En tant que responsable de la Smooth Vibes, l’émission « World music, reggae & dub » de Dynam’hit Webradio (disponible en replay ici), il me tenait à cœur depuis quelques temps d’écrire au sujet du dub, de proposer une sélection dub pour ceux qui n’y sont pas encore initiés et qui souhaitent apprendre à l’apprécier. Nombreux sont les axes d’approche du dub, puisqu’il s’est évidemment subdivisé rapidement en sous-genres : du rub-a-dub de Sugar Minott au dub-a-lounge de Biga Ranx, l’arborescence est large et toutes les branches ont une même fibre commune.

Le dub est une musique de techniciens du son qui a connu son âge d’or dans les années 70, issu de l’échantillonnage et du remixage des séquences instrumentales issues au départ de vinyles de reggae jamaïcain. C’est une musique qui donne sa proéminence au couple basse-batterie et qui a évolué au rythme de la technologie et des musiques digitales, qui ont permis de développer le style en l’incrémentant de diverses touches électroniques qui sont aujourd’hui le filon d’évolution du style, en lui permettant de muter au gré des tendances. Vous retiendrez trois piliers, en la personne de King Tubby, U Roy et Lee Scratch Perry. Tous sont nés avant ou pendant la 2nde Guerre Mondiale, et sont à l’origine d’un genre musical à part entière qui s’est parfaitement exporté et sévit encore aujourd’hui, avec des scènes britanniques et françaises d’ampleur.

Le dub est une musique de sound system et se prête parfaitement au live, c’est d’ailleurs son principal support de diffusion. Dawa Hifi, dont vous trouverez ci-dessous le morceau Love We Want, en featuring avec King General, publie bon nombre de ses productions sur vinyles et vous invite de la sorte à venir le découvrir sur scène : c’est certainement là que les dub-masters s’éclatent le plus, puisqu’ils peuvent mettre à profit leur maîtrise des machines et des nombreux effets aujourd’hui offerts par la technologie.

Vous trouverez dans cette sélection un panel d’artistes emblématiques, du dub paradoxalement roots de Lee Scratch au dub moderne et vaporeux d’Atili Bandalero, en passant par les nuances indiennes de Jungle Weed, asiatiques de Panda Dub ou minimalistes et digital du Stand High Patrol. Je vous propose également en fin de playlist trois morceaux qui à mon sens illustrent parfaitement la symbiose dub/voix, comme Sixteen Tons of Pressure d’O.B.F Soundsystem et Charlie P, balade sous substances aux grasses tonalités et qui devrait vous faire hocher la tête mécaniquement.

Trêve d’écrits et place à l’essentiel, en espérant que vous parviendrez à trouver l’accroche qui vous fera sombrer dans les lignes de basses effrénées, les rythmiques adipeuses et les phasers vertigineux du dub. Pour les attendris, je vous conseille grandement de fouiller le site d’ODGProd, qui regorge de pépite et compile le travail de dub makers du monde entier.