On en avait parlé, dans des [Selec’Sons->http://dynamhit.org/Selec-Sons-du-17-02-2013], dans des [Pép’Hits->http://dynamhit.org/Milosh-You-Make-Me-Feel], et en émission: Rhye était le duo le plus prometteur de l’année 2012-2013. Avec seulement trois singles sortis, ou plutôt dilués dans la sphère virtuelle comme des doses d’héroïne, on commençait à être sur les dents à force d’attendre la sortie du tout nouvel album: Woman.

Présentation

Rhye se joue de la célébrité: le duo s’est laissé découvrir [à grand peine par des journalistes du New York Times->http://www.nytimes.com/2013/02/17/arts/music/rhye-offers-a-warm-croon-wrapped-in-an-enigma.html?pagewanted=all&r=0], mais n’a pas cherché à augmenter sa visibilité, à se faire voir, à se faire connaître, si ce n’est pas le biais de ses musiques. On sait désormais qu’il s’agit de l’association de la voix envoûtante et féminine de [Mike Milosh, dont j’ai précédemment parlé->http://dynamhit.org/Milosh-You-Make-Me-Feel] et de celle de Robin Hannibal, le Danois leader de [Quadron->http://en.wikipedia.org/wiki/Quadron].

On les a découverts peu à peu, on a effeuillé leur album, morceau par morceau: d’abord est venue l’ère de The Fall, ballade ultra-mélancolique, puis on a découvert les joies de [3 Days->https://soundcloud.com/innovativeleisure/rhye-days], plus dansant et rythmé, pour enfin s’apaiser à l’écoute de [Open->https://soundcloud.com/rhyemusic/woman-open].

Tout semblait magique et parfait: à chaque sortie, leur musique semblait tout à la fois intime et exceptionnelle, répondant à nos attentes tout en les surpassant. C’est pourquoi on ne pouvait imaginer que Woman ne serait pas, musique après musique, aussi époustouflant.

Woman: Génial ou décevant?

A l’écoute de l’album (vers 5h du mat’ au moment de sa sortie aux Etats-Unis), j’ai eu un petit choc qui s’est peu à peu transformé en déception: la magie était partie. Je m’attendais à un album renversant, à une accumulation de perles musicales pendant près de 40 minutes. Au lieu de cela, j’ai dû endurer à quelque chose qui ressemblait à de l’ennui.

On peut mettre cet ennui sur le compte de la fatigue ou sur le compte de mes attentes démesurées. Il n’empêche que je ne retrouvais aucune excitation dans leur album: leurs précédents singles étaient toujours aussi excellents, mais les autres titres faisaient pâle figure à côté.

Le problème de cet album est le même que pour la carrière de photographe de Lou Reed: on porte aux nues l’artiste en croyant qu’il fera toujours mieux et plus beau, alors qu’en réalité il nous sort un album photo à 50€ plein d’images floues et mal cadrées.

Rhye reste un excellent groupe, un beau mélange de downtempo et de pop. Le duo s’équilibre bien: la mélancolie de Milosh est compensée par le peps de Robin Hannibal.

L’album lui même fonctionne bien: il est une entité rhyesque, plein de titres évoquant l’univers de Rhye. Mais à force de vouloir se ressembler, le groupe se perd dans sa propre identité: les musiques finissent par avoir le même goût de neurasthénie et en deviennent des caricatures de ce qu’elles étaient supposées être.

Woman est peut être le nom le plus trompeur possible: il ne parle pas de la femme, des femmes ou aux femmes. Il se parle à lui-même, il se répète, se démultiplie en essayant de conserver son propre univers, sans évoluer d’une chanson à l’autre. Cet album est en effet proche de ce que l’on attend du groupe, mais il ne dépasse pas nos attentes en tentant de créer quelque chose.

Ni génial ni mauvais, cet album est particulièrement décevant. Quelques musiques valent le détour (en dehors des singles déjà mentionnés auparavant):

– Last Dance et son étrange ressemblance avec The Fall

– Verse rappelle The XX

– Hunger, dernier sursaut d’audace de l’album.

Tracklist de l’album

01 Open

02 The Fall

03 Last Dance

04 Verse

05 Shed Some Blood

06 3 Days

07 One Of Those Summer Days

08 Major Minor Love

09 Hunger

10 Woman

[Page Facebook de Rhye->https://www.facebook.com/RhyeMusic?fref=ts]

[Acheter l’album sur iTunes->https://itunes.apple.com/fr/album/woman/id597394843?affId=2051893&ign-mpt=uo%3D4]

Rédigé par

Marie Ozymandias

Former member