Inclassable. Du haut de ses 25 printemps, le DJ australien aux tracks aériennes Harley Streten aka Flume s’est imposé comme une référence mondiale de la musique électronique après deux albums studios peaufinés et entrecoupés de nombreux EPs et autres remixes plus rafraîchissants les uns que les autres. Retour sur la carrière de ce phénomène qui, comme le titre du son qui l’a propulsé sur le devant de la scène, ne sera jamais comme l’un d’entre nous.
Un talent précoce. Originaire de Sydney, c’est à l’âge de 13 ans que le jeune Flume a pour la première fois découvert son attrait, le monde de la musique, avec un outil de production musicale fournit dans une boite de céréales. C’est à partir de ce moment là que la machine fut mise en marche. Sa passion pour l’électro n’a de cesse de se développer et son goût pour la musique l’a amenée a puiser son inspiration dans tout type de style musical. Affilié au label australien Future Classic depuis ses débuts, il a pu bénéficier de l’expérience d’un label qui a organisé des tournées mondiales pour des artistes tels que Todd Terje, Seb Tellier (cocorico!), Shlohmo, Lindstrøm ou encore Mount Kimbie.
Le grand saut. Dès 2010 – alors âgé de 19 – Harley (petite pensée pour Margot Robbie -la néo-Harley Quinn- également australienne dont le talent artistique est au moins égal à son charme divin, bref oui, cette sirène au corps de femme est ma muse.) commence à dévoiler par intermittences des sons qui seront tous réunis sur son premier album Flume qui ne sera presque uniquement composé de tracks déjà dévoilées et qui sortira dans les bacs en 2012. Un album aux sonorités travaillées qui nous plongent dans une atmosphère planante, des mélodies rafraichissantes couplées à des samples bien sentis mais surtout en parfaite adéquation avec le rythme si particulier de l’artiste. On décèle d’ores et déjà une capacité à choisir des artistes (Chet Faker –qui est un de ses meilleurs amis-, Jezzabell Doran, and Moon Holiday parmi d’autres) capables d’apporter une vraie plus-value musicale à des featuring que Flume affectionne particulièrement.
L’ascension. Ces trois particularités combinées sont la marque de fabrique de l’artiste qui n’a pas mis longtemps après la sortie de son album (qui deviendra double disque de platine) pour se faire un nom sur la scène électro mondiale. Un succès qui sera d’autant plus retentissant après qu’une réédition deluxe soit dévoilée aux US avec la contribution d’artistes tels que le monstre Ghostface Killah, Boldy James ou encore Killer Mike. Le titre Holdin On resta notamment en tête des charts mondiales durant des semaines. Un premier succès critique qui lance véritablement la carrière de Flume qui ne se reposera pas sur ses lauriers pour autant et qui produira des EPs et des remixes qui feront office de mise en bouche avant l’arrivée de son prochain album. Son exposition médiatique en France sera due a l’apparition d’un de ses remix pour une pub de la marque au crocodile.
La confirmation. Après une tournée mondiale, facilitée par son affiliation au label Future Classic et par une exposition médiatique assez importante initiée après sa signature chez l’agence de booking Elastic Artist (également sous contrat avec Major Lazer et Flying Lotus notamment) Flume est considéré comme un diamant brut qui doit encore être polit pour atteindre le niveau des plus grands. Et la pépite fut. 2016 : Flume sort un album aussi doux que la peau d’un nouveau né : Skin. Seul derrière son pc, l’australien enchaîne les beats avec habileté tout en y incorporant des influences diverses : r’n’b, dubstep et hip-hop, un passionné. Alors bien-sûr, le fond n’est pas révolutionnaire mais comme chez des artistes qui évoluent dans le même univers musical comme Disclosure - qui a d’ailleurs joué à quelques unes de ses dates outre-Atlantique-, les Lost Frequencies ou encore l’anglais Duke Dumont, le fait est que ça fonctionne. Mais ce qui fait de Flume un artiste à part, c’est l’ingéniosité de ses choix artistiques.
Collaborations. Cet album rempli de featuring pertinents et réalisés avec des artistes –plus ou moins médiatisés -mais artistiquement intéressants - tels que Tove Lo, Little Dragon, Matt Collar ou encore la légende vivante Raekwon (sur le morceau You Know), est une vraie bouffée d’air dans un univers de l’électro qui tend à devenir fade tant les DJ cherchent à faire du commercial plutôt que de produire du rêve auditif. Avec des morceaux succulents tels que Never Be Like You, Helix, Say It, Lose it, 3, ou encore You Know , Flume prend le contrôle de notre épiderme grâce à des sons aux influences tantôt hip-hop, tantôt deep house ou encore dub.
L’après. Et après avoir tutoyé les sommets, qu’est-ce qu’on fait ? Si on lui posait la question, Flume nous répondrait sûrement - en bourreau de travail qu’il est - que rien n’est jamais acquis et que sa passion pour la musique le poussera toujours à essayer de faire mieux, à travailler ses prods jusqu’aux plus fins détails pour continuer sur sa lancée et continuer à nous éblouir de son talent. Les français pourront d’ailleurs en attester mercredi soir au Zénith de Paris pour un concert à guichet fermé avant la fin de sa tournée mondiale qui s’achèvera bien évidemment à Canberra le 3 décembre prochain. En attendant son prochain album et pour attester de son acharnement au travail, finissons cet article sur sa dernière compilation des remix de son tube Say It, preuve qu’en plus d’être un des artistes les plus doués de sa génération, il n’hésite pas à mettre en avant la talent de ses compères. (vous pouvez retrouver celle ci sur Deezer en cliquant ici, ou encore en goûter un bout ci-dessous avec un remix de SG Lewis dont je vous conseille le dernier EP: Yours.)