Marsatac. Un titre agressif, du moins à la prononciation duquel se ressent l’énergie d’un festval qui en veut, d’une tension vers l’avant, d’un travail constant.  Les tensions, un concept qui aura été abordé non seulement en conférence, lors des sessions pro qui se sont tenues à l’Alcazar Vendredi 26, mais aussi à travers cette puissance omniprésente tout au long de l’événement. Une tension positive, un lien qui se crée entre deux pôles, l’émanation d’une atmosphère électrique entre un lieu et la musique, entre un artiste et son public. Revenons sur ce festival qui aura su tenir en haleine la cité phocéenne durant ces deux dernières semaines. Car au delà des trois dates de concerts, et de la soirée d’ouverture au Palais de la Bourse, l’équipe a su créer une véritable émulation dépassant le cadre traditionnel d’un festival de musique, avec apéros, séances de cinéma, réflexions sur la culture.

Après avoir pris possession des lieux dans différents endroits emblématiques de Marseille tout au long de son histoire, le festival est de retour à la Friche de la Belle de Mai. L’endroit présente une structuration de l’espace qui permet la création de multiples atmosphères, tout en conservant avec cohérence l’identité forte du festival. C’est entre la Cartonnerie, le Cabaret et la Red Bull Music Academy Stage que se sont produits des artistes, entre béton armé, structures métalliques et espaces industriels bruts. Une pointe de rétrofuturisme dans les jeux de lumière d’inspiration lasers aura fait phaser les plus téméraires. Et il fallait l’être pour embrasser pleinement cette musique, qui aura reçu un des plus beaux hommages de cette année 2014.

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Vendredi 26 Septembre.

Demenagement de lieu pour cette nouvelle édition, retour à la Friche de la Belle de Mai dans un décor plaisant et psychédélique.   À notre arrivée, nous décidons de faire un petit tour du site avant de presser aller assister au live de Quantic. Nous déambulons sur les divers étages du nouveau site. Nous restons en admiration devant le système d’éclairage, de la grande allée principale, intriguant et à la fois envoutant.

Nous nous dirigeons donc vers le Cabaret pour Quantic. Réuni autour d’une formation instrumental composé d’un batteur et d’un saxophoniste, Will Holand a assuré un live de qualité mêlant sonorités hip-hop et rythme salsa animant la foule plus d’une heure. Nous filons directement à la Red Bull Music Arena, nouvelle salle aménagée spécialement pour le festival. Commence alors le live de #Chicago TakeOver, formation réunissant le duo électronique, pro du mashup, Hood Internet, et les rappeurs de Chicago Showyousuck, Auggie the 9th, Hologram Kizzie & Gretta Rochelle. Le duo electronique nous a livré un set electro melant divers titres plus ou moins connu du grand publique, le tout pendant un vingtaine de minute. Le show s’est alors enchainé avec le défilé des divers MC mêlant un live électronique aux couplets hip-hop. Pas déçu de cette formation spécialement réuni pour cette nouvelle édition du festival.

Seulement quelques minutes nous ressourcer de douces vapeurs fraîches que nous partons directement à la Cartonnerie pour un set de 1h30 du bon Gramatik. Point déçu de son dernier passage à Marseille il y a presque 2 ans,  le producteur slovène a su faire de la salle un brasier géant enchaînant les classiques aux sonorités hip hop avant d’enflammer la sale sur ses nouveaux titres bluestep, en parcourant notemment son dernier projet The Age of Reason.

Une nouvelle fois conquis par son set de qualité, nos filons directement avec l’énergie qu’il nous reste à la RBMA   C’est parti pour Onra qui va nous faire danser et vibrer avec ses « chinoiseries » comme il nous l’a dit pour enchainer sur ses sonorités plus funky pendant plus d’une heure. On lâche rien et redescendons au Cabaret  pour le show underground de Freddie Gibbs. Plus d’une heure de son flow brut pour un live-dj set obscur et de qualité.

Allons souffler pendant quelques minutes avant de conclure cette soirée du vendredi soir.   Retour à la RBMA pour le final avec Tambour Battant, le duo réunissant Ben Stoker et Chixx, pour un live fracassant d’une heure. Sonorités electronique très grasses accompagné d’une drum machine maitrisée parfaitemant, le formation a déchaîné une dernière fois la Red Bull Music Arena pour cette soirée. Une performance incroyable qui restera une des belle surprise de cette édition.

Samedi 27  Septembre.

Les impressions positives des soirées du Jeudi et du Vendredi fusent sur les réseaux sociaux, et c’est avec impatience que je me dirige vers la Friche. Quelques impressions sur cette dernière soirée..

Pour se mettre en jambes par Super Discount 3 Live, le dernier projet d’Etienne de Crécy, Julien Delfaud et Alex Gopher. Le beat entraînant et l’installation scénique nous fait voyager dans le temps entre 70’s – 90’s et 2014. La french touch a fait vibrer comme il se doit la Cartonnerie.

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La force tranquille de Fakear s’empare ensuite de l’espace du Cabaret, il est plein à craquer, difficile de s’y frayer un chemin. C’est seulement quelques morceaux avant la fin que j’atteins un spot tranquille derrière la table des ingénieurs son & lumière pour profiter du beat hypnotisant du jeune français. Le public est survolté mais entièrement à la merci de ses douces mélodies.

Mais vite, on file pour à RBMA pour le set de Claptone. L’allemand planqué derrière son masque doré nous a distillé une deep house survitaminée, c’était bien trop court.

Retour à la Cartonnerie pour Gesaffelstein. Toujours aussi beau gosse, on ne peut plus propre sur lui, Mike Lévy est capable de convertir en live les plus réticent. Quelques morceaux de son dernier album, Aleph, alternent avec ses meilleurs succès, sur une mise en scène remarquable : visuellement époustouflant.

Si le succès de Gesaffelstein n’a surpris personne, Acid Arab aura interpellé plus d’un festivalier. Les connaisseurs se pressent dans le Cabaret dès les premières mélodies venues d’Afrique du Nord, mais certains sont interpellés par ce fameux mélange, cette rencontre entre house et sonorités arabes. Le duo a su mettre un point d’honneur au métissage et au mélange des cultures dans la plus méditerranéenne des villes françaises.

 

Rédigé par

Sophie Yo

Vice présidente - Respo Event - Eclectic Box