming Pools (Drank) (Extended Version)
10 – Sing About Me, Im Dying Of Thirst
11 – Real (Feat. Anna Wise Of Sonnymoon)
12 – Compton (Feat. Dr. Dre)
13 – The Recipe (Feat. Dr Dre) (Bonus Track)
14 – Black Boy Fly (Bonus Track)
15 – Now Or Never (Feat. Mary J. Blige) (Bonus Track)
En concert à Marseille le 27 Janvier 2013 au Cabaret Aléatoire.
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