
Encore un jour se lève sur la planète metal … Le Hellfest refait surface et prend le diable par les cornes pour une année encore fabuleuse. Tout est au rendez-vous pour que cette édition soit mémorable : programmation alléchante, nouvelle décoration à des endroits bien spécifiques, bière à prix abordable. Au final, seul le soleil paraît être le grand absent : il pointe son nez par-ci par-là, puis il repart boire un coup avec Lemmy Kilmister, le dieu du rock qui nous observe désormais des nuages … Mais rien n’arrête le metalleux, ni Dynam’hit qui était vos yeux et vos oreilles pendant 3 jours ! Let’s Go To Hell.
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Voici le plan du site pour que vous puissiez suivre notre périple.
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10h : C’est après une nuit somme toute tumultueuse que nos 3 reporters spéciaux (oui 3 cette année, une dinguerie) se lèvent sous la douce brise Clissonnaise. Il fait un temps assez maussade et c’est la peur au ventre qu’on opte pour des bonnes vieilles bottes de culs-terreux pour affronter l’épreuve Luciferienne qui nous attend.
11h : Bon, c’est la merde il commence vraiment à pleuvoir sur le camping. Un petit mot sur ce dernier tout de même que j’ai eu l’occasion de visiter la veille : toujours aussi géant, pas grand chose à dire sur la disposition générale qui reste relativement bien pensée. Entre toilettes sèches (où l’absence de « plouf » me traumatisera toujours autant), food trucks et bonne ambiance, seuls des « APEROOOOOOOOOOO » hurlés à 4h du matin peuvent entacher le séjour des moins valeureux. Au final, nous aussi ça nous a cassé les oreilles au début mais, grands enfants dégénérés que nous sommes, nous suivons cette douce symphonie et hurlons telles des loutres agonisantes sous la tente.
12h : En arrivant sur le site, pas de réelle surprise puisque la disposition générale reste la même. On peut cependant noter l’absence du skatepark, qui a pris ses bagages et qui a migré vers la Warzone. Warzone qui selon certains est devenue véritablement majestueuse. Toute façon « ça pouvait pas être pire que l’an dernier » me dis-je.
Avec quand même des étoiles dans les yeux, telle une crevette parmi des homards, nous nous dirigeâmes farouchement vers la Altar. Manque de chance, le groupe Dust Bolt venait de terminer son set. C’est dommage, du thrash metal allemand ça envoie toujours du lourd. Comme on est feignants à Dynam’hit, on se dirige vers la Temple, juste à côté, où c’est au tour de Cruachan de montrer l’étendu de leur talent. Les fondateurs du folk metal celtique nous proposent un show somme toute très sympa malgré un son un tantinet faiblard, notamment pour la flûte et le violon. C’est aussi l’occasion pour nous d’apprécier les nouvelles croix renversées lumineuses accrochées au plafond et qui servent de décor. Que de chemin parcouru par le festival depuis ses débuts !
13h : Et hop c’est reparti pour la Altar. Pendant que les Nashvile Pussy s’égosillent sur la Mainstage 2, nous on est des bonhommes et on préfère voir Skeleton Remains. Mouai … Le groupe de death metal old school offre une prestation intéressante, mais c’est loin d’être transcendant car le son est vraiment crade … En gros, ils ont des beaux t-shirt de Cannibal Corpse mais n’ont pas vraiment leur talent !
14h : Time to drink. On décide enfin de prendre notre doux nectar habituel : la BIEEEEERE. Malgré le mauvais temps, ça rafraichit encore. C’est quand même dingue ce breuvage. Bref, comme l’an dernier, les prix restent relativement abordables pour un festival (5,50 la pinte de Kro et 13€ le pichet de 1,5L). Les individus qui se respectent un minimum prennent généralement de la Grimbergen douce et soyeuse (pour celle-là ce sera 7€ la pinte) tandis que les prolétaires que nous sommes doivent s’affubler de la bonne Kro des familles. Toute façon après quelques pichets on sent pas trop la différence.
14h20 : La dégustation kronenbourienne touche à sa fin et il est enfin temps d’aller taper du pied sur la Mainstage. Faut dire que le moment est particulièrement propice à cette activité puisque c’est la crème de l’underground français, Le Bal des Enragés qui vient foutre le grabuge. Le groupe, qui est un condensé de ce qui se fait de mieux en France (membres de Tagada Jones, Lofofora, Black Bomb A), offre de superbes reprises de grands classiques : débuter par Smell Like Teen Spirit de Nirvana, c’est sûr que ça fout le feu. S’enchaînent ensuite de nombreux incontournables (Killing in the Name, Antisocial, Mort aux Vaches …). Les plus fougueux pogotent gentiment sous un début de pluie tandis que les autres apprécient un sympathique spectacle.
15h : C’est la fin du concert et ce n’est pas réellement indemne que j’arrive à m’extirper de ce foutoir. Tout content d’aller voir Alestorm sur la Mainstage 2, je dis à mes compatriotes que le pirate metal, c’est foutrement jouissif. Sauf que c’est un couac, j’avais mal lu la programmation. Ce n’est pas Alestorm qui joue mais le groupe de hard rock américain Halestorm portée par la chanteuse Lzzy Hale. C’est con j’ai oublié un H en route. Assez déçus, nous décidons d’aller voir ce qui va nous faire chavirer le cœur : l’immense statue de Lemmy qui prône en amont de la Warzone. Quelle put*in d’oeuvre magnifique ! 50 tonnes le bouzin quand même !
C’est un véritable hommage que l’organisation a mis en place ici, un véritable lieu de culte, l’apogée du pèlerinage metallique. Les larmes aux yeux, l’heure est enfin à la visite de cette fameuse Warzone qui s’étend devant nous. Et pour le coup, les critiques de l’an dernier ont été entendues et le festival ne s’est pas foutu de notre gueule : c’est une refonte totale du site qui nous est proposée. La Warzone est enfin une véritable zone de guerre où bière, bouffe et remparts se présentent devant nous.
15h50 : « ÇA VA LES FURIEUX ? » C’est l’heure des vrais : Mass Hysteria monte sur scène au rythme des cris stridents des fans de 1ère heure agglutinés devant nous. Ne connaissant pas vraiment le groupe (honte à moi), je décide de m’avancer petit à petit au niveau du pit. Au final, j’ai bien fait : c’est une véritable patate de forain que je reçois dans les dents. Les titres se suivent et le charismatique frontman s’accapare pleinement la foule jusqu’à descendre près d’elle pour un circle pit enflammé. Sans aucun doute un grand moment du festival. C’est sur la fameuse Furia que le concert se termine, nous laissant, nous les « furieux », en sueur et encore tout excités…
16h50 : … mais pas d’inquiétude car les géants du Big 4 of Thrash, Anthrax arrivent sur la Mainstage 1 pour nous maintenir sous adrénaline. Et autant le dire tout de suite, c’est un peu raté, ce live ne sera pas mémorable. Le son est assez médiocre et la foule peu réceptive. Pourtant, la tracklist est très correcte, alternant entre le nouvel album et les classiques à l’instar de Caught in a Mosh (méconnaissable !) ou la reprise de Trust (« you’re anti, you’re antisocial »). Point amusant : sur la fameuse track Indians, le frontman subtilise une coiffe de chef indien dans la foule et commence à danser sur scène, devant des milliers de festivaliers entamant un immense circle pit. Assez déçu au final, mais il y a eu des prestations bien pires pendant le festival.
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Bonus : La tyrolienne Clissonaise !
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18h : La fatigue commence à se faire sentir, c’est l’heure de se poser dans notre cher coin VIP presse, avec une déco très atypique, pour se délecter de nouveau de ce délicieux breuvage qu’est la bière.
On décide alors d’aller voir les joyeux lurons d’Inquisition sur la Temple. Le black metal chaotique du duo nous impressionne, que ce soit la voix démoniaque du chanteur et du jeu ultra précis du batteur, rien n’est laissé au hasard. On a fini notre bière, on a même pas fait attention.
19h30 : Bon, c’est pas tout on crève la dalle et la pluie commence à s’abattre. C’est l’heure de sortir les ponchos ! Affublés de nos plus beaux accoutrements l’heure est à la bouffe. Et faut dire que cette année encore, le choix est impressionnant : entre le Hellfest snack et ses nuggets, la viande Argentine, les fajitas Mexicains et même le barbecue Bulgare, nos pauvres estomacs ne savent plus où donner de la tête. Finalement, on décide d’aller au Quick. C’est quasi les seuls à prendre la carte. Merde, nous jugez pas !
21h50 : Après ce repas frugal, l’heure est au recueillement auprès de notre salvateur à tous, Lemmy. A chaque fois qu’on voit cette statue, les frissons se font ressentir. Bref, après l’envie intense d’ingurgiter un Jack Daniel’s cul sec, nos pieds bouseux s’avancent en direction de la Mainstage 2, où le groupe de metal/punk celtique américain Dropkick Murphys va jouer avant le tant attendu Rammstein.
22h05 : Bon. Je vous avoue que je n’attendais vraiment rien de ce groupe, aux idéologies plus que douteuses. Vous l’aurez compris, je ne voulais pas voir ce groupe mais fallait bien se mettre en position idéale pour le show Rammsteinien qui venait après. Je n’ai aucune affinité avec ce genre de musique alors je ne serai pas objectif : à part deux trois titres sympathiques qui m’ont agréablement surpris, rien de bien transcendant au final pour cette heure de spectacle. C’est enfin à l’attraction de la soirée de venir nous casser la gueule.
00h : Après un décompte maléfique d’une minute, les allemands se dévoilent comme à l’accoutumée d’une manière totalement flamboyante, pendant que les premières notes de Ramm 4, le titre d’ouverture de leur tournée européenne résonnent dans le ciel Clissonnais. C’est sans surprise que Rammstein enchaîne les effets pyrotechniques hallucinants sur des chansons qui collent terriblement bien à l’ambiance. Que ce soit Feuer Frei, Ich Will ou encore Du Hast, les titres se succèdent comme les actes d’une pièce de théâtre. Toujours aussi charismatique malgré son absence de communication avec le public, le chanteur Till Lindemann réalise une prestation de haut vol, tout comme ses compatriotes. Le show est certes réglé comme une horloge Suisse, à l’instar de la scène de bizutage du pianiste, mais reste incroyable, malgré un sentiment de vu et revu.
En somme, un très beau spectacle qui se vit et se regarde yeux et oreilles grands ouverts.
1h : C’est sur le mythique groupe de punk rock américain The Offspring que cette belle première journée se termine. Même si le groupe a vieilli physiquement, dans la tête des artistes, il y a toujours un grain de couscous de folie. Après les tubes Kids Aren’t Allright, Self Esteem ou Hit That, le retour au campement se fait de manière assez tumultueuse. Point positif, si vous voulez le savoir, les toilettes sèches sont bien allumées la nuit, c’est très agréable.
La suite arrive bientôt !
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