Le 24 octobre dernier, Dinos Punchlinovic était en concert à Marseille sur la scène de l’Affranchi, scène qu’il a partagé avec SpriNoir et Luidji. Avant son passage, le jeune rappeur, récemment signé sur le label Def Jam France nous a accordé une interview.
Mon but dans la musique c’est que tu m’écoutes en te disant que je peux être ton pote mais aussi de te raconter une histoire que tu peux vivre.
Salut Dinos. En avril dernier, tu as sortit Apparences, un EP qui avait été précédé par l’Alchimiste sorti en 2013. On retrouve sur Apparences un esprit très différnet, au niveau des productions notamment. Est-ce-que c’est quelque chose que tu souhaitais ou cela s’est fait naturellement avec les productions que tu as reçu ?
Encore heureux que ça soit différent et que je ne fasse pas la même chose sur deux projets consécutifs. C’était Oumar (Oumar Samaké) qui me tendait vers un autre truc et ça venait de moi aussi, on voulait changer, évoluer, prendre des risques. C’est de là que vient la différence et après ça s’est fait aussi parce qu’il y avait Richie (Richie Beats) qui a bossé sur le projet, a amené sa couleur, une couleur que j’avais pas. Blastar pareil et c’est tout un ensemble de choses qui se sont mises autour de moi qui font qu’on a cette couleur là.
Etais tu en studio pendant les phases de production ?
Oui je donne une directive mais c’est le beatmaker qui créé, met sa couleur et ses drums.
Sur l’Alchimiste tu avais produit certains morceaux, pourquoi ne pas l’avoir fait sur Apparences ?
Je n’ai pas le talent de ces beatmakers là.
On retrouve qu’un seul feat, celui avec Némir. Pourquoi ce choix?
Némir devait être sur l’Alchimiste. Et je crois que c’était la seule personne qui rentrait dans le projet.
Apparences a été ton premier EP suite à ta signature sur Def Jam, quels ont été, dans les grandes lignes, les changements dans ta façon de travailler ?
Avoir un studio à disposition tout le temps, des beatmakers talentueux, une équipe qui s’occupe de toi, un community manager, toutes ces conneries là. Toutes ces choses qui te permettent de faire un bon disque et de le booster.
Tu annonces un projet qui sera encore une fois différent d’Apparences, comment vois-tu cette différence ?
Quelque chose de nouveau, de différent, faire ce que j’aime, comme d’habitude en fait. C’est toujours un peu la même ligne directrice, je suis un personne qui grandit, qui prend des risques. Mon but dans la musique c’est que tu m’écoutes en disant que je peux être ton pote et que je raconte une histoire que tu peux vivre. Mon but ultime, c’est que quand tu m’écoutes, tu aies l’impression d’entendre ta vie et quand tu me regardes dans mes clips, tu aies l’impression que je peux traîner avec toi, même si je traîne pas avec toi (rires).
Dans une interview, tu dis que si tu sors un album, ça serait pour vendre 10 000 albums. Pourquoi cela ?
J’aurais jamais dû dire ça (rires). Non mais tu vois faire un album pour faire moins de 10 000 ventes c’est pas ouf. Après sur la longueur, j’espère au moins 10 000. Si ça trouve je vais faire 2000, 4000. Si ça se trouve en première semaine je vais faire 1000 et ensuite je vais taffer je vais arriver à 9000. Si ça trouve je ferai 7000 et ensuite je vais pas atteindre le 10 000. Mais j’espère que ma musique pourra toucher au moins 10 000 personnes.
C’est juste une question de travail.
Es-tu conscient d’avoir un public de plus en plus large ?
J’ai toujours eu un public large. Je parle pas en terme de quantité mais de diversité, le panel est hyper large. Je peux toucher des petits, quand je fais Paradis en fer sur scène je vois des mamans qui viennent au concert pour pleurer, quand je fais des morceaux comme PAWG, je peux toucher des mecs comme toi, avec Déclenche l’alarme je peux toucher des petits écoliers. Mon but c’est que tout le monde puisse se reconnaître dans ma musique et de faire un truc assez éclectique.
Cet état d’esprit tu l’as dans la phase de préparation d’un projet ou ça vient naturellement ?
Ça a toujours été moi, je me suis rendu compte après que c’était comme ça que j’écrivais. Plein de personnes n’aiment pas ce que je fais après je comprend parce que la musique, c’est quelque chose de subjectif.
Je t’ai connu avec les Rap Contenders. Certains participants disent qu’il est difficile de faire la transition entre Rap Contenders et carrière personnelle. Qu’en penses –tu ?
C’est dur parce qu’il y a encore des mecs qui me disent « lourd ton clash! » alors qu’il est sortit y a trois ans. Ca l’est aussi, parce qu’il y en a d’autres qui me demandent quand est-ce que je reviendrai au Rap Contenders alors que je reviendrai jamais, je l’ai dit 1000 fois. Après on n’a pas tous sorti des skeuds (disques), ou fait un concert à Marseille, tu vois ce que je veux te dire. Je suis content, je suis fier de ce que j’ai fait et je les remercierai toujours de cette plateforme, de l’exposition qu’ils ont pu nous donner.
Quels ont été les projets qui t’ont marqué en 2014 ?
La mixtape de Travis Scott, mon EP. J’ai écouté aussi beaucoup de chanteuses cette année.
Et celui de Luidji ?
Non c’est de la merde (rires). Après c’est différent parce que je le connaissais avant, avant 2014. On se fait écouter les bails et on s’échange nos points de vue.