Autotune vs. vocoder ; les consoles de studio ; 808 & 909 ; le marché de la musique… On vous éclaire l’esprit en vous en disant plus sur ces petites choses que vous ne saviez pas (ou mal) sur la musique.

 

Autotune vs. Vocoder

« Il abuse sur le vocoder laa » « j’aurais bien vu plus d’autotune à ce moment-là ». C’est des phrases que l’on peut entendre à l’occasion dans les discussions de rap et de trap moderne, parfois pour dé-crédibiliser la musique moderne, parfois à tort, et la confusion est souvent grande à ce sujet, ne seraient-ils pas une seule et même chose ?

Il est donc grand temps d’y répondre une fois pour toute.

Vocoder
Vocoder

A part le fait que ce sont tous les deux des effets que l’on utilise pour modifier la voix, l’autotune et le vocoder n’ont pas grand-chose en commun de plus que ça.

Le vocoder doit sa popularité notamment au fameux duo français les Daft Punk. C’est grosso modo un clavier de piano qui permet de changer les notes d’une voix et de lui faire jouer des mélodies. Bien que plus tellement utilisé, vous pourrez reconnaitre ce véritable instrument grâce à la touche « robotique » qu’il ajoute à la voix.

autotune
Antares autotune

L’autotune, beaucoup plus jeune que ce dernier et popularisé au début des années 2000, est lui l’effet que vous entendez dans 50% des musiques du rap actuel et encore plus dans la trap. C’est le fameux effet « T-pain ». Par effet je sous-entends que l’autotune est purement numérique.

Dans les faits l’autotune traque les notes jouées par la voix du chanteur/rappeur et les ajuste dans la gamme du morceau automatiquement donnant l’impression que ce dernier chante juste.



À quoi servent les consoles de studio

Quand on voit dans les films ou les documentaires les coulisses des séances studio d’un artiste, on est souvent marqué par l’énorme plateau avec dessus plus de boutons qu’une centrale nucléaire.

Face à cette incompréhension autour des consoles de studio, je me suis dit qu’il faudrait une explication de cette usine à gaz. Quitte à supprimer le peu de sex appeal qu’a un ingénieur du son, pour que cela vous permette d’y voir plus clair :

Les consoles ne sont pas si compliquées qu’il n’y paraît, c’est simplement l’alignement de « pistes » les unes à côté des autres. Les pistes sont des canaux qui ne diffusent qu’une seule sorte de son (par exemple les vocaux, une guitare ou encore le kick (grosse caisse) ou une basse.

Cette flopée de boutons n’est donc simplement qu’un mixer. La console permet de régler le niveau des pistes, d’ajouter des effets, d’avoir une vue d’ensemble sur un morceau.

De plus, cet équipement est surtout utilisé lors de prises « acoustique » (des véritables instruments) et la majorité des producteurs actuels ne l’utilise que pour poser leur ordinateur dessus (et sans se mentir pour se donner un genre)

Mais voilà vous ne tomberez maintenant plus dans le charme d’un ingé son qui vous montre son matériel et sa console de mix (si j’ai dit un c’est car il y autant de filles ingé son que de rappeurs qui chantent juste cf: autotune).



808 & 909

Les 808, ces basses profondes ultra prisées dans le milieu de la scène rap d’aujourd’hui, presque indispensables dans une instrumentale sont désormais connues du monde entier. Mais l’origine de ce chiffre reste mystérieuse pour la grande majorité des gens :

En réalité, les 808 que l’on connait aujourd’hui doivent leur nom à des boites à rythmes (petits synthétiseurs permettant de programmer une batterie) qui ont complètement bouleversé la production musicale, la TR-808 et la TR-909 de Roland.

Si vous avez peut-être entendu ces noms auparavant, c’est parce qu’ils sont à l’origine d’une grande partie des genres de musique que vous écoutez.

En effet c’est le kick drum de la TR-808 qui, après manipulation donne cette basse ronde et grave tant cotée de nos jours.

En parallèle c’est grâce à la TR-909 que la House a vu le jour à Chicago dans les années 90, elle doit son succès à son prix qui était très faible par rapport aux autres synthétiseurs et au fait que les producteurs de l’époque étaient très modestes.

la TR-909 la musique
la TR-909


À qui appartient vraiment le marché de la musique ?

Le monde de la musique et son marché si particulier à connu des grands changements structurels ces derniers temps avec l’explosion du streaming et la baisse constante des ventes physiques depuis une décennie

Mais à qui appartient réellement le marché de la musique en France, et plus particulièrement la rente réalisée sur les productions d’artistes, les tournées et les autres sources de revenus liés à la musique ?

Hormis quelques artistes indés (bien que secteur en croissance et attractifs pour les amateurs, représentant 10% du marché environ), le marché de la musique en France est dominé par le mastodonte Universal. Un géant qui représente aujourd’hui presque la moitié du marché de la musique (45%).

Universal regroupe pour n’en citer quelques-uns Stromae, SCH, Kalash, feu Johnny, Ibrahim Maalouf, Kaaris, Alain Baschung et ça c’est seulement pour les artistes francophones, la liste devenant vertigineuse en jetant un œil sur les artistes US & monde.



Les musiciens vivent-ils longtemps ?

Je clôturerais ce sujet par un fait assez surprenant, la moyenne de vie des musiciens :

On connait tous ce fameux club des 27 qui regroupe un nombre important d’artistes morts très jeune, mais à votre avis est-ce une réalité ? Les musiciens sont -ils par leur mode de vie, ou par une force mystérieuse condamné à avoir une espérance de vie plus courte ?

Eh bien oui, même de beaucoup. Pour avoir un ordre de grandeur, la moyenne de vie d’un artiste/musicien est équivalente à celle du Rwanda a.k.a. de 56 ans.

En comparaison, la moyenne d’âge en France est de 82,5 ans.

Alors les musiciens ont-ils un mode de vie tel que leur vie en subit les conséquences ? La drogue est-elle à ce point présente dans la musique aujourd’hui qu’ils en payent le prix par leur durée de vie ? où y a-t-il une mystérieuse malédiction qui sévit chez les créateurs de sons ?

À méditer pour ceux qui veulent faire carrière dans ce secteur.

 

Fefe Bang à la rédaction