Après une année 2014 qui voyait un certain revival shoegazing semblant avoir atteint son point culminant. Après les reformations successives de Slowdive et Ride mastodontes de la scène britannique & sorties d’excellents opus du genre en prime (Ringo Deathstarr, Nothing, Cheatahs et bien d’autres), on ne pouvait attendre plus de cette recrudescence. Et pourtant il semblerait qu’un groupe veuille nous faire penser le contraire. Pinkshinyultrablast, quintet russe sortait le 27 janvier son premier album, Nothing Else Matters chez AC30 et croyez nous ils vont laisser vos esgourdes admiratives.

Groupe formé en 2009 en référence au titre d’un album d’Astrobrite, référence shoegaze/noise des 10 dernières années, ils avaient déjà prouvé des aptitudes à construire un mur de guitares avec leur premier EP Happy Songs for Happy Zombies 5 ans plus tôt. Quand on les écoute, les références 80’s/90’s fusent. Ride pour cette énergie sonore partagée dans leurs compositions, ainsi que Lush et Cocteau Twins bien entendu. Pourtant ce n’est pas les influences dont ils se rapportent le plus, évoquant plutôt d’autres formations 90’s telles que Stereolab et Broadcast ou encore des groupes krautrock et ambient : Sabres Of Paradise, Popul Vuh pour ne citer qu’eux. Ainsi pour revenir à leur album, les 5 membres, originaires de Saint-Pétersbourg – une ville plus connue pour son conservatoire et sa scène rock bolchévique que pour le shoegaze – étaient chacun partis étudier de leur côté pendant l’enregistrement de l’album ce qui explique la latence, les pistes étant prêtes depuis 2013.

Dynam’hit vous propose de rentrer dans l’univers sonique de Pinkshinyultrablast pour ce qui en fait assurément l’une des meilleurs sorties de l’année.

[custom_headline type= »left, center, right » level= »h2″ looks_like= »h3″ accent= »true »] L’analyse de Maxime[/custom_headline]

En ce début 2015 et après un EP plus que convenable, les pétersbourgeois de Pinkshinyultrablast sortent enfin leur 1er album. Par des sonorités situées entre la dream-pop chimérique des Cocteau Twins et le shoegaze bruitiste des My Bloody Valentine, le quintet emmené par la charismatique Lyubov Soloveva (chant) semble tout droit sortir du début des années 90, l’âge d’or du mouvement.

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L’une des choses les plus marquantes lorsque l’on écoute cet album est tout d’abord cette batterie étonnament puissante qui nous rappelle le jeu de batterie assez intense de Laurence Colbert (Ride), notamment sur des titres comme Metamorphosis ou Land’s end. Ensuite, lorsque l’on entend le chant de Lyubov Soloveva on ne peut s’empêcher de penser à la voix éthérée et si particulière d’Elizabeth Fraser de Cocteau Twins ou encore à celle de Miki Berenyi de Lush. Timbre de voix caractéristique des voix féminines des groupes de shoegaze des années 90 désigné par le terme « Heavenly Voices ». Le tout est sublimé par des basses puissantes et des guitares qui alternent entre des combos de delay/reverb envoûtants et des explosions de fuzz survitâminées comme le montre la chanson Holy Forest, par exemple. Cette dernière peut également nous rappeller le sublime titre Two Girls des américains de Ringo DeathstarrOn remarque également l’utilisation de claviers qui servent à appuyer en particulier les parties atmosphériques comme sur le fabuleux titre Ravestar Supreme.

La joyeuse bande de Lyubov Soloveva nous prouve encore une fois que le shoegaze a encore de beaux jours devant lui. Ils nous livrent sur un plateau d’argent un album somptueux, maîtrisé de bout en bout qui ravira les amateurs du genres comme les néophytes. Everything Else Matters constitue indéniablement l’un des premiers grand cru de l’année 2015.

[custom_headline type= »left, center, right » level= »h2″ looks_like= »h3″ accent= »true »] L’analyse de Corentin [/custom_headline]

Nothing Else Matters reste clairement dans la même lignée que leur premier et seul EP précédemment cité; porté par une puissance sonique entraînante. Dès sa première écoute, quelque chose nous attire et nous donne envie d’en savoir plus. Rien qu’au premier morceau effectivement, le monstrueux Wish We Were, il nous en est dit long sur le standing de l’album. Celui-ci est littéralement disséqué en deux phases, une première partie très lente avec voix et synthé et une autre qui se rapprochent bien plus de ce qu’on attend d’un groupe de noise pop dixit une explosion avec un mur de guitare et une batterie qui kick.

https://soundcloud.com/club-ac30/psu-wish-we-were/s-9ePBH

S’en suivent le très indie-pop Holy Forest et Glitter où est décelé un voix si particulière, celle de Liz Frazer, le tout avec une ligne de basse insistante coïncident à merveille. Metarmophosis, quatrième morceau ressemble beaucoup à la deuxième partie de Wish We Were mais le climax noise s’avère bien plus violent. Umi, au rôle ici de single (il était sorti quelques semaines avant l’album) est bien plus subtile et pop que les autres compositions, pour autant il se termine d’un nuage ambient captivant.

Land’s End est ensuite propulsée par un rythme minimaliste qui diverge des autres éléments de Nothing Else Matters. Ravestar Supreme constitue le septième joyau de la couronne. Et le groupe russe en clôture nous achève de son morceau le plus long et varié, Marigold.

Huit morceaux dont aucun à se débarrasser, c’est le constat auquel on adhère après de multiples écoutes. Les pétersbourgeois auront agi qualitativement à défaut d’avoir un album au format habituel (entre 10 et 14 morceaux) et que peut-on leur demander de plus à part peut être qu’ils continuent sur leur incroyable lancée.

Rédigé par

Corentin Le Denmat

Responsable pôle partenariats // Pôle programmation à Vinyl On Mars // Référent de la Matinale / Co-référent de la Rock Pulse