Maes, de son vrai nom Walid Georgey, originaire de la cité des Beaudottes, est un de ces talents tout droit sortit du centre de formation de Sevran. Durant son incarcération, Maes sort son premier projet, une mixtape intitulée Réelle Vie. Quelques temps après sa sortie de prison, il se fait remarquer avec la série de clips #MaesEstLibérable, ce qui le propulse en première partie de 13Block peu de temps après. Dès lors, la machine Maes Pack M est lancée. S’en suit Réelle Vie 2.0 et le titre qui va littéralement faire décoller sa carrière, Billets Verts en juillet 2018. La suite, vous la connaissez. D’une Madrina qui propose ses meilleurs déhanchés à Phuket arrosé de billets verts, à sa Mama pleine de bons conseils, Maes a su toucher un large public avec son premier grand succès, l’album Pure. Plus d’un an après, Maes nous propose LDS qui a pour objectif d’asseoir sa place dans le paysage rap français pour de bon.

 

Quoi de mieux pour commencer l’album qu’un morceau où l’on reconnaît dès les premières notes la patte Maes. Pour reprendre ses mots, Dragovic est un « slam » qui parle de son vécu sur un ton grave ponctué de ponts mélodieux qui vous feront rentrer dans l’univers de l’album à coup sûr. Si l’on devait vous résumer LDS en un mot, ce serait sans aucun doute diversifié. LDS est la synthèse d’un Maes colérique et revanchard au slam cru, street et d’un Maes qui a travaillé la voix et les mélodies pouvant désormais nous sortir des ponts mélodieux avec autant d’assurance.

 

On fait pas la guerre avec un 6.35, on est 36 contre 5

Avec Elvira, Maes a su proposer un morceau de pure Trap qui donnera autant d’aplomb que se peut, tout en nous offrant du répit avec un pré-refrain et un refrain plus mélodieux, mais tout autant accrocheur. Dans la même veine, Marco Polo revient nous donner un coup de violence savamment maîtrisé 8 morceaux plus loin, tel un électrocardiogramme qui atteint ses pics aux premières notes d’Elvira et de Marco Polo, puis se stabilise autour de morceaux plus mélodieux et calmes comme avec Chromé.

 

Madrina 2.0, en Y aux Beaudottes et un feat avec le Drake Français

Si l’on anticipait le feat avec Booba et que le feat Ninho sortait sur YouTube il y a un mois, c’est bien évidemment le feat avec le J qui nous a tous surpris. Cette connexion certes originale c’est transformé en véritable hit qui va à coup sûr tourner dans le monde de la nuit et sur le vieux port à l’arrivée des beaux jours. Sur une instrumentale plus dans les sonorités de Jul que de Maes, ils ont su proposer un véritable feat, sans cette sensation désagréable de couplets superposés.

A la lecture des feats, lorsque j’ai vu la connexion Booba Maes, je m’attendais forcément à du très lourd. Quelle fut ma déception lorsque j’ai entendu ce qui s’apparente plus à une Madrina 2.0 qu’un réel morceau. Cela étant dit, déception à part, le morceau en soit est très bon puisqu’il reprend les ingrédients du premier succès. On pourrait critiquer, mais Niska a lui aussi reprit la recette de Salé pour produire Bâtiment. Alors puisque le morceau est là et qu’il est bon, autant le streamer.

 

Bilan de cet album, un album de la sécurité qui reprend les recettes de ses différents succès, avec toutefois deux trois morceaux tels que Elvira qui sortent du schéma Maes. Finalement, comme il le confiait à Mouloud dans Clique, cet album est celui de la confirmation qui allie les différents ingrédients qui lui ont permis de monter. Désormais, Walid peut voir venir le prochain album avec plus de certitudes et il sera comme annoncé on l’espère, plus original.