Le Vendredi 28 Février dernier, nous étions dans le club du Moulin pour le concert de Pegase. Une petite scène, un public réduit, un petit concert ?  Que nenni ! Cette atmosphère intimiste nous a permis de véritablement rentrer dans l’univers du groupe nantais qui nous a fait découvrir les sonorités aériennes de son premier album, sorti il y a tout juste 1 mois. Retrouvez le récit de la soirée ici.

Après le concert, on aperçoit Raphaël D’Hervez (Pegase) et ses acolytes qui montent nous rejoindre dans la mezzanine pour savourer leur petite bière après avoir écoulé leur stock de vinyles (dont il a lui même réalisé la pochette). On hésite mais on se lance, et on demande timidement à Pegase s’il veut bien nous accorder  5 minutes, et c’est tout naturellement qu’il accepte de répondre à nos questions. Nous en avons posé peu, mais c’est avec grande précision qu’il nous a répondu.

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Nous commençons à le questionner à propos de Minitel Rose, ce groupe d’electro pop formé en 2006 par une bande de potes nantais. Dès le début,  ils avaient décidé de ne sortir que deux disques. Et c’est ce qui s’est passé le plus naturellement possible. Après avoir gouté au succès avec The French Machine et Atlantique, chacun décide de continuer un peu de son côté, mais sans toutefois dire définitivement au revoir à Minitel.

Chacun avait un peu envie de faire une pause, de continuer un peu de son côté. Y’en a qui sont restés dans la musique, d’autres qui se sont lancés dans des domaines différents.

En effet, avec son camarade Corentin Gauvin, Raphaël fonde FVTVR Records, le label de  Minitel Rose, Pegase, mais aussi Rhum For Pauline et D.A.N. Il aura été son agent pendant ces deux dernières années, mais il a su laisser sa place à un agent plus important pour le lancement de l’album et la tournée de Pegase :

C’est marrant, il m’a poussé jusqu’à l’album, et une fois que l’album est sorti,  il a su laisser la place à d’autres. Mais il m’a accompagné jusqu’à sa sortie, et c’est vraiment cool.

mintel-roseMais Minitel Rose n’est pas relégué au placard, au contraire, ils ont su mettre à profit leurs activités personnelles pour s’amuser au max lors de leurs sessions en groupe :

Avant, on faisait la musique un peu en mode geek dans nos piaules, sauf que maintenant deux d’entre nous a monté des studios donc on a du gros matos. Avant fallait passer par plein de chemins pour y arriver, ça prenait énormément de temps. Les dernières fois, en deux fois deux jours, on a réussi à sortir 8 morceaux.

En fait, ces garçons là savent anticiper leurs activités, mais sans pour autant forcer les choses. Ils ont su mettre en suspension un projet pour pouvoir se consacrer à ce qui leur faisait envie.

Ma vie, c’était Minitel Rose, c’est comme quand tu joues dans un film quoi. Là, mon projet, c’est juste moi, c’est ce que je suis. Quand t’es en groupe, c’est un truc de pote, t’es dans un espèce de rôle et c’ est cool. Mais c’est dur de souffler (…). On a fait un album, puis un deuxième, c’était bien, on l’a fait, mais on s’est dit qu’on était allé trop vite. On voulait être plus dans la rareté. Après, ce qui est cool c’est que les gens nous en parlent, ça tombe pas dans les oubliettes.

C’est vrai, tout va très vite dans ce milieu. Pegase nous donne pour exemple les Pony Pony Run Run, qui il y a quatre-cinq ans connaissaient un énorme succès après la sortie de leur premier album.

C’est hyper drôle parce que deux ans avant, ils étaient inconnus et faisaient nos premières parties. Deux années plus tard, ils nous invitaient pour faire leur première partie !

1653546_10152608995067796_720304742_nOn en arrive alors à son projet solo. Les démos de Pegase, publiées comme ça sans chercher quoi que ce soit sur Myspace, ont commencé à tourner sur de gros blogs américains. Il les a ensuite retirées, car tout est arrivé trop rapidement.

J’ai redémarré à zéro, pour faire des petits trucs, parfois des salles plus grosses, pour pas griller les étapes. C’est comme ça que je le sens, y’a pas de recette.

 

On aborde alors ses influences musicales, l’origines de son goût pour la musique. Raphaël D’Hervez est issu d’une famille de musiciens. Il a toujours joué des instruments classiques, depuis tout petit. Il n’a jamais eu vocation à être un musicien, ce n’est pas son rêve.

C’est quelque chose de naturel dans la famille. j’ai appris à jouer en même temps que lire et écrire. Mais c’est plus une passion qu’un rêve. Le déclic peut être, c’est quand j’avais 15 ans, la crise d’ado frappait à la porte. J’ai revendu tous mes instruments pour acheter des machines électroniques, parce que j’avais envie de faire de la production. J’avais envie d’enregistrer ce que je faisais, d’expérimenter, de créer mes propres sons. A 21, 22 ans, j’avais pas d’expérience de scène. Mais je savais déjà produire un disque, je savais comment faire des maquettes.

Un autodidacte : produire des clips, apprendre Photoshop en bidouillant, tout ça est on ne peut plus naturel. En ce moment, c’est la photo qui l’attire.

Y’a 6 mois, je me suis dit que j’allais me mettre à la photo, et je me suis acheté un super appareil argentique. J’ai commencé à apprendre comment ça marchait, parce que je veux faire des pochettes d’album. C’est juste de la curiosité.

Curieux donc, intuitif, autodidacte, polyvalent, et j’en passe. Nous quittons Raphaël D’Hervez, Pegase, avec l’idée d’un garçon qui ne force pas les choses, qui maîtrise et mérite amplement son succès.

Merci pour cette interview, et merci au Moulin pour cette soirée !

Rédigé par

Sophie Yo

Vice présidente - Respo Event - Eclectic Box