Cela fait maintenant un peu plus de huit mois que le premier confinement est entré en vigueur. Le 17 Mars 2020, la vie sociale d’un bon nombre de personnes a complètement changé. Cela fait donc huit mois que les festivals électro / techno se sont arrêtés partout dans le monde. Avec la crise sanitaire, le secteur électronique est l’un des plus touchés car les événements, qui sont sa principale source d’activité, ont totalement disparu. Avec la fin du premier confinement, pendant la période estivale, les acteurs du secteur se sentaient rassurés, mais le second confinement a été un véritable coup de massue.

Qui sont les acteurs les plus touchés ?

 Aujourd’hui, nombreux sont les acteurs de la scène électro touchés par le COVID-19 et les dégâts ne sont pas minimes. C’est une année très difficile pour les DJ / artistes de la scène électronique qui sont contraints de rester chez eux ainsi que dans leur studio. Sans événements festifs, les artistes se rémunèrent principalement grâce aux streams et aux ventes liées à la production musicale. Certains d’entre eux mettent en place un système de merchandising permettant aux fans d’acheter des vêtements ou goodies à leur effigie.

Il faut aussi noter que les patrons de discothèques accueillant plusieurs soirées au cours de l’année sont très touchés par la crise car leurs établissements sont fermés et ne peuvent donc pas générer de revenus. La fermeture des discothèques a un impact très crucial sur les employés qui se sont vu être licenciés et qui ont donc dû trouver un nouveau travail. D’après un rapport d’août, plus de 300 discothèques en France ont fait faillite.

Quant aux organisateurs de festivals électroniques, la question est différente d’un point de vue économique car ce sont des évènements qui se font sur une courte durée allant d’une journée à une semaine en général. L’annulation de ces derniers est une réelle perte d’argent pour les organisateurs qui n’ont souvent que ces évènements comme source de rémunération. La plupart des festivals de cette année sont reportés pour 2021 et les organisateurs tentent de se rassurer en proposant aux festivaliers de conserver les billets achetés pour l’édition suivante afin d’avoir un minimum de trésorerie. Beaucoup de personnes sont impliquées dans les festivals tels que les techniciens, scénographes etc. qui n’ont eu d’autres choix que de se reconvertir ou attendre la fin de la crise.

Des alternatives pour faire vivre la culture

Afin de combler cette année pauvre pour la scène électronique en termes de festivités, diverses alternatives ont vu le jour permettant aux artistes d’avoir de la visibilité mais aussi pour permettre aux fans de musiques électro / techno de patienter en attendant le retour des évènements. Le premier moyen qui était déjà présent avant la crise mais qui se développe de plus en plus au fil des jours est le “LiveStream”, qui permet aux DJ de mixer en direct via différents réseaux sociaux. Le direct est aussi utilisé par des radios ou autres médias afin d’interviewer les artistes pour parler de la situation actuelle mais aussi de leurs futurs projets et sorties.

Avec le report des évènements pour 2021, les organisateurs réinventent leurs festivals de manière digitale comme le festival techno Awakenings initialement prévu aux Pays-bas. Le public techno a pu y participer en ligne où tous les mix étaient retransmis en direct permettant aux artistes ou aux fans de s’évader de la routine, d’oublier la situation actuelle ainsi que la crise sanitaire.  Certains festivals en ligne étaient accessibles en échange d’un don d’une valeur déterminée par chaque personne afin de soutenir les acteurs du milieu. Les décors de ces derniers furent aussi bien élaborés que s’ils avaient eu lieu en réel.

Des nouvelles qui rassurent…

Que ce soit les artistes ou le public, tout le monde est impatient de retrouver les festivals et autres soirées ainsi que les bons moments que l’on peut vivre dans ce milieu. Aujourd’hui, la crise sanitaire est différente de celle que les gens ont vécu durant les premiers mois et on a pu le remarquer durant le weekend du 15 novembre 2020 où a eu lieu un festival. En effet, Taïwan a accueilli l’Ultra Music Festival réunissant 20 000 festivaliers. Premier festival depuis des mois, les acteurs de la scène électronique ont de quoi se réjouir en voyant que ce type d’évènement commence à revenir. Si Taïwan a pu accueillir ce festival, c’est grâce à la prise de décision de son gouvernement qui avait décidé de fermer les frontières du pays lorsque la pandémie est devenue massive. 

Source : Guettapen

Depuis les deux dernières semaines, certains laboratoires ont annoncé qu’ils avaient trouvé un vaccin pour le COVID-19. C’est une nouvelle qui peut rassurer beaucoup de monde comme les patrons de discothèque qui n’attendent que de rouvrir leur club aux habitués afin de partager des moments qui semblent lointains pour un bon nombre de personnes. Mythe ou réalité, il est trop tôt pour dire si ce vaccin sera vraiment efficace contre le virus dans le temps mais après des mois où la vie a complètement changé, cela donne de l’espoir. Pour continuer, il faut souligner que la situation semble s’améliorer en France ces derniers jours, même si cela reste très incertain et très fluctuant. 

…et d’autres non

Le second confinement étant toujours en vigueur en France, on n’est pas près de revoir les évènements pour le moment sachant qu’il risque d’être prolongé pour retrouver un mode vie normal. Si l’on veut que la situation redevienne comme avant, il faudra patienter encore un peu pour pouvoir festoyer comme on en avait l’habitude.

Certains secteurs culturels ou sportifs ont reçu une aide de l’État pour survivre au second confinement. C’est le cas des centres équestres et poney clubs qui ont obtenu un dispositif d’aide d’urgence d’une valeur de 35 millions d’euros. D’un autre côté, le sénat a refusé d’allouer au secteur de la musique électronique un fond d’aides de 20 millions d’euros. Alors que tous les acteurs de la nuit alarment l’État sur leur situation financière dû aux confinements, cela peut paraître paradoxal venant des dirigeants français de refuser cette aide. L’État souhaite-t-il voir le monde électronique mourir ?

Quoi qu’il en soit, personne ne sait comment sera la situation dans les prochains mois à cause de la crise sanitaire. Le public électro / techno s’impatiente de voir le retour des évènements afin de pouvoir festoyer comme il en avait l’habitude. En attendant, il faut se contenter des différents moyens digitaux mis en place afin de se remémorer d’anciens souvenirs.  Le numérique réinvente la consommation culturelle mais ne provoque pas autant de plaisir que le physique.

Ecrit par Julyan 

Quelques petites douceurs