« Intemporel ». J’aimerais commencer avec ce terme. Parce que ce soir-là, au Transbordeur, toute l’équipe d’ENCORE nous a pondu une soirée mémorable (et sold-out) qui a su mélanger les générations. Avec CERRONE mais aussi des artistes comme Para One, La Biche ou le fameux collectif parisien La Mamie’s, ENCORE a su frapper très (très) fort et ainsi asseoir un peu plus sa suprématie sur les nuits lyonnaises. Témoignage.

23h20 : Ravi, je débarque devant le Transbordeur avec quelques amis. La dernière fois que je m’y étais rendu, c’était pour la We Are Reality w/ Marcel Dettman, Carl Craig & Kosme, soirée quelque peu différente mais dont je garde un agréable souvenir. Sur place, il y a déjà pas mal de monde et beaucoup s’occupent en racontant leurs propres anecdotes sur CERRONE. Il me suffit de tendre l’oreille pour écouter Bertrand, environ la cinquantaine, qui décrivait la fois où CERRONE a littéralement retourné le Montreux Jazz Festival avec La Roux, en 2012. Et je trouve ça cool. Il n’y a pas d’autres mots qui me viennent à l’esprit pour décrire un événement en majeure partie servi par des artistes de musique électronique mais qui motive pourtant des personnes un peu plus « âgées » qu’à l’habitude de venir se déhancher une nuit durant. On appellera ceci « l’effet CERRONE ».

23h30 : Définitivement prêts à danser, je me glisse avec mes comparses dans cette très belle salle qu’est le Transbordeur. De dehors, on entend déjà quelques basses, provenant sûrement de la petite salle. Et c’est ce que j’apprécie le plus avec le Transbordeur. Cette salle qui nous offre un vrai cadre intimiste. Ce soir, c’est la Mamie’s qui occupe les lieux pour un « all night long » groovy et funky à souhait. Le collectif parisien, créé en 2007, a fait le déplacement pour le plaisir de nos oreilles. C’est du moins ce que je constate en voyant danser pas mal de personnes en tenues assez excentriques. Paillettes, chapeaux, tenues de matelot… Certains décident (avec raison) de jouer le jeu à fond. On sent clairement la nostalgie des années disco et CERRONE sera là pour nous rappeler l’époque où le pantalon pattes d’éph’ était à l’honneur.

00H50 : On s’en va  dans la grande salle pour écouter La Biche, que je ne connaissais pas mais qui a su amener le set de CERRONE d’une bien belle façon.

01h36 :  L’heure d’accueillir CERRONE a sonné. La Biche quitte la scène sous les applaudissements d’un public qui ne cesse de grossir. La salle est pleine à craquer et des cris d’impatience se font déjà entendre. Jusqu’à l’arrivée du maître derrière Supernature : CERRONE.

02h30 : Déjà bien entamé, le set de CERRONE est une véritable pépite à lui seul. Garni de titres comme Give Me Love, Je Suis Music ou encore Let’s Groove des Earth, Wind & Fire, CERRONE nous livre une prestation d’anthologie, accompagnée de visuels 80’s. La température monte, les musiques s’enchaînent mais le groove, lui, est constant. Je retiens surtout le sample de Technologic des Daft Punk, utilisé par CERRONE sur l’une de ses transitions. Ainsi que cette track qui « tape ». CERRONE est toujours dans l’ère du temps et ça se ressent dans son set.

3h : CERRONE termine son set sous des tonnerres d’applaudissements. Unanime, la grande salle félicite chaudement le roi du disco pour une prestation réussie haut la main. « Une nouvelle fois », comme le dirait sûrement Bertrand que j’ai rencontré plus tôt dans la soirée.

3h05 : Juste le temps de mettre un nouveau visuel que Para One fait son entrée. Accolade avec CERRONE et grand sourire en direction de la foule, le fameux DJ d’Orléans, co-fondateur du label Marble, ouvre son set par le « speech » de l’actrice Ashley Judd, prononcé lors de la Marche des Femmes (traduit de l’anglais) à Washington D.C, il y a de cela un mois. Profond et engagé, le discours diffusé laisse présager un set « différent » de ce qu’on pourrait écouter à l’habitude.

04h00 : Je décide de me faufiler dans la petite salle afin de profiter du set de La Mamie’s. Je croise des potes mais aussi des connaissances que j’avais perdu de vue. Deux soirées se déroulent au même moment, mais reste un seul mot d’ordre : « le groove ». Les tracks que passent La Mamie’s galvanisent la foule qui s’est pressée sur le devant de la petite scène. A peine le temps d’en profiter que je décide malgré tout de voir la fin du set de Para One.

04h30 : Certaines notes retentissent. Quelque chose d’oppressant. Viol de Gesaffelstein. Une foule danse inlassablement sur les beats lâchés par Para One.

05h00 : La lumière s’éteint. La foule se disperse. Chacun rentre chez soi, ou s’en va chercher un « after ». Car après une soirée pareille, dur de redescendre.

 

Merci une nouvelle fois à ENCORE d’organiser de tels événements. Merci à CERRONE, Para One, La Mamie’s et La Biche pour leurs sets dévastateurs.