Il est des co-productions qu’on a plaisir à voir, et Paradox & Club Cabaret savent y faire. Le duo nous avait déjà régalé le 4 novembre dernier (à l’occasion du second anniversaire du collectif Paradox) en invitant Bas Mooy (Mord Record) et Antigone (Concrete Music). Il revenait en force, ce vendredi, avec un papa de la techno française, Zadig (Construct Re-Form), et une étoile montante de la scène espagnole, Sarf (Analog Section). Retour en image et en son.

Prélude

 

Zadig – Tears Of Roy pour vous mettre en jambe…

Le plat de Resistance – Detroit à la sauce Zadig

 

Cette soirée sonnait pour moi d’une manière particulière pour deux raisons : je n’avais jamais assisté à un set de Zadig (l’ayant raté plusieurs fois durant ses nombreux passages à la Concrète) et le bonhomme fait partie selon moi d’un panthéon d’artistes techno français qu’il faut voir au moins une fois dans sa vie. Et puis Zadig, c’est également une génération de pionniers qu’on a plaisir à écouter, que ça soit en techno ou en house, notamment avec un artiste particulièrement apprécié, S3A. Je n’avais pas manqué de souligner leur amitié dans un précédent live report et mentionner leur projet techno Friendship Connection en 2010. D’ailleurs, c’est l’occasion de poser une de leur track, comme un appel à une éventuelle re-formation…

Pour avoir vu sa Boiler Room ou autres dj sets ainsi qu’avoir écouté une grosse partie de sa discographie, je savais ce qu’il pouvait me réserver, avec un style que je trouve bien à lui, oscillant entre techno mélodique (aux sonorités lancinantes et lugubres) et techno très percussive et spatiale. Je vous invite à écouter son Live au One O One 101, où il l’entame avec la track que je vous ai présentée au début de l’article, Tears Of Roy.

Gros frisson garanti lorsque je reconnais une des tracks de son EP, The Stellar Hunter, sorti sur le label Tresor en 2016. Beyond The Portal Of Madness a l’effet d’une bombe dans le public qui était venu en nombre pour le voir.

D’ailleurs ce n’est pas par hasard que les productions de Zadig sont aussi percussives, avec une « Jeff Mills touch », puisqu’il possède dans son home studio, une TR-808, une TR-909 et un Juno 106, synthé très 80’s qu’il utilise pour la partie mélodique. Je le soupçonne également d’avoir en réserve une TB-303…

Il y avait du récent mais également du moins récent dans la sélecta de Zadig, mettant à l’honneur une track qui est sortie en 1992 toujours sur le label Tresor sous un alias qui vous fera sourire : X-102, qui n’est autre que la réunion de Jeff Mills, Mike Banks et Robert Hood sous un même projet. Fracassant.

Je vous vois venir, les références à la techno de Detroit se font de plus en plus visibles (quoique le titre vous mettait la puce à l’oreille). Et vous avez bien raison, Zadig s’est concocté un set mettant à l’honneur plusieurs pionniers de la scène de Detroit. Après UR sous l’alias X-102, c’était au tour de Robert Hood de se faire entrechoquer les corps avec la track Superman sortie en 2009 sur le label M-Plant.

D’ailleurs, en me rapprochant un peu plus du Dj Booth, je ne manque pas de remarquer le T-shirt de Zadig, qui n’est autre qu’un T-shirt Sound of Detroit (cf. vidéo du Closing). Coïncidence ? Je ne crois pas ; enfin, ton secret est révélé au grand jour.

Le Closing

 

Et quel closing ! Pas de mots pour décrire la puissance de la track, seulement une vidéo où l’on voit de près le « king de la techno française », citation de Paradox, et l’énergie qu’il dégage à quelques secondes de la fin d’un set magistral sous un Cabaret Aléatoire encore plein.

Un grand merci à Paradox et Club Cabaret, un grand merci à Zadig !