Nous avons déjà abordé cette histoire à l’antenne lors d’un l’aparté culturel. Cependant nous ne pouvions pas laisser passer cette histoire sans la raconter au plus grand nombre. Ici vous allez découvrir l’une des histoires les plus rocambolesques du monde de la musique, celle de Sixto Rodriguez. 

L’origine de l’artiste

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Sixto Rodriguez est né à detroit en 1942 dans une famille d’origine Mexicaine appartenant à la classe ouvrière. Son père était joueur de Blues, il baigne dans la musique dès son plus jeune âge. Il perd assez rapidement ses racines Espagnoles avec le tragique décès de sa mère lorsqu’il avait 4 ans.

Alors qu’il a 16 ans, il décide d’arrêter l’école pour se consacrer à sa passion. Il travaille sur les chantiers la journée et chante dans les bars la nuit où il reprend des chansons de Ray Charles, des Beatles ou encore de Bob Dylan. Il est alors repéré par une maison de disques qui voit en lui un talent brut et qui promet de mettre de gros moyens pour voir leur pépite devenir une star.

Un début de carrière raté

Il sort un premier album en 1969, nommé Cold Fact pour lequel sa maison de disque met de gros moyens avec notamment la participation de Steve Rowland producteur à l’époque de The Cure . Pourtant cela sera un grand échec commercial..

Malgré tout, sa maison de disque lui propose d’enregistrer un deuxième album Coming From Reality qui sortira en 1970 et qui sera lui aussi une débâcle commerciale.

 

À la suite de ces deux échecs, la maison de disque rompt de contrat de Sixto et fait même faillite en 1975..

Sixto disparaît dans un premier temps dans l’oubli et des rumeurs le disent même mort même si les circonstances divergent: overdose, immolation par le feu, suicide sur scène…

Sixto Rodriguez symbole de lutte malgré lui ?

Contre toute attente, en 1977 une maison de disque rachète les droits et édite une compilation des deux albums. Cette compilation sera alors importée par une touriste Américaine ou Anglaise en Afrique du Sud et copiée des dizaines de milliers de fois.

Ces musiques faites de paroles contestataires voire provocatrices et de rythmes empruntés au blues et au reggae, ont un large écho dans un pays en pleine politique d’apartheid au début des années 8O.

Sans que Rodriguez l’apprenne, Cold Fact devient rapidement disque d’or (sans compter les disques piratés) en Afrique du Sud. Par conséquent, il ne touche aucune rémunération malgré un grand succès.

Les deux albums sont rapidement censurés par le gouvernement mais continuent de se diffuser sous le manteau ou encore à l’aide de radios illégales.

À ce moment-là, des milliers de personnes adulent Sixto Rodriguez qu’ils croient mort alors que Sixto lui-même n’est au courant de rien à plus de 5000 km de là …

 La révélation

En 1996, aux prémisses d’internet, la fille de Sixto tombe sur un site internet à la mémoire de son père créée par un disquaire et un journaliste voulant en savoir plus sur l’histoire mystérieuse de Sixto Rodriguez.

Elle contacte alors ces deux personnes et l’histoire éclate au grand jour : Ses fans découvrent que Sixto Rodriguez n’est pas mort !

Tout d’un coup, conscient de l’engouement et de l’amour qu’avaient des milliers de personnes envers lui, Sixto Rodriguez accepte d’organiser une tournée de 6 dates  en Afrique du Sud presque 30 ans après la sortie de ses deux albums en 1998.

 

Malgré un succès inespéré, Sixto Rodriguez reste humble et ébahi devant tant de fans qui pour certains ont même son visage tatoué sur le corps.

Pendant une dizaine d’années, Sixto mènera une vie de bohème entre quelques concerts en Afrique du Sud, en Suède , en Namibie par exemple et retour à la maison pour terminer les chantiers sur lesquels il s’était engagé.

Happy end ?

C’est en 2012, que le destin de Sixto Rodriguez va de nouveau basculer, Malik Bendjellou, un réalisateur Suédois s’intéresse à la vie de Sixto Rodriguez et tourne un documentaire Searching for Sugar Man qui raconte la vie de Sixto Rodriguez et son succès « malgré lui ».

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=200631.html

Ce documentaire est le premier réalisé par Malik Bendjellou et a un succès fulgurant aux Etats-Unis et dans les pays d’Europe. Il sera même sacré d’un Oscar cette année-là, dans la catégorie du meilleur documentaire.

Lors de la remise du prix le présentateur déclare : « Rodriguez ne peut assister à la cérémonie et ne le souhaite pas, afin de ne pas éclipser l’équipe du film ». 

Encore une fois symbole de son humilité.

Depuis Sixto vit enfin de la musique et fait des tournées dans le monde entier.

Sixto Rodriguez lors de l’un de ses concerts en 2013 en Suède.

Ses musiques ont été largement repris et apparaissent même dans les BO de films de renommés tel quel Les petits mouchoirs de Guillaume Canet.

Des fabulations existent encore cependant autour de l’histoire de Sixto Rodriguez. Après certaines prestations décevantes certains fans ne croient pas que ce Sixto Rodriguez soit le vrai. Le suicide de Malik Bendjellou peu de temps après renforce aussi les théories du complot.

Une chose est sûre, nous avons bien là l’une des histoires les plus incroyables de la musique…

L.L