C’est dans le sud de la France que les Rolling Stones atterrissent au printemps 71. C’est à Villefranche-sur-mer que le groupe va bientôt côtoyer le génie solaire. C’est ici qu’ils enregistreront, dans les caves humides de la villa Nellcôte, le fabuleux double album Exile on Main Street…

Retour sur les faits : En 1971, aussi étonnant que cela puisse paraître, les Stones sont ruinés ! Merci qui ? Merci Allen Klein. Ce comptable New-Yorkais et redoutable homme d’affaire chargé de gérer la machine Stonienne n’a pas hésité à escroquer les pierres qui roulent. Outre le fait de s’être accaparé les droits d’éditions des chansons des Stones depuis Satisfaction, Klein a également laissé un arriéré d’impôts mirobolant et laisse le band endetté jusqu’au cou. Le prince Rupert Lowenstein, conseiller et fidèle ami du groupe leur donne un seul conseil, celui de fuir le Fisc anglais et de quitter au plus vite l’Angleterre… les Stones font leurs valises, l’exil commence.

C’est notre belle côte d’azur qui a la chance de saluer les Rolling stones dans les early 70’s. L’objectif est de remonter la pente mais la tâche s’avère plus compliquée que prévu : il faut enregistrer un album mais aucun studio de la région ne fait l’affaire. Qu’à cela ne tienne, les caves de la villa où a élu domicile Keith Richards peuvent accueillir les musiciens, c’est donc là qu’ils enregistreront.

Si la villa louée par Keith est un véritable petit paradis sur terre avec sa vue imprenable sur la méditerranée et son jardin exotique, les caves, quant à elles, sont sordides. Pour l’anecdote, Les chefs nazis les utilisaient comme salle de torture durant la seconde guerre mondiale. Pour les plus superstitieux d’entre nous, ce lugubre détail pourrait expliquer le son et le grain si particulier de l’album que tant d’artistes, ont essayé de reproduire en vain…

Les séances studios se sont déroulées dans le chaos le plus total : Les instruments se désaccordaient en permanence en raison de l’extrême humidité de la cave. Ajoutez à cela, la drogue à foison et le passage intempestif d’invités de marque comme John Lennon ou encore Gram Parsons pour des séjours à durée indéterminée… Bref, vous l’aurez compris, tous ces facteurs ont légèrement freiné la productivité du band mais il est fort probable que sont ces mêmes facteurs qui ont donné le punch et la couleur à ce magnifique double album.

À tous les amateurs de Rock’n Roll, Rythm’n Blues, Country music, Soul et à tous les autres d’ailleurs, la huitième merveille du monde n’attend plus que vous l’écoutiez !

Rédigé par

Matthieu Fresnais

Former member