
Un parcours qu’on ne présente plus , de livreur de pizza à tête d’affiche du rap Français, l’itinéraire emprunté par MHD ferait saliver plus d’un débutant dans le rap au vue de son explosion aussi remarquable que soudaine. D’un freestyle dans une chambre d’hôtel, à des tournées sur le continent africain et aux States en passant par un double disque de platine pour son album éponyme, 2016 fut son année. La nouvelle coqueluche du rap français a marqué de son emprunte le game avec une recette aux apparences simples : rap et musique africaine. En effet , le créateur de l’Afro-trap a insufflé une nouvelle dynamique au rap français plongé jusqu’alors dans la monotonie d’une trap resservi à toutes les sauces. Le natif du 19ème arrondissement de Paris est l’un des grands instigateurs du renouveau du rap français. Si les « puristes » crient à une décadence de la discipline, fini le 90 BPM, aujourd’hui force est de constater que le rap est chanté, dansé et ouvert aux musiques du monde.
La musique d’une jeunesse décomplexée
Dans son étude , la musique se présente comme le reflet d’une société. Près de 30 ans après l’apparition du rap en France,à l’image de l’Afro-trap, il touche désormais un vaste publique, du jeune de quartier à la ménagère française. Les quartiers se présentent comme lieux privilégiés du rap, où s’établissent les tendances et où sa consommation y est la plus importante. « Pour se réchauffer sur l’terter ça danse sur du MHD en boucle »( Alonzo – ALZ).

La concu’ contaminée par MHD
La nouvelle tendance est à la musique du monde , afro, reggaeton, le rap s’immisce dans de nouveaux horizons. C’est ainsi que bon nombre de protagonistes du rap français reprennent cette tendance initiée par MHD. Des jeunes rappeurs débutant dont les vidéos pullulent par milliers sur la toile, aux tauliers de la scène hip-hop française ( Booba, Alonzo…). Ces têtes d’affiches ont su troquer leurs flows et textes d’antan pour s’accommoder à la demande d’aujourd’hui. Dans son album Temps mort ( 2002) Booba présentait dans son titre « Nouvelle École », un rap qui s’affranchissait déjà des codes des années 90. 15 ans plus tard ce dernier reprendra les enseignements d’une nouvelle école du rap, dans ce processus de perpétuel réception musicale et culturelle.
En 2017, le bitume avec une plume, s’évade du carcan des quartiers et laisse place à Validé ou encore DKR, Alonzo délaissera la kalash ( cf. titre Alors on sort de son album Amour,gloire et cité ) pour chanter la réalité d’un amour contemporain fait de « michtonnerie » dans son titre Binta.
Et après le premier album ?
Tout semble sourire pour le jeune MHD, succès commercial, nominations aux victoires de la musique dans la catégorie « Chanson originale » avec le titre “A kele nta” et campagnes de publicités . Néanmoins le second opus d’un artiste est un virage toujours compliqué à négocier d’autant plus après un grand succès en atteste les exemples de Kaaris et Youssoupha après les succès d’Or Noir et Noir D**** .
