Nous avions donc rendez-vous vendredi dernier au Moulin à l’occasion de la venue de Guizmo à Marseille, la seconde fois en quelques mois pour ce jeune rappeur au parcours déjà dense.

Deux raisons principales nous faisaient attendre l’événement avec une impatience plus marquée que d’habitude :

La première relève du précédent passage de Guizmo en cité phocéenne, au Molotov (non-loin du Cours Julien), nous avait quelque peu laissé sur notre faim. Quelques jours après la sortie de son quatrième projet solo Dans Ma Ruche et malgré les quelques deux cent personnes massées devant l’étroite scène, la prestation s’était avérée assez courte. On avait donc hâte de voir quel spectacle Lamine Diakité, de son nom, avait pu nous préparer, fort de ce nouveau projet de 19 titres.

 La seconde tient au fait qu’en dépit de la reconnaissance que l’artiste est parvenu à gagner grâce à son talent et son éclectisme, de l’utilisation de solides relais de communication à l’occasion de chacune de ses sorties, il n’est pas familier des salles d’envergure. La date au Moulin était une occasion de concrétiser un grand rendez-vous dans le Sud de la France.

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C’est donc dans une salle bondée que nous avons fait irruption aux alentours de 22h, après une première partie assurée par les Aixois de La Connaixion, également présents au festival Étang D’Art le lendemain (Parc Borély). Contrairement à beaucoup de ses confrères de la scène rap actuelle, c’est seul que le MC du 92 s’est présenté au public, uniquement accompagné de son DJ. Ce dernier s’est chargé, tout au long du show, des instrus, des back et de chauffer la salle, trois éléments auxquels il est très bien arrivé.

Si l’on s’intéresse au contenu, il s’est avéré très hétérogène : Guizmo est évidemment revenu sur ses derniers titres, notamment à travers Bisous, Indé-structible et Dans le Zoo, mais s’est également appliqué à revenir sur quelques morceaux plus anciens mais tout aussi emblématiques tels que T’es Juste ma Pote, Chat Perché ou encore Normal. Il faut aussi se souvenir de la relation qu’entretien Guizmo avec la scène, lui qui n’a jamais réussi à se départir de son statut de « kickeur » après avoir longtemps écumé les open mics et autres disciplines libres. Il est donc normal de l’avoir vu utiliser des d’autres prod’que celles issues de ses abums, comme le freestyle Génération.

La dernière note d’authenticité vient du comportement du rappeur lui-même : loin de s’enfermer dans le carcan d’un show rythmé et rodé, il a régulièrement ménagé des pauses afin de s’adresser au public, à l’organisation et de raconter quelques anecdotes. Tout cela a contribué à donner un côté très intimiste et à créer une proximité appréciée du public. C’est donc au terme d’une prestation (à son image) d’un peu plus d’une heure que Guizmo s’est retiré, laissant derrière lui un public effervescent.

Il ne nous reste plus qu’à remercier Le Moulin après cette nouvelle année de collaboration pour leur programmation de qualité, leur disponibilité et leur grand professionnalisme. Nous tenons également à saluer Alban de Newcastle pour sa flexibilité et sa très grande générosité. Grâce à lui nous avons vu les opportunités fleurir, et lui souhaitons une très bonne continuation dans son parcours.

Rédigé par

Brendan Roué

Président // Pôle Partenariat // Référent Back to Black