En cette belle journée presque printanière, ou carrément en plein chill musicalo-dominicale, je faisais le tour de ma playlist axée sur le rap marseillais -originaire de cette ville vous vous doutez bien qu’il y en a un paquet- et je me suis posé une question toute simple, quel est le plus grand classique du français ? Focus sur « Demain c’est loin » et IAM.

Naturellement, le rap marseillais représente pour moi le plus grand répertoire de rap français, sans pour autant dénier les autres artistes français. C’est au fil des discussions avec mes proches amateurs de ce doux style de musique que revient sans cesse un morceau : Demain c’est loin.

Demain c’est loin est le dernier morceau issu de l’album « L’Ecole du micro d’argent« , troisième album du groupe IAM sortie en 1997. Ce dernier a été enregistré entre New York et Paris en 1996, le groupe ayant toujours été très proche avec les States, en impose justement plusieurs featuring avec le Wu-Tang Clan, et même Beyonce. La première apparition d’Akhenaton sur morceaux de rap (2:50) apparaît d’ailleurs sur le morceau This is the B side d’un groupe de New York Choice M.C en 1988.

Mais L’école du micro d’argent c’est aussi un album fleuve, considéré comme l’un des plus éminent du rap français et ayant été l’un des seuls à réussir à capter le spleen d’une société de la rue avec autant de finesse au milieu des années 90. Pas moins de 8 morceaux, soit la moitié de l’album, ont été diffusés sur les ondes Skyrock à sa sortie, oui, mais Skyrock était une très bonne radio à cette époque, je vous le promets.

On note la présence de morceaux comme Petit frère, Nés sous la même étoiles, L’empire du coté obscur ou encore La Saga.

Demain c’est loin est le genre de morceaux écrit et enregistré en l’espace de 3 jours, initialement prévu pour son album solo au cours de l’enregistrement du troisième opus du groupe. Shurik’n avait écrit le premier couplet au cours d’une nuit effrénée d’écriture et le montrant à Akhenaton le lendemain, y sera proposé d’ajouter un couplet que ce dernier avait écrit plusieurs mois auparavant pour un autre morceau nommé Tour de béton. En l’espace de quelques jours un classique avait été écrit et enregistré, en l’espace de 5 prises partagés pour les deux rappeurs.
La recette était simple : deux grands couplets constant mais frappant, le premier de Shurik’n, « Ici, le rêve des jeunes c’est la Golf GTI, survet’ Tachini. Tomber les femmes à l’aise comme Many sur Scarface ». Le second d’Akhenaton, « Clichés d’Orient, cuisine au piment. Jolis noms d’arbres pour des bâtiments dans la forêt de ciment ». Ajoutez à ça une instru d’une dizaine de seconde qui s’enchaîne, 9 minutes rectiligne achevés avec brio, « Et qu’on ne naît pas programmé pour faire un foin?
Je pense pas à demain, parce que demain c’est loin »
. Et le tout sans refrain, pourquoi faire un refrain ?

Et je ne vous parle même pas du clip, fait de plusieurs rushs captés à Marseille durant ces années et rendant parfaitement l’atmosphère du morceaux, frissons.