« L’enfer est-il donc un lieu si redoutable ? » Oscar WILDE

Dynam’Hit a envoyé deux reporters aux portes de l’Enfer. Et ils sont aux anges. Voici le récit de leurs aventures, heure par heure depuis leur départ.

9h00 : après une bonne nuit de repos, nos deux envoyés spéciaux partent de Clermont-Ferrand, encore grisée par la défaite samedi dernier de leur club de cœur, l’ASM, mais surtout à cause de tristes nuages qui s’abattent sur la ville. Le changement de température est brutal pour nos jeunes marseillais d’adoption.

12h : le voyage se passe bien, deux heures nous séparent de Clisson, il est temps de faire une pause. Une pause achat. En effet, dans un rayon de 100 kilomètres, il est impossible de trouver la moindre goutte de bière dans les magasins.

12h05 : la première Kro est décapsulée, le voyage reprend son cours.

14h30 : nous arrivons dans les alentours de Clisson, le ciel est rouge, des riffs sanglants nous parviennent de derrière des toits de la ville, la veuve et l’orphelin se cachent de hordes de metalleux prêts à passer trois jours en Enfer.

15h : après s’être perdus dans Clisson (et il fallait le faire !) nous parvenons enfin à nous garer et entamons une petite marche jusqu’au festival. Les tours de la cathédrale du Hellfest s’élèvent au dessus de la cime des arbres, l’impatience augmente.

15h20 : après quelques péripéties, impliquant un oubli de carte d’identité, une chaussure trouée, et du scotch noir (le lien est évident), nous nous retrouvons comme des fillettes devant la grandeur de la cathédrale et le déchaînement de riffs qui s’échappent de derrière.

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15h30 : nos deux metalleux disparaissent dans l’immense foule, comme des enfants dans le rayon jouet d’un supermarché.

17h : ILS SONT DE RETOUR ! Entre bar à vin, échange de bière avec des orcs et quelques découvertes musicales et vestimentaires, nos reporters en herbe décident de pénétrer dans les abysses des Mainstages 1 et 2. En sortiront-ils ?

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18h40 : après une bonne « sodom »ie auditive fort plaisante infligée par le trio Allemand de thrash metal, Sodom, les deux compères, entourés de 50.000 barbus se tournent vers le Mainstage 1. Des chants retentissent dans la foule acclamant le Godfather du rock ‘n’ roll (très assumé) : Lemmy Kilmister (« LEMMY LEMMY LEMMY !« )

18h41 : Le fameux « We are Motörhead, and we play rock ‘n’ roll » retentit de la voix rocailleuse du mastodonte  de l’histoire du metal.

19h40 : la chanson Overkill clôture en beauté 1h de show impressionnant, ponctué de classiques tels que Ace Of Spades, Metropolis ou encore Orgasmatron. Même si Lemmy n’est plus aussi en forme qu’à la grande époque, le concert est resté d’une rare qualité et très appréciable. Ce ne sont pas des Dieux pour rien !

19h41 : Lemmy s’en va dans un éclair de lumière, il retourne au Paradis des rockeurs déguster son petit verre de Jack Daniels du vendredi soir.

19h47 : pas le temps de souffler, une bombe atomique semble avoir explosé sur la Mainstage 2. Les gens s’affolent, les fans compulsifs arrachent leur t-shirt, aucun doute possible : Lamb Of God est arrivé.

19h50 : le show commence, le chanteur Randy Blythe annonce directement la couleur en entamant plein de rage le titre Desolation repris en cœur par la foule. Pour résumer, c’était apocalyptique. Avec les classiques du groupe comme Laid to Rest, Redneck ou même Now you’ve got something to die for la foule s’est embrasée : entre circle pits et wall of death improvisés, nous n’en sommes pas sortis indemnes. R.I.P le téléphone du collègue.

20h40 : fin du concert. C’était exceptionnel. Le groupe a toujours autant d’énergie sur scène, et c’est un vrai plaisir de voir une foule avec autant de répondant : c’est la première grosse claque du festival. On profite du concert d’Alice Cooper pour se reposer un peu. De loin, on se rend compte tout de même que le chanteur n’a rien perdu de sa fougue d’antan : entre maquillage et mise en scène théâtrale, « l’ancien » veut foutre le feu au Hellfest et il réussit plutôt bien. Le concert est agréable et très bon esprit : c’est quand même un privilège de voir une telle légende du rock se produire devant nous.

21h35 : le concert d’Alice Cooper n’est pas encore terminé mais nous décidons d’aller voir une autre scène. Deux groupes monstrueux se produisent en même temps : Mastodon sur la Valley et Children of Bodom sur l’Altar. Choix très difficile. Nous optons finalement pour le deuxième après moult hésitations. Nous avons quelques échos du show de Mastodon : toujours très bon et très technique et pour une fois, la communication avec le public est bien présente. Concernant le groupe de death metal symphonique finlandais, Children of Bodom, le show tient toutes ses promesses : Alexis Laiho est toujours autant un virtuose de la guitare. Les titres s’enchaînent, et nous apprécions énormément la très bonne qualité de la prestation : le son est bon, tout comme la technique des musiciens qui est irréprochable. C’est bien rodé, c’est frais, ça fait du bien !

23h : sur la Mainstage 2, c’est le groupe américain Five Finger Death Punch qui commence à enflammer les foules. Le show est sympathique mais un peu trop « lisse » à mon goût : ça manque un peu d’explosivité. Tranquillement nous nous décalons sur la Mainstage 1 pour assister au show de l’un des plus grands groupes de heavy de tous les temps : Judas Priest. La tension est à son comble, nous trépignons d’impatience à l’idée de voir ces légendes se produire devant nous.

23h10 : enfin le show débute. Comme une véritable pièce de théâtre, un rideau tombe, dévoilant le groupe. Nous ne sommes pas déçu du voyage ! Jeux de guitare ciselée, batterie à chaud, un Rob Halford encore bien en forme malgré l’âge : l’expérience Priest en live est toujours aussi incroyable. Et que dire du nouveau guitariste Richie Faulkner qui apporte une vrai touche de modernité bien Heavy au tout !

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00h30 : Le concert monte en puissance, les Judas enflamment les 70 000 personnes venus les voir, mais déjà, nous commençons à bouger pour être en tête de ligne pour un autre monstre légendaire de l’histoire du metal (on est gâté) : Slipknot, c’est dans 20 min !

00h50 : Les lumières se baissent, un son industriel bien sale réveille soudain les consciences, l’ambiance monte. Boum. Slipknot débarque. La setlist qui reprend beaucoup des titres du dernier album (The Grey Chapter) est tout de même bien variée, alternant entre le très bon Iowa et leur chef d’oeuvre Slipknot, tout en passant par les classiques Before I Forget et Wait And Bleed.

02h00 : Que dire de ce show ? Qu’il nous a renversé dans tous les sens : d’un Spit it Out bien énervé, où la foule se lève comme un seul et même homme, à un Duality sauvage et très bien accueillit, Slipknot se joint à la famille du Hellfest pour communier autour de notre passion commune : le metal bien extrême comme on l’aime !

03h00 : Nos deux reporters sont de retours à leur tente : une journée de folie dans les jambes, il est désormais temps de sombrer dans un gros sommeil avant de répartir le lendemain encore plus déchaînés !

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Rédigé par

Alexis Tisserand

Sec Gé // Pôle rédac // Rock Pulse // Dead Pixel