[accordion id= »my-accordion »] [accordion_item parent_id= »my-accordion » title= »Concept E25 - Garage Sessions III » open= »true »]

Concept E25, ce nom de scène ne vous dis peut-être rien. Mais ce qui est sur c’est qu’il gagne à être connu. Frédéric Boeuf de son vrai nom, est un père de famille, qui est ingénieur dans la région de Grenoble. Mais à ses heures perdues, et heureusement pour nos oreilles, il est aussi producteur. C’est en 1997 qu’il acquiert son premier synthé, et qu’il apprend les bases de la MAO (Musique assistée par Ordinateur) sous Cubase. C’est avec ce nom, qu’il sort son EP Garage Sessions III, troisième de la série Garage Session sur le label Skylax.

Frédéric Boeuf, a eu le déclic pour la musique électronique à l’écoute du groupe LFO. Selon lui, c’est la période 92-96 qui a marqué la naissance d’un mouvement culturel mondial, en passant par Détroit, Londres, Paris ou encore Berlin. Mis dans le bain par des grands noms de l’électro tels que Derrick Carter, Jeff Mills, Concept E25 dévore tout ce qu’il trouve à cet époque, pour se forger une oreille. C’est à cette époque, du début des années 90, qu’il découvre les Raves Parties, et les grands clubs connus pour le line-up très intéressant comme le Rex Club. Deux labels ont eu une influence fondamentale dans ma culture musicale “électronique”: Tout d’abord Fnac Label puis ensuite F-Communication de Laurent Garnier et Eric Morand. Des artistes comme Ludovic Navarre, Shazz et Aquabassino sont des références majeures pour mon travail.
Acid Effeil de Choice est pour lui “LE” morceau ultime ! Il écoute aussi pas mal de jazz, des classiques comme Coltrane ou Bill Evans, ou plus récent tels que Erik Truffaz et ElectroDeluxe. J’adore aussi des groupes comme Archive ou M83 qui font une musique très cinématographique.

Cet EP de 4 tracks regorge de sonorités différentes, et de structures variées dans les sons qui le compose. Prenons Feel this way, track en closing de l’EP, on trouve une track marqué par une voix qui donne la mélodie à ce son. Le beat plus en retrait nous fait gentiment hocher la tête, et nous fait suivre avec attention le fil de cette track. La présence de cymbales sur les temps dominants donne une atmosphère binaire, qui colle très bien à l’ambiance générale de ce son. A noter qu’il regorge de sonorités. On passe a des sonorités très rondes, très envoutantes, à des sons courts, marqués et stricts. Concept E25 nous fait étalage de son talent, tout est concentré dans Feel this way.

Certains vont peut-être se demander pourquoi ce nom de Concept E25? Je vous dévoile la réponse. Pour trouver la raison, il faut remonter, lors de l’année du France-Brésil, oui oui, la finale en 1998. « eXXV » était la signature d’artiste peintre d’un des amis de Frédéric Boeuf. Pour ce qui est de la première partie du nom Concept, celui-ci est né du fait qu’il voulait monter quelque chose de novateur, un concept multi-artistique. C’est une fois que Frédéric Boeuf se tourne à nouveau vers la musique électronique, qu’il décide de garder le nom d’origine, pour faire un clin d’oeil à son projet initial.

Givin It, deuxième titre de Garage Session III, est plus funky. En effet, on trouve une introduction douce, marquée par des caisses claires, et une mélodie qui caresse gentiment l’oreille. On se laisse bercer par la mélodie, et la voix suave qui dresse une ligne de conduite qu’on se plaît à suivre de près. Vers le milieu du morceau, on entend l’apparition d’un saxophone qui déstructure un peu le son, mais qui apporte une touche de jazz qui rend parfaitement bien, et qui malgré la déstructuration engendrée, colle parfaitement à l’univers de Givin it. Encore une fois, Concept E25, nous montre l’étendue de son talent, en alliant plusieurs styles dans une même track.

Vous avez apprécié Garage Session III, alors cette nouvelle va vous ravir. ConceptE25, a pour projet un 2xLP, qui est actuellement en préparation, toujours sur le label fétiche Skylax. Depuis 2013, il est signé sur Wax Classics qui est un sous label de Skylax, managé par Joseph “Hardrock Striker”. Ce label est incroyable ! Il regorge de talents très différents et dont le point commun est un style qui leur est propre. Joseph pousse ses artistes à développer leurs personnalités musicales. On est loin de certains labels “aseptisés”, super “produit”. On retrouve sur Skylax cet esprit d’expérimentation des années 90. D’ailleurs des artistes déjà actifs à cette époque là, comme Jason Grove, sont sur ce label. De plus tout les prods sortent uniquement en vinyle ce qui est très important pour Frédéric car cela permet de re-matérialiser la musique.

En conclusion, Fréderic Boeuf nous donne sa vision de la scène électronique française. Selon lui, la jeune scène underground de l’hexagone se veut très active et extrêmement douée mais confesse qu’il apprécie beaucoup des artistes old school tels que St Germain, Deepside ou Laurent Garnier.

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-Pouvez-vous vous présenter?

Je m’appelle Frédéric Boeuf, j’ai 43 ans, je suis père de deux enfants. Dans la vie civile je suis de formation scientifique (j’ai un doctorat de physique) et je travaille comme ingénieur dans une grande société de semi-conducteurs dans la région de Grenoble. Mais à mes heures perdues, je suis producteur de musique électronique !

-Comment en êtes-vous venu à la musique électronique ?

Tout a commencé en 1990/91, lorsque j’ai découvert le groupe LFO, dont le fondateur Mark Bell nous a quitté l’an dernier et le groupe d’EDM, Front242. L’album LFO fut une révélation pour moi ! La période 92-96 a vraiment marqué la naissance d’un nouveau mouvement culturel mondial de Détroit à Londres, Berlin en passant Paris. Je “dévorais” littéralement tout ce que je pouvais trouver à cette époque, de la house de Derrick Carter, à la techno de Jeff Mills ou Fumiya Tanaka en passant par la goa/psytrance du label Dragonfly ! A cette époque j’ai découvert les Raves Parties (souvent annulées par les autorités publiques !) et les clubs comme le Rex Club à Paris ou l’Anfer à Dijon. J’écoutais tout le temps Radio FG et ses mix Garage de fou !

En 1997 j’ai fait l’acquisition de mon premier synthé et j’ai commencé à apprendre les bases de la MAO sous Cubase. L’année suivante avec mon ami Francois Leysenne nous avons lancé le groupe “Concept e25”. A cette époque j’ai fait l’acquisition plus de matériels et découvert l’enregistrement numérique sur PC. Nous avons fait quelques demo-tapes, mais malheureusement, nos vies professionnelles débutants, nous n’avons jamais réellement concretisés ces projets. A cette période Internet était beaucoup moins développé que maintenant et faire circuler les demos était plus difficile que maintenant!

J’ai ensuite mis la musique en pause, au profit de ma carrière professionnelle, mais j’ai toujours regretté de ne pas avoir pu être “partie prenante” de cette époque des 90’s. En 2009 j’ai fini par relancer Concept e25. Là j’ai fait la rencontre de Lionel Cadix qui avait une culture jazz-funk et qui était aussi clavier dans un groupe de funk. Nous avons sortis plusieurs EP “deep house Jazzy” sur les labels “digitaux” comme Loodma Recordings, Generations ou Soul. Bros. Records entre 2011 et 2013.

Depuis 2013, je retravaille de nouveau seul, nos vies professionnelles et familiales ne nous laissant malheureusement que peu d’occasions d’arriver à travailler ensemble.

-Pourquoi ce nom de “Concept E25”?

L’origine remonte à 1998. “eXXV” était la signature d’artiste peintre de mon ami Francois . Le mot “Concept” est venu se rajouter car nous avions pour ambition de développer un concept multi-artistique. Lorsque j’ai repris la musique, j’ai gardé le nom d’origine pour faire revivre le projet au moins dans sa forme musicale!

-D’où puisez vous votre inspiration?

Deux labels ont eu une influence fondamentale dans ma culture musicale “électronique”: Tout d’abord Fnac Label puis ensuite F-Communication de Laurent Garnier et Eric Morand. Des artistes comme Ludovic Navarre, Shazz et Aquabassino sont des références majeures pour mon travail. Acid Effeil de Choice est pour moi “LE” morceau ultime !

J’écoute aussi pas mal de jazz, des classiques comme Coltrane ou Bill Evans, ou plus récent tels que Erik Truffaz et ElectroDeluxe. J’adore aussi des groupes comme Archive ou M83 qui font une musique très cinématographique.

-Comment classeriez vous votre musique?

Je dirais que c’est de la “90’s Underdround House/Garage” avec quelques relents plus modernes. Ca n’est pas de la deep house facon 2010’s, surproduite à coup d’effets et de compresseur, ni un son vraiment Raw Undergound (que j’adore par ailleurs) typiques des productions faites sur MPC ou SP1200. Il y a toujours beaucoup de nappes dans ma musique, et j’ai toujours pensé que mes morceaux n’avait pas un fort potentiel « dance floor » mais était plutôt pour les « after ».

-Quels sont les Dj qui vous inspirent?

Ce sont plus les producteurs que les DJ qui m’inspirent, même si la plupart sont les deux à la fois. Le retour de la House/Garage des années 90 a permis à de nombreux artistes d’une très grande qualité d’émerger comme Brawther, Alex Agore, Detroit Swindle, Sem Marini ou Washerman.

-Sur quel label êtes vous?

Depuis 2013, je suis sur Wax Classics qui est en sous label de Skylax, managé par Joseph Hardrock Striker. Ce label est incroyable ! Il regorge de talents très différents et dont le point commun est un style qui leur est propre. Joseph pousse ses artistes à développer leur personnalité musicale. On est loin de certains labels “aseptisés”, super “produit”. On retrouve sur Skylax cet esprit d’expérimentation des années 90. D’ailleurs des artistes déjà actifs à cette époque là, comme Jason Grove, sont sur ce label. De plus toutes les prod sortent uniquement en vinyle ce qui est très important pour moi car cela permet de re-matérialiser la musique.

-Qu’utilisez-vous pour composer vos tracks?

Je suis de la génération “Hardware”. D’une part je trouve ces veilles machines esthétiquement belles, et d’autre part elles ont toutes leur personnalité sonore propre. Je trouve les synthés logiciels plus fades, même si certains comme DIVA sont des merveilles ! Mes 3 derniers EP sont produits avec un Roland Juno 60, un Roland Jupiter-4, un Roland JD990, un Yamaha TX81Z et une SP1200. J’utilise de temps en temps une TR-909, une TB 303 et un Yamaha CS15. Néanmoins pour la gestion du flow de production midi et audio, le sampling pour les parties vocales et les effets, j’utilise des solutions contemporaines comme Ableton Live 9 et des plugins. Bref, j’essaye d’utiliser le meilleur des deux mondes.

-Apres cet EP Garage Session 3, planifiez-vous un album?

Oui, un 2xLP est en préparation, toujours sur Skylax.

-Que pensez-vous de la scène éléctro française actuellement?

La jeune génération « underground » est très active et vraiment super douée ! Des labels comme MLIU sont juste « énorme » au niveau de la qualité. J’adore le travail de producteurs comme Steve Frisco, Or-Tella, DJ Steaw (Rutilance), Janeret (Flyance Records) ou Kool Vibe. Je connais moins bien la scène mainstream, même si j’apprécie énormément des artistes comme Kavinski, Justice et M83.

-Quelles sont vos éventuelles dates?

En général le soir dans mon studio ! Plus sérieusement, mes vies professionnelles et familiales ne me laissent pas le temps de faire du live. J’ai aussi du refuser une émission de radio hebdomadaire sur une radio locale grenobloise par manque de temps. Mais grâce à l’explosion des réseaux sociaux on peut maintenant produire et diffuser sa musique sans se lever de sa chaise, même si cela a des limites car la promotion passe tout de même essentiellement par des prestations live.

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Rédigé par

Thomas Ripetti

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