Yasmine Hamdan - Nouvel album Al Jamilat

Après Ya Nass, son premier album solo sorti en 2013, la chanteuse libanaise Yasmine Hamdan revient en 2017 avec Al Jamilat, un deuxième opus signé chez Crammed Music. Lumière sur cette icône de la musique underground du monde arabe.

Yasmine Hamdan & Soapkills

L’histoire commence au cours d’une réunion de famille le mois dernier, lorsqu’une de mes tantes, amatrice de hip-hop et autres alternative musics depuis son adolescence, me file sous le manteau un CD-ROM gravé portant la seule inscription « Soapkills ». Intrigué par l’objet, c’est en arrivant à Marseille que je décide de l’écouter, et quelle fut ma surprise à la levée du beat de la première track, Leh Zaalen, beat introduit par les arpèges éthérés des guitares de Zeid Hamdan, le deuxième élément de Soapkills qui s’est également lancé une carrière solo et à succès au Liban.

Soapkills, c’était un duo novateur, le duo trip-hop le plus reconnu dans le monde arabe des années 2000, aux productions sur-imprégnées de la complexité libanaise, étoffées par la voix sulfureuse de Yasmine, qui délaye ses textes dans une envoûtante nonchalance et dans sa langue maternelle. Faites-vous une idée, en écoutant Herzan, issu de l’album Enta Fen, paru en 2005 :

L’après Soapkills

Après la dissolution de Soapkills en 2005, la chanteuse travaille notamment avec le musicien, compositeur, chanteur et ancien producteur de Madonna (Music, American Life et Confessions On A DancefloorMirwais Ahmadzaï, pour l’album Arabology qu’elle publie sous le nom de projet Y.A.S.

Elle lance ensuite sa carrière solo, qui débute en 2012 avec la sortie de l’album Yasmine Hamdan, réédité dans une version internationale en 2013 et titrée Ya Nass. Yasmine écrit ensuite une musique du film Only Lovers Left Alive, réalisé par Jim Jarmusch, sélectionné dans la compétition officielle du 66e Festival de Cannes et dans lequel elle joue son propre rôle, avant de s’emparer de la casquette de productrice pour la musique originale de Rituel pour une métamorphose, pièce du dramaturge syrien Saadallah Wannous et jouée à la Comédie Française.

Un retour avec brio

Puis vint 2017 et Al Jamilat, son dernier album à l’élégance remarquable qui s’ouvre sur Douss, un morceau au propos lourd abordant les déceptions engrangées par les printemps arabes. Si la chanteuse a décidé de produire son album seule, les collaborations  ne manquent pas : Luke Smith (Depeche Mode, Lily Allen), Leo Abrahams (Brian Eno, Carl Barât) ou encore Steve Shelley (Sonic Youth) ont participé à la production, entre autres représentants de la scène indépendante américaine. Des rythmes orientaux, des guitares qui vous rappelleront dans un premier temps les somptueuses mélodies de groupes touaregs (TinariwenBombino…) avant d’emprunter les codes d’un rock bien british, dans Al JamilatYasmine Hamdan synthétise et s’approprie ses influences pour donner naissance à une musique authentique mais imprégnée, contemporaine mais inspirée. Pour la suite, jugez par vous-même :

 

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