Un Troisième projet avec beaucoup d’attentes

Fin Septembre, Koba la D dévoile la cover ainsi que la tracklist de son nouvel album. Un peu plus d’un an après « L’Affranchi », le rappeur originaire d’Evry sort son troisième album « Détail ». Concernant les feats : Vald, Ninho, Maes, Zed et Freeze Corleone sont présent sur le projet. Un mois avant la sortie de l’album, Koba et Freeze nous ont livré le clip « 7 sur 7 » et qui correspond par ailleurs au meilleur démarrage de Koba sur un single. Couronné de deux disques de platines avec ces 2 premiers albums, le natif de Saint Denis est plus que jamais attendu au tournant sur « Detail »

Pour comprendre et analyser son nouvel album, rappeler les thématiques de ses anciens projets est primordial. Sur le fond, les 2 premiers projets sont surtout considérés comme des mixtapes. Pas vraiment de fil conducteur ni de trame particulière ne ressort de la structure. Cette hypothèse est d’ailleurs confirmée par l’artiste dans plusieurs interviews qui confie avoir sortie ces projets dans l’urgence et sans avoir réellement pris le temps de « raconter une histoire ». Quand on parlait de Koba la D, on pensait automatiquement à sa voix et on peut se douter qu’après le buzz de « Train de vie », sa maison de disque ferait tout pour lui faire sortir un projet au plus vite. Sur la forme, le champ lexical de Koba tourne autour du « Bat 7 », de ses potes, de la drogue mais aussi de sa nouvelle « vie d’artiste ». C’est d’ailleurs sur la dualité entre cette dernière et son quotidien que l’artiste du 91 insiste sur « Detail ».

« Détail » : entre confession et ego-trip

L’album est composé de 15 titres dont 5 feats. Le projet commence avec « En gros », avec un track assez calme, terrain ou l’on attend évidemment moins Koba. Dès la première écoute, on constate la différence avec les anciens projets. On sent que l’artiste a pris du recul et a grandi. Le rappeur nous raconte son enfance autour du foot et de sa famille puis sa déviance vers la drogue. Avec le succès, c’est toute sa vie qui a changé (« La vérité, ça a changé depuis « Ténébreux #1″ ») à la fois en bien mais aussi en mal. Koba a vraiment pris conscience du monde qui l’entoure avec son premier platine.

Après « Dans l’avion » où le rappeur nous fait part de son rapport aux envieux et sa vie d’artiste sur une prod aux sonorités africaine, Vald fait son apparition sur l’album, évidemment en compagnie de Seezy son beatmaker. Un feat pour le moins surprenant, c’est d’ailleurs la première collaboration entre les deux artistes. Vous l’aurez compris « Pas de reine » fait donc référence au titre « Reine » de Dadju. Vald et Koba réalisent un son aux antipodes de celui de Dadju en évoquant le fait que ce n’est pas la peine de s’imaginer des relations sérieuses avec eux. C’est aussi l’occasion pour les deux artistes de livrer leur version de la vie d’artiste. Pour Koba, cette dernière se résume à la clémence des policiers par rapport à sa possession de drogue. Pour Vald, même dans les moments difficiles, il peut penser à sa SACEM qui le mettra de bonne humeur.

On enchaine avec « Chambre d’hôtel » et « 5h55 ». Sur le premier titre, Koba fait (encore) référence à son succès. Sur le deuxième, il se confie un peu plus sur son état d’esprit. Le 7ème track du projet s’intitule « Feux éteints ». Sur le fond et la forme, il ressemble à « En gros » dans la mesure où on retrouve un Koba plus calme et nous racontant son enfance entre le foot et la drogue. Puis viens « 7 sur 7 » (sortie plusieurs mois avant l’album) le premier feat entre le Koba et Freeze Corleone. Après l’album de ce dernier, tout le monde s’attendait à un gros titre. Pas forcément le titre le mieux écrit mais des punchlines et un clip très efficace pour le premier feat entre les deux rappeurs.

Dans une interview pour Raplume, Koba la D confessait que le premier son enregistré dans son album était « Bedodo ». Un titre dans lequel l’artiste nous détail son quotidien avec un refrain qui sort de l’ordinaire. Le 9ème titre de l’album « Cité » n’est peut pas celui que je réécouterais mais c’est celui qui m’a surpris en bien. Jusqu’ici, Koba se confessait sur son enfance et ses regrets mais sur ce titre, le rappeur du 91 se pose des questions quant à son impact auprès des jeunes qui le suive « Les bagarres de groupe, les terrains d’drogue, c’est sur nos p’tits qu’on déteint ». Par ailleurs, même si on le connait d’abord pour sa musique, il nous rappelle que la création de son personnage fut un travail nécessaire à sa musique, comme un moyen de percer dans son domaine.

Ninho et Koba, c’est un peu comme le milieu Xavi - Iniesta. Sur le terrain musical, les deux se renvoie la balle, combine avec efficacité et ça termine souvent au fond. Sur « Encore », les deux rappeurs sont allés directement dans la cabine pour enregistrer sans écrire : carré, net, précis. On arrive vers la fin de l’album, le « money-time ». Sur « Céramique », Koba s’adresse pour la première fois dans le projet à sa mère et est conscient de lui faire de la peine. J’avais personnellement beaucoup d’attente du feat entre Koba et PLK, j’ai été un peu déçu sur « Omar ». Une prod type « PLK » sur laquelle on sent que Koba n’est pas très à l’aise, un PLK sans plus et un refrain classique, c’est tout ce que j’ai retenu de « Omar ».

Puis vient mon coup de cœur de l’album « Helsinki ». Toujours pas compris à quoi faisait référence le titre mais la prod très « trap » rentre vite dans la tête. Un refrain très efficace, on sent que Koba s’est éclaté. Pendant une interview pour Raplume, il avoue même que c’est ce titre-là qui devrait plaire le plus à sa fanbase. Quelques heures avant la sortie de l’album, Koba a sorti le clip de « Coffre plein », une collaboration avec Maes et Zed. Une réussite, les couplets et les refrains s’enchainent bien. « Declic », dernier son de l’album est, selon Koba, le son préféré de son projet. Le rappeur nous évoque son « declic » par rapport à un passage à l’hôpital qui a failli lui couter la vie.

L’album de la maturité

« Détail » est véritablement l’album de la maturité pour Koba la D. Plus qu’un simple d’enchainement de titre, Il y a une vraie continuité dans son troisième album. Même si des thèmes tels que la drogue, la cité et son quotidien restent très souvent abordé, on sent sur ce projet un Koba qui a pris du recul par rapport à son succès fulgurant. C’est réel, on peut maintenant dire que Koba n’est plus un rookie du rap game.