Le 20 février 2016 avait lieu, comme chaque année, la fameuse Tapage Nocturne organisée au Dock des Suds. Festival très orienté hardcore, techno énervée, hardtek, drum and bass et dérivés, on a encore eu les tympans en bouillie à la fin, mais bordel, c’était d’une jouissance absolue. Retour sur une soirée aussi intense qu’un séisme de magnitude 9.5.

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Avant toute chose, voici les horaires de passage des différents artistes. Nous n’avons malheureusement pas pu assister à tous les sets, c’était déjà physiquement impossible, et partir en plein milieu de la performance d’un artiste n’était pas vraiment envisageable. On a quand même essayé.

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23h : Après la vingtaine de minutes de trajet en tram qui sépare Castellane au Dock des Suds nous débarquons devant l’entrée où s’entasse encore une centaine de personnes. On entend déjà au loin les énormes basses vrombissantes qui annonce quelque chose d’assez fou. Après une rapide fouille, on pénètre dans l’antre impressionnante qu’est la Salle des Sucres. A l’heure ou nous entrons, c’est Alexandre Paounov alias Popof, ancien membre et fondateur du collectif Heretik System qui est aux platines. Malgré le fait qu’il y ait encore assez peu de monde (on arrive à se faufiler très facilement devant la scène), l’ambiance est bien présente et le tapage de pieds peut commencer docilement. Assez bon set de Mister Popof qui s’est plutôt orienté vers de la techno « classique » plutôt que sur du hardcore bien énervé des famillesMais aucun souci à se faire, le Cabaret est là pour nous.

00h00 : En pénétrant dans cette nouvelle salle, je me prends la baffe du siècle. Aux commandes, Fant4stik. Les français nous ont préparé un set monstrueux, entre hardtek, hardcore et même speedcore à certains moments. Truc improbable aussi, pendant le set, on a noté l’apparition d’un membre du crew avec une « keytar » (contraction de keyboard et guitare). Et ça rendait plutôt bien. Le voici en vidéo (de piètre qualité mais on peut l’apercevoir).


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1h00 : Nous n’avons même pas le temps de reprendre notre souffle qu’arrive The DJ Producer. Je ne connaissais pas du tout cet artiste (honte à moi) mais me doutais bien qu’il fallait que je me chauffe les cervicales. J’ai bien fait. Quelques secondes plus tard, et à coup de 230 bpm dans la face, j’exulte de bonheur et saute partout tel Zébulon.

Le monsieur est à fond dedans, tout comme le public qui est à la limite de l’état de transe. Faut dire que ça dépote. Ecoutez par vous-mêmes.

Au même moment, mon compatriote décide d’aller dans la Salle des Sucres pour assister au set de Noisebuilder, un autre artiste de Heretik System. Complètement absorbé par la puissance de The DJ Producer, je le laisse partir pour ne le revoir qu’une heure plus tard. Faut préciser que le gadjo est très bon en live et fait vibrer les foules. Je regrette un peu de ne pas y être allé puisque mon compagnon hardcorien m’a hurlé dessus en m’insultant de tous les noms parce que c’était génial. Voyez plutôt ce live au One o One en 2014.

2h15 : L’un des moments que j’attendais le plus :  Emmanuel Dauchez aka Manu Le Malin fait son apparition sur la scène du Cabaret. Le papa du hardcore en France et membre influent de la musique électronique à l’international a l’air en forme et commence à chauffer le public. Malheureusement, c’est pour moi une semi déception … Certes le show est bon mais Manu alterne des passages tranquilles et de l’extrêmement énervé, si bien que le public reste sur une certaine frustration constante. C’est à partir de ce moment que je décide de m’attaquer à la scène extérieure, réservée aux différents crew : Metek et Animaltek. La photo postée sur la page facebook d’Animaltek annonce la couleur quant à la soirée.

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La scène extérieure est d’ailleurs vraiment sympathique. Contrairement à la Salle des Sucres où se faufiler était chose aisée, il en était tout autrement pour la Stage Metek / Animaltek.

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2h45 : Et c’est sur cette stage que j’ai ré-appris la signification du mot « puissance sonore » ou plus scientifiquement parlant « l’intensité acoustique » (cimer Wikipédia). C’ETAIT TELLEMENT FORT. C’est à partir de là que j’ai craqué auditivement et que j’ai enfilé une paire de boules Quies (« bouh le fragile »). Dans tous les cas, je suis arrivé en plein milieu du set de TAZ, un aixois orienté plutôt vers de la hardtek. La foule est bouillante et l’étroitesse de la scène ainsi que le décor renforcent cette impression de « rave underground » plutôt appréciable. C’est au tour de M1ra Nawak de rentrer dans la fosse aux lions. Set sympa pour taper du pied mais rien de bien extraordinaire. Je décide donc de rentrer de nouveau dans le Cabaret, tout d’abord pour m’acheter une bouteille d’eau (parce bordel il faisait abusément chaud) mais surtout pour assister au live d’un géant de la musique électronique Suburbass.

3h30 : Que dire sur cet homme au parcours si particulier ? Joël Tambour de son vrai nom, était à la base orienté vers le metal, le punk et autres dérivés tout en s’intéressant à l’essor de la musique électronique. C’est à partir des années 1990 et en découvrant les free party que sa musique se durcit si bien qu’aujourd’hui, je cite Wikipédia, « son live actuel oscille entre le nouvel tribecore new school et la techno acidcore old school, flirtant avec le frenchcore/hardfloor… ». Rien que ça. Affublé d’un masque assez effrayant pour l’occasion, le « papy » du hardcore s’en donne à cœur joie et propose un set époustouflant d’intensité.

4h30 : Après un set aussi violent, il fallait bien une petite douceur en dessert. Ce fut le cas avec la belle Elisa Do Brasil, l’une des rares filles de la soirée à mixer. Comme son nom l’indique Elisa do Brasil est né au Brésil mais est une DJ française. J’attendais de notre « djette » que son set soit très orientée hardcore, malheureusement, la belle Elisa est restée sur du drum and bass, certes sympathique, mais en décalage avec l’ensemble de la programmation passée avant elle. C’était quand même bien cool.

5h30 : C’est à cette heure que je décide de partir du Dock des Suds. C’est un peu tôt pour une Tapage Nocturne mais mes oreilles étaient vraiment en PLS, et faire l’after aurait été une épreuve bien trop coriace pour moi. Cela dit, la soirée fut incroyable, que ce soit au niveau de la programmation ou des artistes, tout était réuni pour que cet événement reste gravé dans nos mémoires.

A l’année prochaine, merci encore au Dock des Suds !

 

Rédigé par

Alexis Tisserand

Sec Gé // Pôle rédac // Rock Pulse // Dead Pixel