
Retour sur l’émission spéciale Top Albums Rock de l’année 2014. On vous délivre notre fameux classement des projets les plus réussis de l’année écoulée :
1. The War On Drugs – Lost In The Dream
Après Slave Ambient de 2011, The War On Drugs reviennent avec Lost In The Dream. Il convient à dire que le nom est évocateur. Avec des passages au piano et des rythmiques produites à la beatbox electronique, il est difficile d’attribuer une époque a l’album, et est il encore plus dur de se dire que c’est bien le cinquième de War On Drugs…
Morceau clé : Under The Pressure
Le groupe de quinquagénaires nous prouve que même après plus de trente ans de carrière (leur premier album date de 1983), ils peuvent encore surprendre. Des morceaux longs et progressifs offrent une sonorité globale assez mélancolique, entrecoupée de passages explosifs.
Morceau clé : Screen Shot
Wild Beasts a grandi dans l’ombre des XX ou Beach House, mais les quatre britanniques n’ont rien à leur envier. Leur habile aggiornamento de la pop synthétique des années 80 (Blue Nile, Talk Talk) est particulièrement inspiré et original. Rien n’est à jeter dans cet album cohérent et limpide qui est le meilleur du groupe à ce jour.
Morceau clé : Past Perfect. Cette ballade mélancolique et crépusculaire à l’orchestration dépouillée est magnifiée par la performance poignante d’Hayden Thorpe. Un classique du groupe
Après les souffrances qu’a endurées le chanteur Nergal suite à sa leucémie, le retour de Behemoth était inespéré. Cette expérience a changé la perception et la vision de l’existence du leader polonais, qui a décidé de faire cet album. Un vrai travail de titan. Cet opus marque clairement un tournant dans la vie du groupe, tant il est à la fois sombre et lumineux, mélancolique et plein d’espoir, brutal et harmonieux…
Morceau clé : Ora Pro Nobis Lucifer
Une des plus belles découvertes de l’année 2014 qui laisse entrevoir le pire comme le meilleur pour la suite. Un duo de Hard Rock à la Black Keys qui n’oublie pas d’être persuasif grâce à des riffs entêtants et un sens aiguisé de la rythmique. Seul bémol : comment se réinventer après un album qui semble avoir fait le tour de la question ? Histoire à suivre…
Morceau clé : Little Monster
Benji est le sixième opus de Sun kil Moon et surement un des meilleurs du groupe californien. C’est aussi probablement l’album le plus triste. Quasiment toutes les titres évoquent un décès, allant de la mère de famille qui meurt en sortant ses poubelles dans le premier titre « Carissa », a l’oncle qui meurt lors d’un feu le jour de son anniversaire dans « Truck Driver » a Brett le chanteur tué lors d’une répétition et la grand-mère morte de vieillesse dans « Micheline ». L’album entier est d’une mélancolie extrême, mais qui étrangement est assez attachante.
Morceau clé : Truck Driver
Future Islands était de retour en 2014 avec leur 4e album en plus de 8 ans de carrière. Souvent cantonnés à d’anecdotiques critiques positives à leur égard , le trio de Baltimore prend une toute autre ampleur avec Singles, superbe effort synth-pop qui nous donne tout de suite envie de danser. On se remémora notamment la stupéfiante prestation du groupe et de son chanteur charismatique sur Seasons (Waiting On You) chez David Letterman.
Morceau clé : Seasons (Waiting On You)
2e album pour le fou mais génial Mac Demarco. Toujours chez l’écurie new-yorkaise Captured Tracks (Wild Noting, Beach Fossils) le canadien arrive à sortir de magnifiques pop songs (brother) mais y rajoute de nouveaux procédés tels que des synthés (Chamber Of Reflection, Passing Out Pieces) pour un délire un peu plus planant et romantique que son premier effort, sobrement intitulé 2. Un must pour les amateurs de Real Estate, ou encore Alex Calder son ancien compère à Makeout Videotape.
Morceau clé : Brother
Un changement pour Chino Moreno, le Front man du défunt groupe des Deftones qui monopolisa la scène nu-métal des années 2000. Crosses permet à Chino d’affirmer sa voix, nette et d’une clarté incomparable à ses travaux avec les Deftones ou le chanteur avait pour habitude de crier.
Morceau clé : Bitches Brew
10 The Brian Jonestown Massacre – Revelation
Un retour triomphant pour ce groupe des années 1990 qu’on redécouvre avec un album teinté de Folk de Rock Psychédélique et de Shoegaze peut être plus calme ( sans doute à cause de la sagesse retrouvée d’Anton Newcombe). Un album subtil et cohérent à découvrir pleinement sans doute au bout de la deuxième ou troisième écoute.
Morceau clé : What You Isn’t
11 – Timber Timbre – Hot Dreams
Taylor Kirk et sa voix laiteuse nous régalent sur le bien nommé Hot Dreams. Il est ici question de séduction, de rancoeurs amoureuses et de solitude… Les textes noirs de Taylor font écho à une production vintage et orchestrale et à un songwriting de haut rang.
Morceau clé : Hot Dreams. Seulement trois accords pour la perle de l’album ! Ce slow romantique mettent en scène la voix suave de Taylor Kirk et les sonorités vintage du groupe. Mention spéciale pour le magnifique solo de saxophone de Colin Stetson pour clore le morceau en apothéose.
L’indie-pop de Molly Rankin et ses acolytes nous aura séduit avec ce premier effort éponyme. A la première écoute on pense forcément à Best Coast et The Pains Of Being Pure At Heart mais c’est à coup de reverb et de son lo-fi à la Teenage Fanclub que le quintet se démarquent et rencontre une efficacité pop entre soleil et mélancolie.
Morceau clé : : The One Who Loves You : Amour et mélancolie au diapason.
13 – Mastodon – Once More Round The Sun
Le 13ème album du groupe originaire d’Atlanta, Mastodon a tenu toutes ses promesses. Restant dans la lignée du précédent opus, The Hunter, le quatuor de génie arrive tout de même à nous surprendre encore et encore de part leur technicité et leur riffs à couper le souffle. Un très bon album où l’on découvre finalement toute sa richesse au fil des écoutes.
Morceau clé : The Motherload
Avec Morning Phase, le musicien de génie Beck renoue avec la mélancolie qu’il avait déjà bien abordée dans son albun Sea Change en 2002. Un retour au source gagnant pour le songwritter américain : l’album est sans artifice et plutôt sombre. Les arrangements orchestraux quant à eux subliment l’oeuvre de manière assez spectaculaire.
Morceau clé : BlackBird Chain
Une fois de plus Jack White nous livre un album précis, raffiné mais brutal. Un travail d’orfèvre pour organiser ces 11 titres et nous faire osciller entre des ballades folk ( Alone In My home, Want And Able, I Think I Found The Culprit), des morceaux plus engagés rythmiquement (That Black Licorice, Just One Drink, Three Women) et des perles très agressives (Lazaretto, High Ball Stepper). Un travail sur le support vinyle pour finir le tout avec l’intégration d’un hologramme au centre et de boucles de répétitions infinies à la fin de chaque face. Résultat: vous obtenez le vinyle le plus vendu de cette année à travers le monde.
Morceau clé : High balls Steppers
Les petits gars du New Jersey reviennent avec un album bouleversant de simplicité. Une ambiance aurorale se dégage de ces dix morceaux qui célèbrent les douces journées d’été. Le songwriting dépouillé de Martin Courtney et les contrepoints aériens de Matt Mondanile n’ont jamais aussi bien résonné que sur Atlas.
Morceau clé : Talking Backwards. Le single d’Atlas résume bien l’essence de l’album : créer une atmosphère unique en quelques notes. Un habile entrelacs de guitares et un ligne vocale simple suffisent à nous transporter dans l’univers mélancolique du quintet.
17 – Allah Las – Worship The Sun
Les californiens d’Allah Las qui revenaient en 2014 avec leur second album, nous ont livré un brillant hommage aux sixties et à ses sonorités. Ces 14 titres empruntant à la surf-pop des Beach Boys ou encore des Byrds nous rappellent que l’été n’est pas si lointain.
Morceau clé : Recurring, très court morceau de pop psyché mais redoutable.
Le californien au rythme de production effréné (plus d’un album par an !) nous a proposé son premier double album en 2014. L’intérêt de cet album tient dans la facilité avec laquelle Ty Segall parvient à exprimer simplement ses idées musicales tout en joignant la précision dans la production de l’album et des mélodies. Un mélange détonnant et très inspiré.
Morceau clé : Manipulator
La belle St Vincent nous éblouit encore avec son quatrième album solo. La magie opère toujours sur cet opus très cohérent : des pops songs denses, exigeantes aux influences diverses (Bowie, Talking Heads, Herbie Hancock), un look perché des plus singuliers, un timbre vocal cristallin et un jeu de guitare très inventif… Voila ce que sait faire la petite protégée de Sufjan Stevens !
Morceau clé : Digital Witness. Une rythmique alambiquée, un texte intelligent sur l’aliénation post-moderne et un superbe gimmick, c’est la recette du succès pour St Vincent sur Digital Witness. On mentionnera le superbe clip à l’appui.
Retour gagnant pour le groupe américain de rock indé Interpol ! Après deux albums plutôt moyens (Our love to admire en 2007 et Interpol en 2010) et , le trio est arrivé à nous concocter un opus dans la veine de leur chef d’oeuvre, leur tout premier album Turn On The Bright Lights (2002). Un must have.
Morceau clé : Ancient Ways