Le rap face au confinement

Après l’annonce d’un second confinement sur le territoire français, les artistes voient de plus en plus leurs tournées s’éloigner (Et ce même s’ils cherchent à combler les trous en se produisant en concert à travers les réseaux sociaux ou les jeux vidéo S/o Alonzo).

Le Syndicat National du Spectacle et de Variété diffusait en mars dernier une étude selon laquelle le manque à gagner pour les 2500 salles de spectacles en France était estimé à plus de 600 millions d’euros.

Un chiffre renforcé par France festivals, qui estime de son côté une perte de 5 milliards d’euros après l’annulation des évènements estivaux.

Néanmoins, sur ce second confinement le premier ministre Jean Castex a annoncé que le travail préparatoire aux spectacles, les répétitions, les enregistrements et les tournages pourront se poursuivre, signifiant ainsi que les clips et les sessions studio pourront continuer !

Au-delà de l’annulation des représentations de nos artistes préférés, le confinement pousse-t-il réellement à un comportement plus productif ?

Un confinement renforçant la productivité, vraiment ?

Comme constaté lors du premier confinement, rester à la maison pousse les individus à utiliser les services de streaming pour combler les vides. 

Services de streaming parmi lesquels on retrouve nos favorites (Spotify, Apple Music, Deezer, YouTube Music…).

Aujourd’hui, Spotify enregistre près de 320 millions d’utilisateurs mensuels, un chiffre qui s’est vu augmenter de 12% depuis janvier dernier ! Une forte augmentation due en partie à la période d’isolement.

Mais les artistes profitent-ils réellement de ce rebond d’écoute pour sortir des projets ?

Une chose est sûre, ce temps a permis aux rappeurs de se focaliser sur leurs albums.

C’est le cas de SCH, récemment interviewé par Konbini : « Je suis bien moi ici (son studio), je me réveille le matin, je suis en calbar, je rentre dans la cabine je vais faire des toplines avec mon café, ça n’a pas de prix »

On entend par là que SCH a pu profiter du confinement pour travailler plus tranquillement sur le tome II de JVLIVS. Dans la même interview il avait parlé du thème de l’éloignement, un thème propice à la situation de confinement.

Nous nous rappelons aussi de la story publiée par Damso durant le confinement, un message dans lequel le rappeur belge publiait une photo en studio accompagnée d’un message « Bon confinement». On comprend que le confinement a permis à Damso de se focaliser davantage sur son dernier projet QALF, projet sorti il y a 1 mois et déjà certifié disque de platine.

D’autres artistes en ont profité pour sortir des morceaux ou des projets plus concis, c’est le cas pour Leto qui nous avait livré un EP Virus, avant l’album, jouant un rôle de teaser vis-à-vis de son album 100 Visages.

Idem pour Rim’k qui a sorti un projet de 5 sons, réunissant Koba LaD, Hamza et Dadju.

Tandis que l’ancien Rohff avait de son côté misé sur la sortie d’un morceau par semaine pendant le confinement.

Enfin d’autres ont continué leur promo à travers des lives sur instagram.

Derrière la productivité, le confinement pousse à une prise de conscience

Si certains ont profité du confinement pour travailler leurs albums, d’autres ont préféré lutter contre la propagation du virus à travers différentes actions.

En effet, nos rappeurs favoris avaient un véritable rôle à jouer durant le premier confinement.

Plus qu’un rôle d’artiste, certains ont endossé un rôle d’influenceur permettant de redorer l’image du rap en France, une image encore trop péjorative aujourd’hui.

Booba notamment avait été interviewé sur Europe 1 en avril dernier « On a tous un rôle à jouer, c’est un problème mondial. Le but c’est d’utiliser mon following pour sensibiliser les gens, les inciter à rester chez eux ».

Le rappeur exilé à Miami présentait une émission Coronatime de manière hebdomadaire sur Instagram pour sensibiliser sa communauté.

L’artiste marseillais JUL, a de son côté opté pour une vente aux enchères dans laquelle une grande partie de ses certifications ont été bradées.

Une initiative rejointe par d’autres artistes dont Orelsan, Mister V ou Kalash Criminel.

Cette vente caritative a rapporté près de 200 000€, un bénéfice reversé à la fondation Hôpitaux de Paris.

D’autres artistes, parmi lesquels on retrouve Heuss L’enfoiré, Sofiane et Soolking, ont participé à des campagnes de sensibilisation prônant les gestes barrières.

Toutes ces initiatives nous prouvent que les rappeurs se sentent concernés par la crise actuelle et cherchent à aider de leur manière le pays dans cette crise.

Nous conclurons cet article sur cette citation de Dosseh « L’Époque est très sombre, mais on va s’en sortir », prenez soin de vous.

Thibault