Let me introduce you Ghostemane. Originaire de Floride, cet artiste ne cesse de voir sa popularité croître, et ne laisse personne indifférent. Cheveux longs et blancs, le corps criblé de tatoos, c’est pourtant plus son style rap hardcore qui fait sa singularité.
Le bonhomme s’est lancé tard dans la musique, notamment à cause de son paternel. Le jeune Eric a en effet eu une enfance très stricte (pas d’accès à internet!!!!) et n’avait que peu d’autonomie. Lorsque son père décède prématurément, Ghoste se sentit plus libre de suivre ses passions et rejoignit un groupe de hardcore, alors âgé de 19 ans. Un jour, juste pour délirer, il se mit à raper sur une lyric co-écrite avec le chanteur de son groupe : ‘damn c’est plutôt bon !’. Ne connaissant alors pas de producteurs, il décida de produire ses propres beats et … SURPRISE, il s’avéra plutôt doué. Il rencontra par la suite les producteurs Spaceghostpurrp ou encore Evil Pimp, de qui il s’inspira profondément.
Sa musique divise beaucoup. Certains tombent sous le charme de cette débauche d’énergie, comparable à une créature essayant de s’extirper des abysses, de se libérer d’un lourd fardeau. D’autres vont trouver cela trop sombre, saturé. Mais Ghostemane le dit lui-même, il souhaite expérimenter. Il cite notamment Outkast comme inspiration quotidienne.
Sans promouvoir la drogue, il déclare que le fait d’avoir pris des champis a totalement changé sa façon de produire sa musique, lui a permis de se réinventer et de s’éloigner de la rigidité des premiers sons. Il considère l’ouverture d’esprit de chacun comme essentielle : s’intéresser à autrui, apprendre en permanence.
En 2015, il sort ses deux premiers albums Oogabooga & For the aspiring occultist. Dans le dernier cité se glisse la track saignante Seppuku, en collab avec les $uicideboy$. On retrouve son flow précis et dévastateur, associé à la voix plus posée et grave de $crim, rendant le tout alléchant.
L’astrophysique et tout cet univers stellaire passionne Ghostemane. Il a ainsi dévoré de nombreux ouvrages tels The book of the law ou The book of lies et s’en est inspiré pour écrire certains sons. On peut citer John Dee, en référence à l’astrologue de renom du XVIe, ou encore Kybalion, traitant de l’hermétisme.
L’année suivante, sa track Venom dépasse le million de vue, synonyme de reconnaissance d’un public de plus en plus nombreux et conquis, notamment en Russie.
Quelques mois plus tard, dans l’album Plagues il sort Andromeda, qui a dépassé les 10M de vues. Il nous offre ainsi sa polyvalence, c’est-à-dire sa capacité à chanter, raper, screamer, ce qui en fait un artiste complet. Il conserve également un format court avec des tracks dépassant rarement les 3min, ce qui est souvent le cas dans le cloud rap.
L’année dernière est sorti son dernier album, Hexada, un album très expérimental qui laisse sur place aux premiers abords. La place du scream dans ses sons s’intensifie et ses prods sont très saturées, notamment dans la fin de certaines tracks telles Idle Hands ou Polaris. L’artiste semble se rapprocher des ses premières influences à savoir le métal/l’hardcore. Que nous réserve-t-il au prochain album ?
À découvrir : Yung lean, pionnier du cloud rap. http://dynamhit.org/yung-lean-doer/