Nombre de rappeurs se prennent de passion pour le cinéma et expriment en interview leur désir étant petit de percer sur grand écran. En effet, certains rappeurs se sont essayés depuis les années 2000 avec plus ou moins de succès, certains allant jusqu’à produire leur propre film, mise en ligne sur YouTube, comme Morsay avec « La Vengeance » (réel classique, détrônant pour certain La Haine de Mathieu Kassovitz) ou encore Dosseh avec « Karma », réalisé par Karim Meg (production beaucoup plus sérieuse ayant reçues les éloges du public à sa sortie). Analysons comment la relation entre ces deux entités se renforcent.

 

Rappeur et producteur

 

Kery James lui va bien au-delà de la petite production réalisée grâce aux moyens du bord. Grâce à son partenariat avec Netflix ce dernier pu se mettre en scène dans son propre film. Sortie en 2019, le film reçut les éloges du grand public ce qui lui permis d’être l’un des films les plus vus sur Netflix France. Kery James, propre à sa philosophie, réalisa un film poignant sur la situation d’une famille en banlieue. Ne voulant pas faire un film « hip-hop » mais bien un film à portée social, permettant de se questionner sur les origines des problèmes vécues en banlieue.

 

Première en salle

 

Cependant, l’alchimie entre le rap et le 7e art ne date pas d’hier. Sans parler des Joey Starr et autre MC Jean Gab’1, le premier rappeur de la nouvelle génération à percer fut Rabah. Peu connu du grand public, le rappeur a fait ses preuves au début des années 2010, notamment lors du freestyle « bonne année deux milles douilles » (en collab avec Sadek, s.pri noir, sultan, still Fresh et fababy). C’est dans « Entre les murs » que Rabah se dévoile. Ce film lui permit de monter les marches du festival de Cannes en 2008 et d’enchaîner plusieurs films tel que « Braqueurs » de Julien Leclercq (où il joue avec Kaaris), « L’ascension » de Ludovic Bernard ou encore « Patients » de Grand Corps Malade.

 

Du freestyle « bonne année deux milles douilles », Sadek fut le second à mener cette double carrière. C’est grâce à son ingénieur son que le MC de Neuilly-Plaisance eu la chance de partager l’affiche avec Gérard Depardieu dans « Tour de France ». En effet, c’est son collaborateur dans la musique qui lui proposa de passer le casting du film pour lequel il travaillait.  Sa dernière apparition en date se fit dans « Fleuve Noir » de Erick Zonca où il joue un enquêteur de police au côté de Vincent Cassel.

 

Canal+, porteur de la culture rap.

 

Au tour de Sofiane maintenant de jouer les premiers rôles dans une création originale Canal+. Il s’est d’abord essayé au théâtre lors du festival d’Avignon en jouant dans « Gatsby le magnifique ». Puis, l’auteur de la série de freestyle #jesuispasséchezso incarne un cousin aux idées extrémistes, véritable « méchants » de la série « Les Sauvages ». Encore une fois, le rappeur n’a rien à envié à Marina Foïs et Roschdy Zem avec qui il joue.

 

Franck Gastambide prône lui la culture du hip-hop en France avec sa nouvelle Série « validé » (Disponible en 2020 sur Canal+). Il met en scène un jeune rappeur et les galères qu’ils rencontrent durant son ascension. Hatik, connu pour ses freestyles « chaises pliantes », endosse le rôle d’acteur principal. Bosh, Dosseh, Bab’s ou encore Fred de Sky (que nous avons reçu dans nos locaux) apparaissent notamment dans la série.

 

Le rap écrit ses scénarios

 

Nous analysons donc que la volonté des rappeurs de diversifier leur art est bien présente dans leur business plan. Cette stratégie s’exprime notamment par la série d’Amy « Ne le dites pas à ma Mère » ou encore l’incontournable mini-série produite par PNL lors de la promotion des titres phares de leur album « Dans la légende ». Les deux frères permirent même à leurs potes de se faire remarquer et de tourner dans « Les Misérables » de Ladj Ly, fier représentant français aux Oscars.

 

 

Le rap qui s’apparente de plus en plus au monde de la fiction, voit la porte du cinéma s’ouvrir petit à petit. De Kool Shen à Moha La Squale en passant par Orelsan, les rappeurs jouent les acteurs et les acteurs se mettent à rapper.  Ceci est bien le signe que la culture hip-hop finit par se faire entendre.     Ces premiers rôles acquis sont prometteurs et permettront certainement aux rappeurs d’inscrire leurs noms aux génériques des plus belles créations du 7e art.

Tous les films et séries étant mentionnés sont conseillés par l’équipe Sadikoi.

Jules Viguier