C’est avec un plaisir inouï que cette fin d’année 2014 signe le retour d’un des plus grands groupes de l’histoire du Hip-Hop : le Wu-Tang Clan.

C’est donc le 2 décembre dernier qu’est sorti A Better Tomorrow, sixième album studio du groupe après Enter the Wu-Tang (36 Chambers) (1993), Wu-Tang Forever (1997), qui restent les deux plus grands succès du posse de la côte Est Américaine, The W (2000), Iron Flag (2001) et 8 Diagrams (2007). C’est pendant les années 2000 que le WTC a connu tensions (à la sortie de 8 Diagrams notamment) et deuil suite à la mort de Ol’Dirty Bastard, un des membres fondateurs du groupe succombant à une crise cardiaque en studio lors de l’enregistrement de son dernier album solo en 2004.

Et c’est donc à la conclusion de leur 23ème année de carrière pour les plus anciens et 7 années après leur dernier album studio en commun, que le Wu-Tang Clan nous offre A Better Tomorrow. Un album qui à la base avait été annoncé pour 2013 afin de coïncider avec les 20 ans de la sortie de leur premier et plus célèbre album Enter the Wu-Tang. Mais les 9 membres restants de cette grande famille qu’est le Wu Tang Clan ne sont plus aussi proches qu’auparavant et l’enregistrement de l’album prend plus de temps que prévu, notamment à cause d’un nouvel accrochage médiatique entre Raekwon et RZA. En mai dernier, les tensions s’estompent et Raekwon accepte enfin d’enregistrer ses couplets.

Cette courte remise à niveau temporelle finie, parlons de ce qui vous intéresse : mais quel est le pedigree de cet album que beaucoup n’espérait plus il y a encore deux ans ?

Commençons par le début, c’est à dire par Ruckus in B minor, premier titre du projet. Dès les premières secondes, le sourire me monte aux lèvres, ma tête se met à bouger d’avant en arrière et de gauche à droite comme elle le fait à chaque classique hip-hop des années 1990, les sonorités qui caractéris(ai)ent le hip-hop East Coast sont bien là et le talent toujours présent.

Ce nouvel album n’est pas ici pour renflouer les poches des rappeurs New-Yorkais mais bien pour montrer qu’ils ne sont pas finis comme le suggère fortement le « Still number one » (toujours numéro 1) répété à maintes reprises durant ce premier son.

On enchaîne avec Felt, deuxième son, qui nous offre une ambiance un peu plus sombre à l’aide d’une instru très épurée et la reprise du fameux refrain de Feelings de Morris Alberts, célèbre chanson de variété notamment reprise par Mike Brandt qui la transforma en Dis-lui.

40th Street Black / We will fight est le nom du troisième titre de l’album. Un titre qui sonne très américain à l’aide d’un refrain qui sonne épique et qui vous donne tout de suite l’envie ou l’impression d’accomplir quelque chose de grand. Ce genre de refrain tel une chanson militaire reprise à unisson fait fortement effet.

Mais trêve d’énumération des différents titres qui commence à rendre ma chronique très saccadée ce qui ne me plaît pas.

Que nous réserve la suite de l’album ? Toute une palette d’influence, allant de l’ombre à la lumière. On notera la présence d’une instru à la guitare électrique dans Mistaken Identity ou encore des rythmes sauvagement électroniques sur le refrain de Hold the Heater. Les plus classiques certes, mais tout aussi bons Crushed Egos ou Keep Watch, dont le refrain dans le style d’un Nate Dogg remis au goût du jour, m’a fait me rappeler à quel point il manquait au Hip-Hop, tant cela apporte une dimension supplémentaire à la chanson. Le refrain de Miracle quant à lui, malgré sa fragilité, permet d’apporter un certain relief aux couplets.

Je n’ai pas passé en revue tous les titres de cet album comme vous l’aurez compris, afin de vous encourager à l’écouter le plus rapidement possible. A Better Tomorrow est pour moi un des albums de l’année tant par le plaisir de retrouver le Wu-Tang sur le devant de la scène musicale que par la qualité du projet, qui à mon humble avis, ne comporte aucune pomme pourrie.

Finissons sur le titre éponyme de cet album, le meilleur à mon goût, qui résume tout ce que j’aime dans le hip-hop : une instru magnifique, un refrain chanté qui arrive à nous rendre nostalgique de l’ancienne époque, que nous n’avons pourtant pas connue, un début en douceur et une montée en puissance qui en font le son parfait à écouter au réveil pour démarrer la journée en forme.

Nous n’avons plus qu’à espérer une tournée mondiale à l’occasion de ce nouvel album qui ferait un passage par l’hexagone. Ce qui ne serait pas si surprenant que ça, puisque les kings fous du kung-fu rapologique sont déjà venus à plusieurs reprises lors de tournées antérieures.

Rédigé par

La Monf'

Défenseur du vrai Hip-Hop, amoureux du rythme et lyriciste babtou // 100% Sport, Matinale, Back2Black