L’invitation de Snoop Dogg en 2014 sur l’un de ses morceau va être pour elle le lancement d’une carrière aux multiples facettes. Je parle bien sûr de Kali Uchis qui s’est fait remarquer aux côtés de rappeurs comme Vince Staples et Tyler, The Creator mais aussi de groupes tel que Gorillaz. Ça en dit long sur son CV musical. Après avoir fait tourner la tête de pas mal de monde, l’Américano-Colombienne de 25 ans est aujourd’hui considérée comme l’un des talent des plus prometteurs du moment. Une ascension méritée, signant son entrée définitive sur la scène musicale et cristallisée par la sortie de son premier album Isolation fraîchement débarqué le 6 avril 2018.

Auteur compositeur interprète, mais aussi poète, productrice de disques, réalisatrice de clips, saxophoniste de formation et designer à ses heures perdues, cette native de Pereira est parvenue à créer, depuis ses débuts en 2012, un monde à son image : ambitieux, ensorcelant, bercé d’une multitude d’influences. Par ses chansons, son attitude et sa personnalité, Kali Uchis a su très vite s’ériger en figure incontournable de la Soul, du R&B ou encore de la Pop.

Mais derrière les artifices de ce monde se cache pourtant une autre facette : celle d’une jeune fille élevée entre les États-Unis et la Colombie, en quête perpétuelle de confiance en elle; bien qu’elle semble aujourd’hui avoir trouvé sa place.

En effet, Isolation voit les choses en grand, en touchant à plusieurs genres musicaux avec une grande précision allant de la bedroom-pop à la funk en passant par la soul, les musiques du monde, le reggaeton, l’électro et la pop psychédélique.

Grâce à son interprétation douce comme de la soie et sincère, Kali Uchis a su s’entourer des meilleurs dans ce premier album. Steve Lacy par exemple (guitariste du groupe incroyable The Internet) sur « Just A Stranger ».

Mais également Kevin Parker de Tame Impala qui ajoute sa touche psychédélique sur « Tomorrow ».

Vous trouvez ça alléchant ? Restez bien assis sur votre siège car l’Americano-Colombienne continue de nous envoûter avec une production résolument P-Funk sur le fameux « After The Storm » conviant également la légende Bootsy Collins et Tyler, The Creator. Enfin, que dire du duo R&B qu’est Tyrant avec l’autre phénomène britannique actuel Jorja Smith ?

Le succès d’Isolation réside donc dans sa capacité à avoir su parler à des personnes d’horizons totalement différents et à la culture musicale très variée, la chanteuse n’ayant jamais voulu attacher sa musique à un style particulier.

Par ailleurs, cet album est une ode à la liberté et à l’acceptation de soi. Les morceaux qui composent cet album ont ainsi été écrits à des moments très différents de sa vie. « Killer » par exemple a été écrit dans sa jeunesse, contrairement à « After the Storm », qui est plus récent.

En somme, peu importe les expériences qu’elle a traversée durant la période où elle les a écrits : elle reste elle-même, en arrêtant de chercher une validation extérieure.

Voilà pourquoi elle a fait participer des gens qu’elle admirait : qu’il s’agisse de jeunes artistes comme Jorja Smith ou de légendes comme Bootsy Collins. L’idée, c’est d’être entourée de personnes en lesquelles elle croit, pour créer un album racontant son histoire, ses échecs et ses réussites en tant qu’artiste émergent.

Pour un premier album, Kali Uchis a placé la barre très haute. Isolation est donc un opus de R&B résolument hybride où tout le monde trouvera son compte en raison de son côté hétéroclite et de son interprétation suave qui en séduira plus d’un. Pas étonnant que les vétérans la placent parmi les meilleurs espoirs de la chanson actuelle.