[note4] Certains groupes ont cette capacité à nous faire oublier les étés pluvieux. C’est le cas des californiens d‘Allah Las. Le quatuor de Los Angeles revient avec un second album édulcoré west coast surfing qu’on attendait avec impatience. Retour sur des gars emprunts de nostalgie et ce second opus plus que convaincant.

Formé en 2008, la majorité du groupe travaillait à l’époque pour Amoeba Music, la Mecque californienne des amateurs de disque et  un repère pour les vinylmaniacs reconnu mondialement. C’est à cet endroit, tous mélomanes accomplis, qu’ils décidèrent de créer un groupe cela avec Miles Michaud, devenu par la suite le leadsinger/guitariste. Baptisé Allah Las en souvenir des Shangri-las, girls-band des sixties provenant de New-York, il fait l’apologie de diverses influences que ce soit au Royaume-Uni avec les Kinks, les Zombies ou en leur Californie natale avec les Byrds, les Beach Boys mais aussi leurs cousins aux teintes plus psyché, Love.  La ressemblance avec les formations précédemment citées est flagrante tant le groupe nous propose des morceaux estampillés 60’s.

Allah-Las_credit-Nolan-Hall-3-1024x797

Ainsi le groupe sort en 2011 un double single composé de chansons que l’on retrouvera sur leur premier album (Catamaran/Long Journey). Ils commencent une petite tournée entre Los Angeles et San Fransisco puis sortent un deuxième double – single qui leur permettra de signer chez Innovative Leisure (Bass Drum Of Death, Hanni El Khatib, BadBadNotGood…). Arrive alors leur premier album, sommairement nommé Allah Las, qui est produit par Nick Waterhouse qui les suit depuis leurs débuts. Cet effort bien accueilli les plaçant comme l’un des plus gros espoirs de la scène garage américaine leur permet de tourner dans de nombreux festivals dont Pukkelpop, Best Kept Festival ou encore la Route du Rock en 2012.

Worship The Sun, sorti sur le même label confirme ce statut de bel espoir. Quatorze titres aux réverbérations garage psyché qui ne dépassent pas les quatre minutes, c’est la recette de ces rétromaniaques assumés. Miles Michaud, le guitariste et chanteur dans un entretien accordé à GQ (ici) nous rapporte que cette démarche n’est pas foncièrement souhaitée, tout se faisant à l’instinct. Ils trouvent ainsi leur propre modernité par ce retour dans le passé comme il l’explique au magazine américain. Ce n’est pas pour autant que  le groupe ne promeut uniquement les mélodies gravées sixties, bien au contraire. Les influences sont nombreuses et savamment absorbées. Les différentes compositions de Worship The Sun font belle part à la folk, soul, jazz et même aux percussions latines (en atteste le très sensuel morceau éponyme).

On retrouve également quelques références culturelles chères à ces mecs de Los Angeles. Ferus Gallery brillant morceau réalisé à l’aide d’une gratte 12 cordes parle de ce lieu si influent mais oublié de la ville californienne qui avait accueillit notamment sa première exposition à Andy Wharol. Ces érudits, très attachés à leur ville natale auront réussi une fois de plus à nous faire fondre sous leurs arpèges mélancoliques.

Rédigé par

Corentin Le Denmat

Responsable pôle partenariats // Pôle programmation à Vinyl On Mars // Référent de la Matinale / Co-référent de la Rock Pulse